CINQUIEME PARTIE : Discussion.
5. CINQUIEME PARTIE : Discussion.
5.1. De la perception des acteurs sur la
réserve de biosphère de la Pendjari.
Les perceptions des acteurs sur la réserve de
biosphère de la Pendjari sont aussi variées que diverses. Pour
certains, c'est « un patrimoine culturel commun à tous qui
occasionne la venu des touristes ce qui génère des revenus pour
les populations locales, la commune et l'Etat ». D'autres pensent que
« c'est un moyen pour permettre aux générations futures
de connaître comme les générations actuelles, les
espèces animales et végétales », etc. Mais dans
leur diversité, toutes ces réponses ne traduisent que deux
idées fondamentales. La première met en exergue l'aspect
socio-économique du Parc. La seconde met en évidence l'aspect
culturel du parc. Si pour d'autre le parc permet de drainer des touristes et
par ricochet la création d'emploi pour les jeunes riverains ;
d'où la nécessité de le conserver, d'autres par contre
pensent que c'est un patrimoine culturel dont la sauvegarde est donc
indispensable. Dans cette divergence de perception, on ne peut pas s'attendre
à la réussite parfaite des actions d'éducation. Mieux,
nous avons eu l'impression que les jeunes n'attendent que des projets qui leur
apporteraient de l'argent. Ils ne pensent pas en réalité à
la nécessité écologique de la protection de la RBP.
D'ailleurs toutes les occasions à eux offertes pour donner leur point de
vue sur la RBP ou l'éducation environnementale en général
lors des enquêtes, étaient saisies pour exprimer leur attente
principale : l'initiation de projets ou d'activités lucratives. C'est
peut être l'idée qui s'est traduite à travers le graphique
n° 2. Mais de toute façon, nous ne saurions le dire avec
exactitude. Toute fois, nous le soulignons car cela doit aussi guider la
conception des programmes pour l'éducation environnementale. Si les
jeunes estiment que « le parc est comme une source de salaire
» pour eux, il y a de quoi à penser aux activités capables
de les occuper à plein temps tout en les satisfaisant
financièrement autant que le parc pour les détourner de leurs
pratiques destructrices des ressources naturelles. Ou encore, susciter en eux
une autre motivation outre que celle financière et vitale capable de
développer en eux l'esprit de conservation des ressources naturelles.
Cette position des jeunes de Tanongou et de Batia est analogue à celle
observée au niveau d'autres jeunes lors des enquêtes d'une
étude réalisée en l'an 2000 par l'ONG « Comité
de Coordination du Développement Durable » (CCDD) sur les raisons
de dégradation de la Réserve de Faune de Santchou au Cameroun. En
effet, dans le rapport scientifique produit par l'équipe d'experts qui a
conduit les travaux, il est écrit entre autre, parlant des jeunes lors
d'une des multiples séances de travail organisées, que «
Les jeunes, très nombreux ici, déclarent que c'est le
chômage qui les contraint à se plier au village et
à
exploiter les richesse de la Réserve »
(CCDD, 2000). Ces jeunes, continuant et faisant des propositions pour la
réhabilitation des ressources naturelles de la Réserve de
Biosphère de Santchou « souhaitent que la Réserve soit
restaurée de toute urgence, pour qu'ils aient la chance ne serait-ce que
de voir certaines espèces naguère présentes, dont on leur
parle tant. (...) ils soulignent que pour amener les gens à se
détourner de l'agriculture et du braconnage, il faudrait
expérimenter avec des succès des activités alternatives
génératrices de revenus. » (CCDD, 2000). Il est donc
utile et surtout possible de développer chez les jeunes un esprit
écologique par rapport à la RBP. Il est encore possible de les
amener à avoir une perception écologique de la RBP.
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