Les opérations effectuées sur le marché des
changes répondent à trois catégories principales de
motivations :
- Opérer au moindre coût le règlement de
transactions commerciales et financières, présentes et futures,
libellées en monnaies étrangères. Au centre de ces
opérations se situe la couverture du risque de change dont il vient
d'être question ;
- Rechercher un gain en capital, en s'exposant volontairement au
risque de change : c'est la spéculation ;
- Tirer profit des disparités de cours de change et de
taux d'intérêt, certaines monnaies ou certaines
échéances étant surcotées, ou sous-cotées
par rapport à d'autres à un moment donné : ce sont les
arbitrages.
L'équilibre du marché des changes dépend du
comportement de ces trois catégories d'agents : les opérateurs en
couverture, les spéculateurs et les arbitragistes.
1.1.1.1.1. La speculation :
Spéculer, c'est prendre
délibérément un risque, dans l'espoir d'un gain
ultérieur. Si la spéculation est entendue dans son sens le plus
large, on peut dire qu'une partie importante de l'activité
économique revêt une dimension spéculative : l'entrepreneur
qui investit parie sur un accroissement de ses ventes futures ; le banquier qui
prête anticipe sur les revenus futurs de son client. Il n'y a d'ailleurs
pas plus spéculatif que le métier de banquier puisque celui-ci
consiste largement à gérer des risques.
Dans le domaine des changes, est spéculateur celui qui
se met en position de change, et prend donc volontairement un risque de change,
en espérant que l'évolution future du cours de change lui
permettra de réaliser un gain en capital. Contrairement aux
opérations de change liées aux transactions commerciales, les
opérations spéculatives se suffisent généralement
à elles-mêmes et n'ont pas nécessairement pour support une
transaction commerciale ou financière. Aussi sont-elles souvent
qualifiées d'opérations sèches.
1.1.1.1.2. Les arbitrages :
On appelle arbitrages les opérations qui visent
à réaliser un profit, en tirant parti des différences
momentanées de cours de change entre plusieurs places, mais aussi
d'écarts de taux d'intérêt sur les monnaies.
Le métier d'arbitragiste est éprouvant pour les
nerfs, car il implique de prendre des décisions rapides, ces
différences de cours étant généralement de
très courte durée. Aujourd'hui, les cambistes travaillent souvent
à l'aide de logiciels, ce qu'on appelle le programme trading,
qui détectent automatiquement les «anomalies» en ce qui
concerne les écarts de taux d'intérêt et de cours sur les
devises.
Les opérations d'arbitrage jouent un rôle
essentiel dans le fonctionnement des marchés en tirant parti des
différences entre places et entre marchés, les arbitrages tendent
à éliminer les déséquilibres et à rendre les
marchés « parfaits ». Ceci explique que les
réglementations nationales des changes permettent
généralement aux cambistes d'effectuer des arbitrages en toute
liberté et sans limitation de montant.