IX- ARTICULATION ET JUSTIFICATION DU PLAN
Cette étude sera axée autour de deux grandes
idées en conformité avec la problématique soulevée.
Il sera question d'une part, de mettre en exergue l'intervention humanitaire en
Indonésie et en Haïti oscillant entre urgence et reconstruction,
pour voir comment, malgré les actions menées pour la
reconstruction, l'urgence a occupé une place centrale voire essentielle
(Première partie). D'autre part, il s'agira d'évaluer cette
gestion de l'urgence qui nous permettra d'extirper les freins à la
reconstruction y compris les différents moyens envisageables pour une
meilleure reconstruction (Deuxième partie)
PREMIERE PARTIE : L'INTERVENTION HUMANITAIRE
EN INDONESIE ET EN HAITI : ENTRE URGENCE ET RECONSTRUCTION
L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami
indonésien de 2004 et du Séisme haïtien de 2010
Bien que de nature différente, le séisme en
Haïti et le tsunami en Indonésie ont en commun l'ampleur du
phénomène naturel, son caractère massif et
dévastateur. La résonance internationale du raz-de-marée
en Asie avait été facilitée par la présence de
nombreux touristes étrangers. Celle du tremblement de terre dans la
petite île des Caraïbes l'a été par la taille de la
communauté humanitaire et onusienne présente dans le
pays60 , mais aussi par l'importance numérique de la diaspora
haïtienne présente en Amérique du Nord et en Europe. Dans
l'une ou dans l'autre crise, il a été question d'apporter dans
les premiers instants et dans les plus brefs délais une aide aux
populations sinistrées ; priorité à l'urgence qui guidait
toute action. L'urgence humanitaire suscitée par l'ampleur du drame a
ceci de particulier qu'elle draine avec elle une quantité importante
d'acteurs et de moyens financiers. Tout se passe en effet comme si c'est le
spectacle de la souffrance qu'il s'agit uniquement de faire cesser. Ce qui est
à même de fausser les perspectives de reconstruction. La
catastrophe naturelle d'une ampleur extrême qui a touché la
capitale de Port au Prince semble nous faire revivre le scénario du
tsunami de 2004 : appel aux dons, images choc à
répétition, mise en place d'une action humanitaire
conséquente à majorité centrée sur l'urgence. Les
textes juridiques en la matière ne sauraient démentir cet
état des choses (Chapitre I). Par ailleurs, six ans après le
tsunami indonésien et un an après le drame haïtien l'on
s'interroge sur la mise en oeuvre de la reconstruction qui s'avère
être lacunaire dans plusieurs domaines (Chapitre II).
60 La Mission des Nations unies pour la
stabilisation en Haïti (Minustah) a été
déployée en 2004 en vertu de la résolution 1542 du Conseil
de sécurité de l'Organisation des Nations unies (30 avril).
Composée de sept mille militaires (de dix-huit nationalités, sous
commandement brésilien) et de près de deux mille civils, elle a
été renforcée par trois mille cinq cents hommes
après le séisme.
L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami
indonésien de 2004 et du Séisme haïtien de 2010
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