Chapitre 3 :
Présentation des résultats : La
modélisation ARIMA
Introduction du troisième chapitre :
Les séries temporelles (appelées aussi
séries chronologiques ou chroniques) sont l'ossature même des
études prévisionnelles et prospectives. Elles se
définissent comme une suite de nombres étalée dans le
temps. La définition du temps se fait selon le découpage
accepté depuis longtemps par l'ensemble des
sociétés134.
Le principal rôle de la prévision-prospective
dans l'entreprise est d'apporter un meilleur éclairage à la prise
de décision. L'objectif visé est de parvenir à une
démarche plus rationnelle. Les principaux pionniers dans ce domaine,
Steven Wheelwright et Spyros Makridakis écrivent « L'accent mis de
plus en plus sur le management systématique a eu pour
conséquences naturelles l'étude extensive du domaine de la
projection et de la prévision, et le développement de
méthodes conduisant à des prévisions plus objectives et
plus sûres135. »
La première section de ce chapitre sera donc dans un
premier point une tentative de présenter l'intérêt du
sujet, ainsi que le choix du terrain d'étude et ensuite la
méthodologie de recherche adopté notion du risque de change ainsi
que son poids en tant qu'un des principaux risques financiers encouru par les
entreprises, tout en donnant un bref aperçu sur le contexte
général du marché de change. Dans un second point on
essaiera d'aborder les différents éléments d'analyse des
séries temporelles, en particulier dans la famille des modèles
ARIMA (autoregressive integrated moving average).
134 Ce découpage usuel du temps est une idée
(relativement) neuve dans l'histoire du monde, voir à ce sujet. Jacques
eloveLl (1982), Histoires du temps, Paris, Fayard.
135 Spyros MAKRIDAKIS et Steven WHEELWRIGHT (1983),
Méthode de prévision pour la gestion. Paris, Les Editions
d'Organisation
3.1. Méthodologie de recherche et
présentation du terrain d'étude.
3.1.1. Méthodologie de l'étude de cas :
Nous entamerons cette section méthodologique par des
éclaircissements essentiels quant à l'intérêt du
sujet abordé dans ce mémoire, puis nous pencherons sur le choix
du terrain d'étude retenu : Royal Air Maroc, ainsi que sur la
délimitation du terrain d'étude. Nous aborderons ensuite la
question du choix de la méthodologie de recherche liée au stage
effectué.
3.1.1.1. Intérêt du sujet :
Les désastres naturels au Japon, l'agitation au
Moyen-Orient et en Afrique du Nord, l'augmentation rapide des prix du
pétrole, et l'éruption du volcan islandais, le secteur du
transport aérien traverse des zones de turbulences les plus
mouvementées de son histoire, qui ont fait baisser les profits
anticipés à 4 milliards $ US136. Les tensions
inflationnistes dues à la fin de l'ère du pétrole "bon
marché", accentué par un billet vert affaibli vis-à-vis de
la monnaie unique européenne poussent les investisseurs à
chercher d'autres "valeurs de refuge", ce qui favorise l'exportation de la
hausse des prix vers d'autres actifs sur le marché.
Royal Air Maroc et comme toutes compagnies aériennes,
est gravement touchée par cette crise. Afin de rester actif sur les
marchés internationaux, et réaliser des profits dans une
année marquée par une telle combinaison sans
précédents de crises, il doit faire face aux nombreuses
contraintes liées à la conjoncture économique mondiale et
gérer au mieux les risques financiers y afférant. Ces risques
sont très nombreux et différent selon la nature et le secteur
d'activité de chaque entreprise, n'en demeure que parmi tous ces risques
financiers le risque de change est inéluctablement le plus important et
difficile à cerner.
A cet effet, le risque de change est considéré
comme étant le risque le plus important au sein de la compagnie. Cette
dernière est obligée à accorder d'avantage d'importance
à la gestion de ce risque. D'autant plus que, son impact s'étend
également et d'une manière très significative sur la
trésorerie de la compagnie.
Afin de minimiser le risque des fluctuations hasardeuses du
taux de change, l'association
136 Communiqué IATA n°35, «
Stratégie des acteurs : adaptation où profondes mutations ?
», deuxième trimestre 2010, page2.
internationale du transport aérien (IATA), fixe
mensuellement un taux de change comptable, aussi appelé « taux IATA
», pour les 230 compagnies (93 % du trafic mondial de passagers). Ce taux
«IATA» est conventionnellement utilisé par les compagnies
aériennes (dont Royal Air Maroc137) dans la
comptabilité des recettes et dépenses, vu le nombre important de
partenaires étrangers, utilisant chacun des monnaies de facturations
différentes, ainsi que la nature de ses activités
orientées principalement vers l'étranger. L'élaboration
d'une prévision-prospective de ce taux apportera un meilleur
éclairage à la prise de décision, ce qui impactera
positivement sur le résultat prévisionnel global de la
compagnie.
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