4.3 Importance accordée par les
interviewés aux Activités Génératrices de Revenus
et aux Activités d'Education Environnementale.
Notre troisième objectif spécifique est de
connaître la position des interviewés par rapport aux
activités génératrices de revenus et celle de
l'éducation environnementale. Il s'agissait de voir laquelle des actions
était primordiale pour eux. Autrement dit quel est le niveau
d'importance qu'ils y accordent. Ceci est important parce que, à notre
avis, la réussite
de l'éducation environnementale passe aussi par
l'occupation des jeunes et la satisfaction de leurs besoins fondamentaux. Car,
très souvent, c'est la recherche des moyens de satisfaction des besoins
vitaux qui fait que les jeunes et les populations riveraines en
général, s'attaquent aux ressources naturelles de la
Réserve. De plus l'Education Environnementale tel que nous le pensions
dans le contexte actuel de la RBP (croissance du tourisme) doit inciter les
jeunes à s'adonner à certaines activités que nous pouvons
appeler les "métiers de l'environnement". Ainsi, l'interprétation
et le traitement statistique des différents discours des
interviewés à ce propos nous donnent le graphique n° 5.
A.G.R & A.E.E A.E.E d'abord
24%
76%
Graphique n°4 : Niveau d'importance des A.G.R et des
A.E.E pour les interviewés.
Le graphique n° 5 nous montre que 76 % des personnes
interviewées pensent que les Actions d'Education Environnementale
(A.E.E) doivent être accompagné des Activités
Génératrices de Revenus (A.G.R). Alors que les 24 % pensent que
l'on doit réaliser d'abord les actions d'éducation
environnementale. Autrement dit ils pensent que les activités
génératrices de revenus peuvent venir après. Mais elles ne
sont pas une condition sine qua non de la réalisation des
activités génératrices de revenus. Ces résultats
semblent montrer que la réussite des actions d'éducation
environnementale est subordonnée au développement des
activités génératrices de revenus. Cela explique
d'ailleurs le faite que certains interviewés
(notamment ceux qui ne sont pas de la DPNP) aient une
perception économique de la RBP. Pour beaucoup de personnes, le parc est
synonyme d'argent. Donc tout projet y ayant trait est une source énorme
de revenus. Pourquoi ? Nous ne saurions le dire avec exactitude. Pour le moment
ce n'est qu'une remarque.
4.4 Proposition d'activités saines susceptibles
de favoriser le développement des villages riverains et la protection
des Ressources Naturelles de la RBP.
L'Education Environnementale à notre avis, dans le
contexte de la RBP, doit conduire au développement des activités
de jeunesse génératrices de revenus pour deux raisons
fondamentales. La première raison est que le parc est en plein essor
touristique. Cela représente en réalité une
opportunité pour le développement de ces activités. Le cas
de Tanongou et de Batia est assez éloquent. La deuxième raison
est que plus les jeunes sont oisifs, plus ils ont tendance à s'attaquer
aux ressources du parc pour vivre. Il est vrai que le lien entre les AGR et
l'éducation environnementale n'est pas perçu de façon
évidente. Mais il n'en demeure pas moins vrai qu'elles participent
à la réussite de l'éducation environnementale. Car,
lorsque les jeunes, surtout les non ou déscolarisés, auront une
source de revenus dépendante de la RBP, ils seront plus aptes à
protéger ses ressources naturelles, parce qu'ils écouteraient
mieux l'enseignement qui leur sera donné. De la même
manière, dès que les jeunes auront compris l'importance
écologique de la RBP, ils adhèreront plus aux activités
à eux initiées dans le cadres de la conservation des ressources
naturelles de la RBP. Mais il ne s'agit pas d'initier n'importe quelles
activités. Il est plutôt question d'activités bien
précises. Certaines existent déjà. Cependant, d'autres
seront créées notamment pour Tanongou et Batia. Il est vrai que
tous les villages riverains sont concernés par l'éducation
environnementale. Mais nous précisons Tanongou et Batia parce que
l'étude a porté sur ces deux villages et dans une certaine mesure
sur Tanguiéta. Nos propositions qui sont résumées dans le
tableau ci- dessous, tiennent alors compte des avis exprimés et de
certaines réalités sociologiques recueillies sur le terrain. Nous
tenons également compte de la position stratégique de ces deux
villages qui ont un taux important de flux touristique.
Tableau VII : Activités
favorables à être initiées à Tanguiéta,
Tanongou et Batia.
Activités
|
Cibles
|
Raisons
|
Lieux
|
Guide et convoyage touristique
|
Déscolarisés et tout jeune
intéressé.
|
Le besoin existe et les quelques jeunes (venant pour la
plupart de Natitingou) qui le pratique actuellement ne se plaignent
pas. Il faudra les réunir en association bien structurée et
officialisée.
|
Tanguiéta,Tanongou Batia
|
Initiation de groupes artistiques et culturels pour la
promotion de la culture locale et la création d'un
festival culturel.
|
Déscolarisés et non scolarisés et
tout jeune se sentant intéressé.
|
Les touristes sont intéressés par les
traits culturels des populations riveraines. De plus il y a une
diversité culturelle qui peu être exploitée.
|
Tanongou, Batia
|
Création de clubs environnementaux.
|
Les scolarisés
|
Cela constitue un creuset d'échange des jeunes
sur les questions environnementales.
|
Les écoles des villages riverains et au CEG
Tanguiéta
|
Jeux concours portant sur les thèmes
développés au cours de l'année dans les divers
clubs environnementaux.
|
Les scolarisés
|
Cela permettra un suivi et une évaluation des
actions de l'année.
|
Les écoles des villages riverains et au CEG
Tanguiéta
|
|
NB : Ces activités sont
généralisables à tous les villages riverains.
|