1.5. La politique économique dans le cadre
néoclassique
Les analyses traditionnelles de la croissance
économique, de la fin du 18ème siècle (Smith
(1776)) aux nouvelles théories, sont centrées sur le rôle
du progrès technique. Bien que des auteurs, comme Kaldor ou Schumpeter,
par exemple, aient tenté d'endogéneiser l'apparition de ce
dernier, la référence dominante des modèles
théoriques de croissance demeure le modèle de Solow (1956),
devenu « le modèle de croissance néoclassique ».
Celuici montre que l'introduction d'un progrès technique exogène
est nécessaire pour expliquer la croissance de long terme de toutes les
variables par tête. Sans progrès technique, le taux de croissance
de long terme de l'économie est égal au taux de croissance de la
population active, et aucune croissance des variables par tête n'est
envisageable. Dans ce contexte d'exogéneité de la technologie, il
n'y a pas de justification, à l'équilibre de long terme, pour la
politique économique de croissance puisque celle-ci est
déterminée à l'état régulier par la tendance
exogène d'un progrès technique et de taux de croissance de la
population et puisque les marchés sont équilibrés par le
prix.
A long terme, le volume du capital s'ajuste par les
incitations de prix et croit au même rythme que la production. On ne
trouve donc pas de politique nécessaire pour réaliser
l'équilibre épargne/investissement. Alors que depuis Adam Smith,
les économistes pensent que favoriser politiquement l'épargne
doit améliorer les croissances, le modèle néoclassique de
Solow stipule que le taux de croissance d'état régulier est
indépendant du taux d'épargne, mais pas leurs taux de
croissance10. Ce n'est que durant la dynamique transitoire, qu'une
politique de hausse du taux d'épargne peut engendrer temporairement une
croissance plus élevée.
En résumé, la théorie néoclassique
de la croissance prédit que la politique économique n'a aucun
impact sur le taux de croissance, sauf durant la dynamique transitoire.
Néanmoins cette proposition est apparue peu satisfaisante, puisque le
progrès technologique reste en
10 Abidi Abdelbasset (2002) « l'ouverture commerciale et
croissance économique » p.p.7-11
dehors de l'analyse et hors de portée de l'action de
politique économique et elle a été récemment
renversée par la nouvelle théorie de la « croissance
endogène »dont la recherche portant sur les déterminants de
la croissance économique a été un des plus importants
maillons de la recherche en économie depuis le milieu des années
quatre-vingt.
Concernant ,les faits stylisés sur l'évolution
de l'économie mondiale au cours des derniers années , il existe
des PED de plus en plus intégrés à l'économie
mondiale et suite à l'abandon par les PED des politiques de substitution
aux importations généralement menées jusqu'à
l'heure et à la conversion de la quasi-totalité d'entre eux
à un modèle de croissance par l'exportation, ces pays ont
opéré une libéralisation commerciale
accélérée Trois grandes formes de libéralisation
commerciale se sont cumulées :
v' Une libéralisation unilatérale, qui a
été prédominante dans les PMA ; dans ces pays, la
libéralisation commerciale s'est effectuée
essentiellement dans le cadre (PAS) .
v' Une libéralisation multilatérale ;
jusqu'à l'Uruguay Round conclu en 1994, la libéralisation
multilatérale a toutefois surtout concerné les pays
développés, sans véritable réciprocité de la
part des PED ;
v' Une libéralisation régionale dans le cadre
d'accords de libre-échange ; ces accords associant des PED à des
pays industrialisés ou entre PED se sont multipliés depuis les
années 1990.
Le désarmement douanier a donc été
très rapide dans les PED au cours des deux dernières
décennies11, particulièrement dans ceux où la
protection était la plus élevée en début de
période. Les droits de douane moyens ont été
divisés par deux ; entre le début des années 1980 et la
fin des années 1990, passant d'environ 30 % à environ 15
%12 .
11 Jean-Pierre Cling 2006 « COMMERCE, CROISSANCE, PAUVRETE
ET INEGALITES DANS LES PED : UNE REVUE DE LITTERATURE » p.p(5-12)
12 (Banque mondiale, 2002)
Conclusion :
Ce domaine de recherche a été remis à
jour par les travaux sur la croissance endogène de Romer (1986) et de
Lucas (1988) et par l'économétrie appliquée sur la
croissance qui a débuté avec le test de l'hypothèse de
convergence des économies (Baumol, 1986 ; Barro, 1991 ; Barro et
Sala-i-Martin, 1992 ; Mankiw, Romer, et Weil, 1992).
Il faut également souligner la contribution importante
relative à la mise à disposition de données
internationales comparables sur le Produit intérieur brut (PIB), la
productivité ou encore le capital humain (Summers et Heston, 1988 ;
Barro et Lee, 1993, 1996, 2001).
Dans les travaux qu'étaient traités dans le
cadre de la croissance endogène ainsi que ceux sur
l'économétrie appliquée enrichissent la littérature
théorique dans la domaine de la croissance. Tout ça, on va le
voir dans la deuxième section, en détail.
|