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Prévision prospective du taux de change IATA (Association Internationale du Transport Aérien)

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par El Mehdi JEDDOU
Université Cadi Ayyad Maroc - Master spécialisé en management financier de l' entreprise 2010
  

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1.1.2. L'explication théorique de l'instabilité des changes :

La littérature économique relative aux taux de change a évolué à travers les décennies tout en suivant de près la mondialisation de l'économie et la globalisation des marchés financiers. Si les théories les plus classiques font davantage référence aux fondamentaux économiques (modèles de balance de paiements, parité des pouvoirs d'achat...), les plus récentes mettent l'accent sur la globalisation financière. Face à l'intensification des mouvements de capitaux, les derniers travaux de modélisation du taux de change (modèles de substitution, de news, de microstructure...) font ainsi davantage référence aux variables financières et aux comportements des acteurs. En effet, si à la fin des années 70, on a vu l'apparition de nouvelles approches théoriques sous la forme de modélisation dynamique (Dornbush), les faits ont mis en avant l'insuffisance des facteurs financiers, et des nouvelles recherches se sont orientées vers le rôle déterminant des anticipations et de la psychologie des acteurs des marchés des changes. Alors, quels sont les déterminants des taux de change ? Aucune explication n'est pleinement satisfaisante. On peut imaginer que les trois s'emboîtent (psychologique à très court terme, financier à court terme, réel à long terme).

La fin du système de Bretton Woods, qui a amené à l'abandon des régimes de change fines au
début des années 70, a entraîné une forte instabilité des taux de change qui ont interpellé les

économistes. Deux familles d'approches ont été élaborées pour tenter d'expliquer cette instabilité :

- La première approche décrit «la surréaction» des taux de change par les différences de vitesses d'ajustement entre les marchés des biens et services et les marchés des actifs financiers.

- Une seconde catégorie de travaux met l'accent sur le rôle des facteurs psychologiques et des anticipations. La théorie «psychologique» du change confirme un rôle essentiel aux rumeurs (neufs) et aux comportements mimétiques dont Keynes avait parlé quelques années auparavant.

1.1.2.1 Théorie de la surréaction des taux de change :

Cette théorie7, représente la première approche cohérente de l'instabilité des taux de change, et constitue une synthèse des analyses réelles et financières de la détermination de taux de change. L'idée est que l'instabilité des taux de change s'explique par les différences entre les vitesses d'ajustement sur les marchés des biens et services et sur les marchés financiers. DORNBUSH émet en effet l'hypothèse que les prix des marchés financiers s'ajustent instantanément aux variations de l'offre et de la demande, alors que les prix des biens et services sont rigides à court terme. Sur le long terme, le sentier d'équilibre du taux de change est défini par la PPA : l'évolution du cours de change est expliquée par le différentiel d'inflation entre les nations. A court terme, ce sont les mouvements de capitaux qui dominent le marché des changes, et l'équilibre du marché suppose la condition de PTI remplie : l'écart de taux d'intérêt entre deux devises est égal au taux anticipé de dépréciation du taux de change. Les anticipations de change sont basées sur la PPA et ramènent donc le taux de change vers son niveau de long terme. La PPA a ainsi une fonction de point d'ancrage du système.

DORNBUSH analyse la dynamique des changes comme suit à court terme, un choc monétaire, comme par exemple l'accroissement de l'offre de monnaie, entraîne une baisse du taux d'intérêt national ; cette baisse, s'ajoutant à l'anticipation d'une dépréciation de la monnaie en relation avec une politique monétaire laxiste, engendre une dépréciation instantanée du taux de change allant au-delà de sa nouvelle valeur de long terme respectant la PPA. Il y a ainsi surréaction (overshooting) du taux de change, au sens que le mouvement

7 DORNBUSH.R, « Expectations and exchange rates dynamics », journal of political economy, vol.34, 1976

immédiat du taux de change est fort et doit être compensé par la suite. En effet, dans une seconde phase, à la suite de la dépréciation initiale de la monnaie, les échanges de biens et services réagissent par une amélioration de la balance courante qui amène une appréciation de la monnaie jusqu'à ce que la norme de PPA soit à nouveau respectée.

La théorie de la surréaction a constitué une étape importante dans la compréhension des changes flottants, en mettant en place un cadre d'analyse permettant d'appréhender le phénomène de volatilité des changes. Elle a fourni un argument théorique important contre les effets néfastes des changes flottants. Cependant, les modèles de «l'overshooting» connaissent des limites importantes liées aux hypothèses de travail. En effet, les résultats du modèle dépendent fortement du rôle joué par les anticipations en principe, la surréaction résulte uniquement de vitesses d'ajustement différenciées sur les marchés des biens et des actifs financiers ; elle se produit en l'absence de toute anticipation (i.e. avec des anticipations statiques). En fait, c'est l'incapacité des agents à prévoir le taux de change à long terme qui les amène à surajuster leurs portefeuilles ; et la convergence du change vers son équilibre de long terme est liée au fait que les anticipations sont supposées stabilisantes, car elles ramènent les parités sur le sentier d'équilibre, ce qui est loin d'être vérifié dans la réalité.

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