~ L'éducation environnementale.
L'histoire de l'éducation à l'environnement est
relativement récente. « Elle débute dans les
années 1970, et plus précisément à Stockholm, en
1972, lors de la première conférence des Nations Unies sur
l'environnement humain, au cours de laquelle il a été reconnu
nécessaire d'accorder à l'éducation un rôle
primordial dans le règlement des différents problèmes
soulevés par la détérioration de l'environnement.
». (BERLIN, 2002). « Mais c'est la déclaration de
Tbilissi, première conférence intergouvernementale
consacrée à l'éducation environnementale, qui
définit les principes de base qui serviront à
l'élaboration de tous les programmes dans ce domaine ».
(TOHME, 1991 in BERLIN 2002). Depuis lors, l'importance de la prise en
compte de l'éducation environnementale et ses principes ont
été depuis repris dans de nombreuses conférences
internationales. « Plus qu'un simple domaine technique,
l'éducation environnementale est devenue l'emblème d'un
véritable projet de société pour le
XXIème siècle. » (CASSIO, 2001 in
BERLIN, 2002).
Le but de l'éducation environnementale est de former
une population mondiale consciente et préoccupée de
l'environnement et des problèmes qui s'y rattachent, une population qui
ait les connaissances, l'état d'esprit, les motivations et le sens de
l'engagement qui lui permettent de travailler individuellement et
collectivement à résoudre les problèmes actuels, et
à empêcher qu'il ne s'en pose de nouveaux. (UNESCO, 1977). Mais
« L'éducation à l'environnement n'est pas seulement
chargée de faire connaître et de faire comprendre. Elle est une
éducation au sens fort du terme, et à ce titre, chargée de
transmettre des valeurs de base, comme celles de la responsabilité et du
respect.» (SADRAGUES BROCHE, 2004).
Il est vrai que « derrière ce nouveau concept
se cachent des enjeux d'apprentissage des concepts scientifiques et techniques,
afin de permettre aux populations de résoudre des problèmes
concrets pour l'amélioration de leur qualité de vie et de
développement durable, considérant que les atteintes à
l'environnement sont liées à la pauvreté et à un
manque de connaissances » (GAGLIARDI, 1996 in BERLIN 2002).
Mais au-delà de ces considérations, il s'agit de former des
citoyens capables de développer une éthique de la Réserve
de Biosphère, centrée sur la solidarité avec l'ensemble de
la population et les générations futures. C'est ainsi que
l'éducation environnementale doit permettre aux jeunes riverains de se
confronter à la complexité du monde. « Il s'agit alors
de dépasser les approches sectorielles,
propre à la démarche scientifique, qui
divise, parfois jusqu'au cloisonnement, la nature en domaine »
(BERLIN, 2002) pour promouvoir une approche transversale complexe,
interdisciplinaire. L'éducation à l'environnement doit donner aux
populations en générale et aux jeunes en particulier, les outils
conceptuels et techniques leur permettant de comprendre les relations de
l'homme à son environnement, de réfléchir à leur
avenir et d'en décider. En définitif, l'éducation
environnementale doit inciter les jeunes à concilier les
activités génératrices de revenus auxquelles ils
s'adonnent et la protection des ressources naturelles.
~ La Réserve de Biosphère
Le programme sur l'homme et la biosphère (MAB) a
été lancé par l'UNESCO en 1971. En 1976 un réseau
de réserves pilotes a été créé dans lequel
une harmonisation de la protection des espèces et sites naturels ainsi
que l'exploitation de la nature sont envisagées. Les Réserves de
Biosphères ne font pas l'objet d'une convention internationale mais
obéissent à des critères communs qui leur permettent de
remplir leur fonction, à savoir la conservation de la
biodiversité, le développement régional et l'appui
logistique au réseau international de recherche de surveillance
continue.
Depuis la Conférence des Nations Unies sur
l'Environnement et le Développement (CNUED), tenue à Rio en 1992,
les efforts du programme MAB comprennent aussi la mise en oeuvre de la
convention sur la diversité biologique en conciliant la conservation de
la biodiversité et des ressources biologiques avec leur utilisation. Les
principes du programme MAB correspondent à la nouvelle politique de
gestion des Aires Protégées au Bénin qui privilégie
la prise en compte de l'homme dans la conservation.
Chaque Réserve de Biosphère fait l'objet d'un
examen périodique tous les dix ans, sur la base d'un rapport que
l'autorité compétente établit en se référent
aux critères de la « stratégie de Séville » et
que l'Etat concerné adresse au secrétariat du réseau des
Réserves de Biosphère assuré par l'UNESCO. Si le
Comité International de Consultation (CIC) estime que la Réserve
ne remplit plus les critères, il peut recommander que cet Etat prenne
des mesures pour assurer la conformité avec les dispositions de ladite
stratégie. Le CIC indique au secrétariat ce qu'il devrait faire
pour aider à mettre en oeuvre ces mesures.
Au niveau de la Réserve de Biosphère de la
Pendjari, le principe de base a été donc de définir les
objectifs des différentes zones de conservation pour une gestion
appropriée, de définir les normes et règles d'exploitation
par les populations et de définir des objectifs et modalités de
développement et de gestion des zones riveraines. En effet, pour
être reconnue comme Réserve de la Biosphère par l'UNESCO,
l'aire protégée doit contenir trois zones :
® Une ou plusieurs aire(s) centrale(s) :
une zone de protection intégrale où les activités humaines
sont restreintes à la recherche et à la surveillance ;
(c) Une zone tampon2 où
certaines activités de gestion, en particulier le tourisme, sont
possibles ;
® Une aire de transition ou zone de
développement où une utilisation durable et
contrôlée des ressources naturelles est possible. Les
différentes zones ne forment pas nécessairement des ensembles
entiers et contigus, mais peuvent constituer une mosaïque de plusieurs
aires.