Les sanctions internationales aux violations des droits de l'homme dans le cadre du maintien de la paix et de la sécurité internationales( Télécharger le fichier original )par Arsène TCHAGNA TAKWI Université de Dschang - Master droit public 2012 |
299 Voir article 33, paragraphe 2, du Statut de la CPI.399 Voir DECAUX Emmanuel, * La definition de la sanction traditionnelle : sa portee, ses caracteristiques *, op.cit., P.6. PARAGRAPHE 2 : Les conditions de forme lives au respect des princi pes generaux du droit penalDevant la juridiction pénale, il faut d'abord qualifier les faits, ensuite déterminer l'auteur, et enfin établir le lien de causalité entre l'auteur et l'acte répréhensible. En d'autres termes, la violation des droits de l'homme doit Itre imputée a un individu pour que ce dernier soit sanctionné. Mais, comme sus développé, il peut avoir participé directement ou indirectement (ordre supérieur et appartenance a une organisation criminelle) a la commission de l'acte. Dans tous les cas, l'imputabilité ne peut se faire qu'en respect des principes généraux du droit pénal. Il s'agit des principes généraux ratione personae (A) et des principes généraux ratione matéria (B). A- Le respect des princi pes generaux ratione personaeLe respect des principes généraux de droit pénal en rapport a l'individu est l'une des conditions de forme indispensables a l'application de la sanction pénale internationale. Deux principes vont Itre développés : le principe de la non-rétroactivité ratione personae (1) et le principe Non bis in idem (2). 1- Le respect de la non-retroactivite ratione personae La Non-rétroactivité ratione personae est un principe fort du droit pénal international. Il signifie qu'un individu ne peut pas etre sanctionné a cause des faits commis antérieurement a l'existence d'une loi301. Ce principe est énoncé a l'article 11, paragraphe 2, in limine de la DUDH : L Nul ne sera condamné pour des actions ou omissions qui, au moment ou elles ont été commises, ne constituaient pas un acte délictueux 301 Voir SCALIA Damien, * Quelques réflexions sur les critères inhérents a la mise en place de normes-sanctions et la répression des crimes de guerre *, IRRC, version traduite, vol. 90, n°870, P.10, in www.cicr.org/fre/assets/files/other/irrc-870-scalia-web-fra-final.pdf d'apres le droit national ou international (...) *302. Cette disposition est reprise a l'article 24 du Statut de la CPI. Son paragraphe 1 pose en effet :
En outre, le principe de non-retroactivite ratione personae pose s'accompagne d'un amenagement, la retroactivite in mitius : g Elle s'enonce comme la possible application retroactive d'une loi, pour autant que cette loi soit plus douce que celle applicable au moment des faits *303. C'est ainsi que l'article 24, paragraphe 2, du Statut de la CPI dispose :
Le respect du principe de non-retroactivite ratione personae ainsi que son amenagement, la lex mitior (la loi la plus douce) sont necessaires a la mise en oeuvre de la sanction penale internationale. Le principe Non bis in idem n'echappe pas a cette necessite. 2- Le respect du princi pe Non bis in idem Le principe Non bis in idem pose qu'une personne ne peut faire l'objet de plus d'une sanction pour le meme acte illicite qu'il a commis. En effet, ce principe represente une garantie liee au proces penal international. Il est prevu a l'article 20 du statut de la CPI. En vertu de cet article :
302 Voir annexe 3 P.163. 303 Voir SCALIA Damien, g Quelques reflexions ... *, op.cit., P.11. 304 Voir aussi l'article 11, paragraphe 2, in fine de la DUDH : g (...) De même, il ne sera inflige aucune peine plus forte que celle qui etait applicable au moment oil l'acte delictueux a ete commis *, annexe 3, p.163.
En d'autres termes, le principe Non bis in idem permet l'universalité du procés pénal international305. Il permet in fine que la justice soit rétablie. Un individu ayant été condamné ne peut encore l'Itre que pour les actes répréhensibles qui n'ont pas été exposés lors du procés, ou qui ont été commis aprés sa précédente condamnation. C'est dire que ce principe ne s'étend pas aux actes illicites occultés. Cela reléve du respect des principes généraux ratione personae. Il est nécessairement complété, pendant le procés pénal, du respect des principes généraux ratione matéria. |
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