B- Une réforme humanitaire au service de la
reconstruction.
L'action humanitaire se professionnalise, cependant en ce qui
concerne le volet de la reconstruction, malgré les démarches qui
ont été entreprises dans ce sens, beaucoup reste encore à
faire surtout sur le plan juridique196. Les nombreuses exactions
observées sur le terrain post-crise rappellent à chaque fois la
nécessité sur le plan éthique de concevoir un code de
conduite pour la reconstruction. Ce code rappellera aux acteurs nationaux et
internationaux qui interviennent dans ce cadre les objectifs et les
finalités de leurs interventions à la suite d'une catastrophe.
Aussi, il s'avère important d'envisager une réforme humanitaire
avec des normes plus solides, spécifiquement dédiées
à la reconstruction. Une réforme qui intégrera sans doute
des aspects liés à la pauvreté et à des
inégalités parfois occasionnées par une gestion accrue de
l'urgence. Cette réforme fera également ressortir les aspects
liés au financement de la reconstruction.
196 On a fait remarquer ci-dessus la prédominance de
l'urgence dans le cadre juridique de l'action humanitaire.
L'action humanitaire et la reconstruction : Le cas du Tsunami
indonésien de 2004 et du Séisme haïtien de 2010
Par ailleurs, les humanitaires pourraient mettre sur pied des
lignes directrices en admettant que certaines actions s'inscrivent dans
l'urgence et sont appelées à disparaître en laissant la
place à d'autres actions qui s'inscrivent dans la durabilité. On
parlera à cet effet de l'action humanitaire transférable. Cela
pourrait faire l'objet d'une codification. L'idée d'une action
humanitaire a été défendue par Kjell-Ake Norquist qui
pense que l'action humanitaire devrait avoir des éléments
transférables et des éléments non transférables.
Pour lui, l'idée est que l'action humanitaire puisse inclure à la
fois des aspects non-transférables, ainsi que des aspects
transférables.
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