1.2.1.3. Test de « bruit blanc » et de
stationnarité :
Nous ne pouvons identifier clairement les
caractéristiques stochastiques d'une série chronologique que si
elle est stationnaire. Cette étude de stationnarité s'effectue
essentiellement à partir de l'étude des fonctions
d'autocorrélation (ou de leur représentation graphique
appelée « corrélogramme »). Une série
chronologique est stationnaire si elle ne
comporte ni tendance ni saisonnalité. Nous allons
donc, à partir de l'étude du corrélogramme d'une
série, essayer de montrer de quelle manière nous pouvons mettre
en évidence ces deux composantes.
Nous pouvons distinguer différents types de séries
stationnaires :
- à mémoire, c'est-à-dire dont on peut
modéliser, par une loi de reproduction, le
processus
- identiquement et indépendamment distribuée
notée i.i.d. ou appelée Bruit Blanc («
White Noise »);
- normalement (selon une loi normale) et indépendamment
distribuée notée n.i.d, ou appelée Bruit Blanc
gaussien.
1.2.1.3.1. Analyse des fonctions
d'autocorrélation
Lorsque nous étudions la fonction
d'autocorrélation d'une série chronologique, la question qui se
pose est de savoir quels sont les termes pk qui sont significativement
différents de 0.
En effet, par exemple, si aucun terme n'est significativement
différent de 0, on peut en conclure que le processus
étudié est sans mémoire et donc qu'à ce titre il
n'est affecté ni de tendance ni de saisonnalité. Ou encore si une
série mensuelle présente une valeur élevée pour
p12 (corrélation entre yt, et
yt-12,), la série étudiée est
certainement affectée d'un mouvement saisonnier22.
Le test d'hypothèses pour un terme pk est le
suivant :
H0 : pk = 0 H1 : pk 0
Nous pouvons utiliser le test d'hypothèses d'un
coefficient de corrélation, fondé sur la comparaison d'un
t de Student empirique et théorique. Toutefois.
Quenouille23 a démontré que pour un échantillon
de taille importante (n > 30), le coefficient pk tend de
manière asymptotique vers une loi normale de moyenne 0 et d'écart
type 1/v
L'intervalle de confiance du coefficient pk est alors
donné par :
n = nombre d'observations.
|
|
|
22 Il s'agit même d'un test de détection
de saisonnalité.
23 Quenouille M. H., 1949
Si le coefficient calculé P^k est à
l'extérieur de cet intervalle de confiance, il est significativement
différent de 0 au seuil a (en général a = 0,05 et t 2 =
1,96). La plupart des logiciels fournissent, avec le corrélogramme,
l'intervalle de confiance, ce qui autorise une interprétation
instantanée.
Nous devons souligner une limite des tests à 5 %. En
effet, lorsqu'une fonction d'autocorrélation est calculée pour un
nombre important de retards, nous pouvons nous attendre à ce que
quelques-uns soient, de manière fortuite, significativement
différents de 0. Si h est le nombre de retards, le nombre
possible de faux rejets est alors de 0,05 x h, pour un seuil de
confiance de 5 %.
Dans le cas où le corrélogramme ne laisse
apparaître aucune décroissance de ses termes (absence de
«cut off »), nous pouvons en conclure que la série
n'est pas stationnaire en tendance.
1.2.1.3.2. Statistiques de Box-Pierce et Ljung-Box
:
Le test de Box Pierce permet d'identifier les processus de
bruit blanc (suite de variables aléatoires de même distribution et
indépendantes entre elles). Nous devons donc identifier cov (yk, yt-k) =
0 ou encore pk = 0 Vk.
Un processus de bruit blanc implique que p1 =
p2 =... = ph = 0, soit les hypothèses: H0 : P1 = P2
=... = Ph = 0
HI : il existe au moins un pi significativement
différent de 0.
Pour effectuer ce test, on recourt à la statistique
Q (due à Box-Pierce24) qui est
donnée par :
h = nombre de retards, P^k =
autocorrélation empirique d'ordre k, n = nombre
d'observations.
La statistique Q est
distribuée de manière asymptotique comme un x2 (chi
deux) à h degrés de liberté. Nous rejetons donc
l'hypothèse de bruit blanc, au seuil a, si la statistique
Q est supérieure au x2 lu dans la
table au seuil (1- a) et h degrés de liberté.
24 Box G E. P. et Pierce D. A., 1970
Nous pouvons utiliser aussi une autre statistique, dont les
propriétés asymptotiques sont meilleures, dérivée
de la première qui est le Q' de Ljung et
Box25 :
qui est aussi distribuée selon un x2 ah degrés
de liberté et dont les règles de décisions sont identiques
au précédent. Ces tests sont appelés par les anglosaxons :
« portmanteau test » soit littéralement test
«fourre-tout ».
12133 Test de normalité :
Pour calculer des intervalles de confiance
prévisionnels et aussi pour effectuer les tests de Student sur les
paramètres, il convient de vérifier la normalité des
erreurs. Le test de Jarque et Bera (1984), fondé sur la notion de
Skewness (asymétrie) et de Kurtosis (aplatissement), permet de
vérifier la normalité d'une distribution statistique.
Ces tests de normalité servent également dans
le cas où il y a hétéroscédacité. En effet,
l'hétéroscédacité se manifeste sur le graphe de la
distribution par des queues de probabilité plus épaisses
(distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.
|