IV- BILAN
Les investissements étrangers directs au Burkina Faso
n'ont véritablement débuté qu'une fois le processus de
réformes et de libéralisation économiques lancé au
début des années 1990. Le processus de privatisation a
attiré un certain nombre d'investisseurs étrangers, et leur
implication a permis de redresser et de développer des entreprises
publiques en difficulté. Les flux d'IED sont cependant restés
relativement modestes - y compris en comparaison avec d'autres pays
confrontés à des difficultés similaires - et
irréguliers, même si une tendance à la hausse est
clairement visible.
Etant donné leur étendue limitée, les IED
ont eu un impact relativement faible sur l'économie burkinabé,
quoique positif dans l'ensemble. S'ils n'ont pas permis au Burkina Faso de
surmonter ses handicaps structurels et de diversifier son économie au
travers d'un renforcement des secteurs industriels et des services, les
entreprises à capitaux étrangers n'en restent pas moins parmi les
principaux employeurs du secteur privé formel. Les salaires dans ces
entreprises ont aussi tendance à être largement supérieur
à la moyenne nationale, et le niveau de formation est sensiblement plus
élevé qu'ailleurs.
Les investissements étrangers ont également
permis un développement accéléré du secteur des
télécommunications, le principal pôle d'attraction des IED
ces dernières années. Ils sont également à la base
du développement rapide du secteur minier industriel, qui porte en lui
un potentiel de développement important, tant en termes de ressources
fiscales que de création d'emplois et de promotion des activités
associées.
La tendance des IED au Burkina Faso indique clairement le
potentiel de développement lié aux investissements sud-sud, et
aux investissements étrangers de taille modeste. Bien qu'ils
représentent une part mineure du montant des flux d'IED, les
investissements par les petites et moyennes entreprises de la région et
par des entrepreneurs individuels peuvent contribuer à la
diversification de l'économie et au développement du tissu
industriel et des services.
Le Gouvernement n'a pour l'heure pas établie de
stratégie spécifique en vue d'attirer les IED, même s'il a
décidé de mettre en place une agence de promotion des
investissements étrangers. Il affiche cependant clairement sa
volonté d'attirer les IED dans tous les secteurs de l'économie et
d'en maximiser les bénéfices en termes de développement.
Les défis structurels auxquels est confronté le Burkina Faso dans
son désir d'attirer les IED sont majeurs mais pas insurmontables. La
performance relative vis-à-vis d'autres pays dans des conditions
similaires indique que le potentiel d'attraction d'IED du pays reste
sous-exploité.
Si le secteur des mines semble être le plus porteur en
ce moment en termes d'IED, son essor devrait également permettre
d'enclencher une diversification de l'économie et de dégager les
ressources nécessaires au développement de certaines
infrastructures de base. Le soutien renforcé des partenaires techniques
et financiers du Burkina Faso, aussi bien en termes de financement des
infrastructures de base (éducation, routes, électricité)
qu'en termes d'appui technique, restera cependant essentiel pour permettre au
pays d'offrir un cadre général favorable à
l'investissement et l'initiative privés.
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