Conclusion :
La robustesse des relations entre croissance et ouverture
économique sur le long terme. L'ouverture économique a
visiblement exercé un impact positif sur les performances
économique des pays développés tout au long du
20ème siècle. Le capital humain semble lui aussi
être un déterminant essentiel du dynamise a des économies.
Le modèle de Mankiw, Romer et Weil (1992), ainsi que celui de Benhabib
et Spiegel (1994) mettent en lumière son rôle de facteur de
croissance et de média des technologies au sein des pays
développés.
De plus, les modèles présentés sont tous
linéaires, ils attribuent toujours les mêmes effets aux
mêmes causes et supposent une homogénéité de
comportement de toutes les économies étudiées face aux
mêmes chocs. On peut déduire donc, les deux remarques suivantes
:
1' la divergence des pays d'Amérique Latin par rapport aux
pays de l'OCDE. 1' Convergence des performances économiques de ces
derniers.
Parallèlement, la pertinence des spécifications
de Feder (1983) et Benhabib et Spiegel (1994) à expliquer les
évolutions enregistrées par les pays développés
nous incite à prolonger ces spécifications dans le sens d'une
prise en compte simultanée des effets du capital humain et de
l'ouverture commerciale sur la croissance. C'est l'objet de section suivant qui
tient compte des résultats atteints à ce niveau là.
Par la suite et dans la section précédent, on va
étudier en détail les résultats des testes empiriques de
certains modèles linières.
SECTION 2 : LES RESULTATS DES TESTES ECONOMETRIQUES DES
MODELES LINEAIRES
£'interaction entre capital
humain et ouverture économique fait l'objet de plusieurs
modèles. Chacun d'eux se réfère à un
modèle théorique et met en valeur un aspect particulier de
l'ouverture économique.
Dans un premier temps, le modèle de Feder (1983) et ses
extensions (notamment Levin et Raut, 1997) met l'accent de modélisation
de l'impact en termes de concurrence et de propagation de
compétitivité de l'ouverture économique.
Le test de l'interaction entre le capital humain et l'ouverture
économique fait sur deux modèles différents :
- le modèle classique de Feder (1983) augmenté de
manière à incorporer le nouveau déterminant de la
productivité du secteur non exposé : l'éducation ;
- le modèle de Levin et Raut (1997) qui ajoute une
variable interactive entre capital humain et les exportations comme
déterminants de la productivité globale des facteurs.
En revanche, l'impact en termes concurrentiels n'est qu'une
vision partielle des effets de l'ouverture économique. Dans un
deuxième temps, un modèle de rattrapage technologique fait
l'objet de cette étude qui peut illustrer d'une
complémentarité entre les facteurs de croissance.
L'hypothèse testé dans ce cadre, l'interaction entre le capital
humain et l'ouverture économique et son influente sur le taux de
croissance mais, qui peut être un déterminant du rattrapage
technologique entre les pays. Le modèle qui teste cet impact a fait par
Benhabib et Spiegel (1994).
Enfin, La complémentarité entre capital humain
et l'ouverture économique est considérée sous l'angle
d'une causalité de l'ouverture commerciale vers l'efficacité du
capital humain en référant au modèle de Mankiw, Romer et
Weil (1992) auquel est appliquée la méthode des coefficients
variants d'Amemiya (1978).
2.1. Le modèle de Feder (1983) et les extensions de
Levin et Raut (1997)
L'étude des effets de l'ouverture économique en
termes de variations de productivité et de croissance est
consacrée pour cette section.
Dans ce sens, il existe deux extensions :
v' L'une découle directement les hypothèses de
Feder (1983), qui consiste à introduire la variable de capital humain
dans la détermination de l'élasticité de production du
bien non exportable par rapport aux exportations.
v' L'autre se réfère au développement de
Levin et Raut (1977) et modifie le facteur technologique de la fonction de
production.
Afin de tester l'existence d'un phénomène de
complémentarité entre capital humain et ouverture
économique, dans le cadre de modèle de Feder (1983), nous
modifions la définition de Fx. Un tel procédé nous permet,
non seulement d'introduire le capital humain comme déterminant conjoint
de la croissance, mais répond aussi à la critique émise
à l'encontre du modèle de Feder (1983) d'une
élasticité constante de la production des biens non exportables
par rapport aux exportations.
Les spécifications utilisées à ce niveau
génèrent deux alternatives simples de modèle de Feder
(1983) sont les suivantes :
~ Une première voie consiste à
endogenséiser l'élasticité de production du bien non
échangeable ( variable è chez Feder) en la
faisant dépendre linéairement de la qualité de capital
humain accumulé par une économie . Une telle hypothèse
entraîne :
Fx=(á+âH)*N/X (II-19)
Avec N : quantité de biens non
exploitable produite ; X : quantité de biens
exportables produite ; Telles que N+X=Y et H
: l'estimateur de capital humain. Fx : étant une fonction positive de
capital humain, plus les qualifications présentes dans l'économie
sont importantes, plus les exportations sont sources de gains de
productivité.
Réciproquement, moins l'économie a
accumulé de capital humain, moins elle sait profiter de son ouverture
commerciale, C'est à dire moins les variations d'exportations affectent
les niveaux de production. En remplaçant Fx dans la
spécification de Feder ,
L'équation de base devient
Soit : +[
-á]× - b H × + b H ×
+á× (II-22)
. Une fonction alternative de modéliser cette relation
consiste à supposer une élasticité de production qui
dépendrait du niveau d'exportations atteint par le pays :
å=á+âH*X/N (II-23)
. Dans ce second cas, le capital humain conserve son
rôle charnière au sens ou il consiste toujours la courroie de
transmission des hausses de productivité du secteur exposé vers
le secteur abrité. Cependant, ce rôle est lui-même
conditionné par le degré d'ouverture de l'économie. Alors
que dans l'exemple de Feder (1983) l'élasticité de production des
biens non exportables par rapport aux exportations était constante et
qu'elle dépend uniquement de la quantité de capital humain.
D'après notre première hypothèse, nous supposons à
présent une élasticité qui dépend
simultanément des deux éléments. L'interaction entre le
commerce et l'éducation est double : Non seulement, le capital humain
facilite la propagation des hausses de productivité introduites dans
l'économie par le biais des exportations, mais la conjonction des deux
facteurs - éducation et commerce - détermine aussi la vitesse de
cette propagation.
En remplaçant (II-16) dans :
(II-24)
Donne : -á) + b H
(II-25)
Les spécifications précédentes sont
testées en utilisant comme indicateurs les variables ellesmêmes
lorsque la disponibilité des données le permet, ou des
approximations dans le cas de la variation de main d'oeuvre (remplacé
par le taux de croissance démographique).
Le cas du capital humain est un peu plus litigieux, comme nous
l'avons souligné de manière extensive au sein de la
première partie de ce travail. Cependant, ayant mis à jour une
forte corrélation entre taux de scolarisation et stocks de capital
humain sur les périodes de disponibilité des deux indicateurs,
nous utilisons, dans ce qui suit ; les taux de scolarisation comme praxies des
stocks du capital humain. On les retarde, cependant, de 10 ans de
manière à prendre en compte le laps de temps qui s'écoule
entre la fin des études et la mise en pratique des connaissances au sein
d'un travail.
Les résultats des spécifications
explicitées ci-dessus sont consignés au sein dans un tableau qui
regroupe « un test de DF appliqué aux régressions de la
spécification, effectué pays par pays. »La méthode
d'estimation privilégiée est le modèle à effets
fixes car celui-ci constitue l'estimateur le plus efficace lorsque T tend vers
l'infini et n'est fixé. Les variables insérées au sein du
modèle sont tous stationnaires. Même la présence de
variables non stationnaires parmi les régresseurs pourrait
entraîner l'existence de relations de cointégration. Cependant,
les résultats obtenus de (DFA) ne sont pas tout à fait
convaincants puisqu'ils ne respectent pas les contraintes qui devraient exister
sur les paramètres. Ainsi, le coefficient
structurel lié à H*= =crx*h ;
h devrait être égal à celui de crx
Xpib*( )*H en valeur
absolue. Le second modèle est encore moins satisfaisant
que le premier, aucun indicateur ne s'avère significatif au seuil de 10%
et, de nouveau, les contraintes sur les coefficients ne sont pas
respectées. De tels résultats suggèrent qu'il existe une
interaction entre l'éducation et le commerce qui permet d'expliquer les
écarts de performances entre pays.
En effet, les différentes spécifications
estimées accréditent la significativité des variables
interactives du modèle. A ce propos l'hypothèse d'une interaction
simple entre éducation et commerce apparaît plus crédible
au vu des résultats que l'hypothèse d'une interaction double
(second modèle).
Le capital humain viendrait donc compléter l'ouverture
économique dont son impact ne serait pas lui même influencé
par le degré d'ouverture. Sous certaines conditions nous tournons dans
la suite vers la spécification de Levin et Raut (1997) qui correspond
à celui de Feder (1983).
2.1.1. Le modèle de Levin et Raut (1997)
C'est un modèle très proche de Feder (1983) dont
le cadre conceptuel de Levin et Raut (1997) ne s'appuient pas sur la même
détermination du processus productif et faisant transiter les effets de
l'ouverture économique par le biais d'une élasticité
positive de la production du bien non exportable par rapport aux exportations
et par celui d'un écart de productivité entre les deux secteurs,
Ils se réfèrent à une fonction de production unique au
sein de laquelle ils font varier la définition de la productivité
globale des facteurs. Le modèle de Levin et Raut (1997) se fait sur deux
classes :
a. Modèle sans interaction :
Levin et Raut (1997) adoptent la technologie de production
suivante :
=Ai,t (II-26)
Avec
: La productivité globale de facteurs ; X :
exportations
En prenant les log-différences des équations
précédentes et en appliquant l'approximation Quand x est petit
à .Ils dérivant la relation suivante :
(II-28)
Levin et Raut (1997) approximent ensuite le taux de croissance
du capital physique par la part des investissements dans le PIB et
l'évolution de la population active par le taux de croissance
démographique. Ils aboutissent finalement à l'équation
suivante :
Suite à une transformation qui consiste à faire
dépendre la variation du résidu technologique d'une fonction
quadratique du revenu initial par tête selon l'idée que la
technologie dépend du niveau de développement des
pays, mais pas forcément de manière linéaire.
En se basant sur les données de la base 1880-1980 touts
en reconnaissant à une situation de donnée de panel d'un
modèle à effets fixes auxquels sont ajoutées des dummies
temporelles. La variation de la part des exportations dans les PIB
apparaît comme un facteur significatif mais de mauvais signe sur la base
1880-1980, alors qu'elle était un élément positif
clé pour expliquer la croissance chez Levin et Raut (1997). Sur une base
de deux périodes (1965-1974) et (1975-1984), les deux auteurs
travaillent sur deux échantillons de pays semiindustrialisés,
alors cet argument ne fait pas partir du modèle de Feder (1983).
La seconde explication à la divergence de
résultats tient aux mauvaises performances de la variable
d'investissement. Il se pourrait que la mauvaise spécification du
modèle entraîne une sous estimation du rôle de la variation
de la part des exportations dans le PIB
b. Modèle d'interaction avec le
capital humain:
L'existence d'une interaction entre éducation et
exportations est justifiée par Levin et Raut (1997), par une meilleure
utilisation du capital humain au sein du secteur exportateur par rapport au
reste de l'économie. En effet, les travailleurs éduqués
leurs paraissent plus à même de s'adapter aux nouvelles
technologies et de réagir aux évolutions des techniques de
production entraînées par la concurrence international.
Dans ce cadre, l'écart de productivité
associé au secteur exportateur dépend certainement de la
quantité de capital humain présente dans l'économie. Leur
nouvelle hypothèse fait donc dépendre la productivité
globale des facteurs non seulement des exportations, mais aussi de la variable
capital humain de la manière suivante :
Remplaçons le facteur technologique dans la fonction de
production initiale par tête et opérons les modifications
décrites précédemment, mènent Levin et Raut
à estimer la spécification suivante :
Les résultats obtenus sur la base 1880-1980, indiquent
une variation de la part des exportations dans le PIB, qui apparaissent de
signe négatif mais non influente dans leurs modèle qui
s'avère significative. Cependant, ils semblent accréditer
l'existence d'une interaction positive pour la croissance économique
entre éducation et variation de la part du
commerce dans le PIB (coefficient de H*
significatif à 5%).Les estimateurs de capital
humain utilisés lors des estimations différents
selon le modèle considéré, pour un taux
de scolarisation primaire et secondaire retardé de 10 ans. La
variable utilisée qui vérifie le capital
humain est le nombre moyens d'années d'éducation de
la population dans la variable interactive H* et le taux de
scolarisation dans le secondaire pour représenter H.
Ce panachage d'indicateurs du capital humain au sein de la
même régression n'est d'ailleurs pas sans poser de
problème. Un problème de justification d'emploie de ces
différentes variables au sein de même spécification alors
même que le modèle suppose une homogénéité.
La spécification découlant les hypothèses de Levin et Raut
(1993),telle qu'elle a été testée par les auteurs ne
semble parfaitement appropriée, au regard des hypothèses
posés, des estimateurs de capital humain
hétérogène, selon la spécialité des auteurs,
donc la résolution est fait étape par étape.
En remplaçant le facteur technologique par ses
déterminants, on obtient :
En passant ensuite aux Log différences
Levin et Raut (1997) fait l'objet d'une approximation le fait
qu'on suppose que et
sont proches d e 0, ce qui donne :
Puis
Si la croissance du capital physique est approximée par la
part de l'investissement dans le PIB et la variation de la population active
par le taux de croissance démographique :
Deux spécifications alternatives du résidu
technologique (Bit) sont, à présent, envisageables. Il
est possible de le définir comme spécifique à chaque pays,
mais constant à travers le temps. Une autre solution serait de
spécifier comme dépendant directement du niveau initial selon une
relation quadratique.
Donc, la spécification à tester est à la
forme suivante :
Les estimations de modèle de Raut et Levin (1997) sont
à la réduction adéquate des équations. Si la
croissance des exportations semble avoir un impact positif significatif sur la
croissance économique. L'interaction éducation / part des
exportations dans le PIB s'avère négative pour les performances
économiques.
Une régression comprenant toutes les interactions aboutit
cependant au rejet de la significativité de au profit de la variable .
Au vue de ces nouveaux résultats
apparaissent fortement dépendantes de la forme
technologique utilisée alors. Les différents tests menés
précédemment semblent justifier l'existence d'un effet de
propagation de la compétitivité lié à la fois
à l'ouverture des pays sur l'extérieur, approximée par la
part des exportations dans le PIB, et au montant de capital humain
présent dans l'économie.
Les travaux de Levin et Raut (1997) se rapprochent qu'à
une étude du type Feder (1983). Dans la suite de ce travail, on reprend
la définition du système productif telle qu'elle est
développée par Levin et Raut (1997) mais au sein d'un cadre mieux
adapté de convergence technologique à la Benhabib et Spiegle
(1994).
Un tel cadre d'analyse nous permet d'évoluer d'une
définition de l'interaction entre éducation et commerce comme
facteur de hausses de productivité vers une explication en termes
d'imitation et de rattrapage technologique.
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