2.2 Milieu d'étude.
Pour John (1979), « l'essentiel pour un sujet de
recherche ne se résume pas seulement au choix d'une méthodologie
adaptée à le traiter et à le disséquer dans ses
fines profondeurs mais aussi à le circonscrire dans une sphère
géographique où il trouve sa vraie justification et son
véritable intérêt. »
Ainsi, cette étude porte sur Tanongou et Batia deux
villages riverains du Parc National de la Pendjari. Ce dernier, quant à
lui est situé dans la commune de Tanguiéta. Alors, pour mieux
appréhender ces deux villages et comprendre certains aspects de ce
travail, il est nécessaire d'avoir une idée, d'abord sur la
commune de Tanguiéta, ensuite sur la Réserve de Biosphère
de la Pendjari. C'est pour cette raison que nous proposons dans cette partie
une brève présentation de la commune de Tanguiéta. Ensuite
celle de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.
2 Zone tampon dans le contexte de Réserve de
Biosphère est différente de la définition de zone tampon
de l'UICN, le terme zone gérée est préférable.
2.2.1 Tanguiéta : une commune aux attraits
touristiques.
2.2.1.1 Un milieu physique favorable au tourisme.
La Commune de Tanguiéta située dans le
nord-ouest du département de l'Atacora couvre une superficie de 5.456
km2. Elle s'étend sur deux milieux physiques distincts au
nord ouest et à l'ouest, (la plaine et la Chaîne de l'Atacora).
Elle dispose d'un important potentiel physique comprenant un paysage
montagneux, une faune et une flore protégée par le Centre
National de Gestion des Réserves de Faune (CENAGREF) et le projet
Pendjari. Elle est dotée de nombreux sites touristiques comme les chutes
et cascades de Tanongou, des grottes et mares non aménagées, une
piste de randonnée pédestre, des campements de chasse à la
Pendjari (le fleuve), à Bori et à Tanongou. Elle est
limitée au Nord par la Pendjari (le fleuve), à l'Est et au
Sud-Est par les communes de Toucountouna et de Boukoumbé. A l'Ouest,
elle est limitée par les communes de Matéri et de Cobly et
à l'Est par celles de Toucountouna, Kérou et Kouandé.
Aussi est-elle traversée par la route Inter-Etat Bénin-
Burkina-Faso qui facilite son accès.
2.2.1.2 Un milieu humain culturellement riche.
Selon le troisième Recensement Général
de la Population et de l'Habitat (R.G.P.H 3) de 2002, la population de
la commune de Tanguiéta est de 54.719 habitants avec 27.120 hommes et
27.599 femmes. C'est une population en croissance soutenue depuis plus de 10
ans. Comme pour toutes les communes du pays, cette population est
caractérisée par une forte proportion de jeunes. Les principaux
mouvements de population sont l'exode rural pendant la saison pluvieuse en
destination du Borgou, du Nigeria, du Ghana et du Togo et les
déplacements définitifs des ménages. « Certains
ménages se déplacent et s'installent définitivement au
Borgou, au Nigeria, au Ghana ou au Togo » (Mairie de
Tanguiéta, 2004).
La Commune de Tanguiéta compte 38 villages et
quartiers de ville répartis dans cinq arrondissements (Tanguiéta,
Taïacou, Tanongou, N'dahonta et Cotiakou). Elle a la particularité
de rassembler plusieurs groupes ethniques. Ce facteur constitue un atout
important pour la commune du fait de la diversité culturelle faite de
plusieurs cérémonies, rites initiatiques et de nombreuses
manifestations et fêtes traditionnelles. On note une forte
disponibilité des groupes et des individus à oeuvrer pour une
cohésion culturelle. Ces groupes socioculturels vivent des
relations de cohabitation favorables à l'esprit communautaire
à
l'échelle du village ou du hameau. Le mariage et le
voisinage géographique expliquent un multilinguisme assez
développé et une osmose culturelle poussée. Les groupes
Yorouba et Dendis qui habitent la ville de Tanguiéta forment une
communauté unie par la religion (islam) et par la pratique des
activités commerciales.
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