III.2.3 La politique de
rémunération des institutions sanitaires
La rémunération constitue une charge de la
production. Plus son niveau est bas, plus le profit de l'institution est
élevé. Cela est une apparence trompeuse.. Si on doit partager un
gâteau il est plus facile d'augmenter sa part en la faisant plus grande,
en essayant de restreindre celle des autres. Ici le gâteau c'est la
valeur ajoutée de l'institution de santé et celle ci
dépend du comportement de tous les intéressés (ceux qui
contribuent à la réalisation de la production). Pour la
définition d'une politique de rémunération, il suffit
de :
- fixer le niveau de la rémunération ;
- définir l'évolution annuelle de la masse
salariale
A. Niveau de la rémunération
Dans les conditions normales, le niveau de la
rémunération dépend de 3 facteurs :
- les exigences du poste : les
postes sont classés en fonction de leur exigence et ce classement
détermine la hiérarchie de salaire (voir les primes de
responsabilité pour l'illustration ci-dessus). Pour classer les postes,
on procède à une évaluation, toute fois, l'institution
peut considérer les conventions collectives donnant directement le
classement ;
- la qualité des
prestations : pour qu'une rémunération soit
équitable et motivante, elle doit prendre en considération la
qualité des prestations. Des cotations existent dans les institutions
sanitaires pour la qualité de prestations mais dire qu'une prime est
accordée pour la bonne côte serait archi-faux. ;
- l'environnement : le milieu
dans lequel est placé l'institution sanitaire ne peut pas être
ignoré dans la fixation de la rémunération.
Ces facteurs sont respectés dans certains cas, mais pas
tous, étant donné qu'actuellement la rémunération
est fonction des recettes réalisées.
Les données recueillies dans les institutions
sanitaires relatives à la rémunération que nous avons
collectées lors de nos investigations sur terrain sont reprises dans le
tableau ci-dessous. Il faut noter que la plupart d'employés ont
été retissant pour ce qui est du montant de la
rémunération.
Tableau n°7 : Distribution des
rémunérations du personnel des institutions sanitaires en
$
Tranche
|
Effectif ni
|
Xi
|
ni xi
|
|
ni xi
|
Fi ni xi %
|
ni
|
Fi %
|
< 20
20 à 40
40 à 60
60à 80
80 à 100
100 à 120
120 à 140
140 à 160
160 à 180
180 à 200
|
3
27
40
21
11
9
2
1
1
5
|
10
30
50
70
90
110
130
150
170
190
|
30
810
2000
1470
990
990
260
150
170
950
|
300
24300
100 000
102 900
89 100
108 900
33 800
22 500
28 900
180 500
|
30
840
2840
4310
5300
6290
6550
6700
6870
7820
|
0,3
10,7
36,3
55,1
67,8
80,4
83,8
85,7
87,9
100
|
3
30
70
91
102
111
113
114
115
120
|
2,5
25
58,3
75,8
85
92,5
94,2
95
95,8
100
|
TOTAL
|
120
|
-
|
7820
|
691200
|
-
|
-
|
-
|
-
|
Source : nos enquête et calculs
7820 = 65,167 65,2$
or
A partir de ces données et résultats nous
concluons qu'en moyenne les employés des institutions sanitaires des
zones de santé de Butembo et Katwa perçoivent mensuellement une
rémunération de 65,2$ avec une dispersion de 38,9$ autour de
cette moyenne.
Etant donné que le coefficient de variation () est 59,66>30%, nous concluons que la distribution des
rémunérations du personnel présente une grande
variabilité c'est-à-dire les rémunérations sont une
fois de plus très dispersées (comme l'indique aussi = 38,9$).
En montant d'échelon, voyons comment ces
rémunérations sont concentrées.
100
50
25
100
50
0
Degré de concentration ( M)
ème
Mle = LiclMle = a
= 60+20
=40+20
M= Mle -=74,56-55=19,56
Si nous prenons Xmax =200 et Xmin =15
d=200-15=185
comme d >M et la courbe de Lorenz tend vers la diagonale AC
alors nous concluons que l'inégalité est faible, la concentration
n'est pas prononcée c'est à dire les rémunérations
du personnel des zones de santé de Butembo et Katwa sont
distribuées équitablement. Il n'y a pas de grands écarts
entre elles.
La question qui peut être posée est celle de
savoir si ce niveau de rémunération est satisfaisante c'est
à dire si cette dernière permet aux employés de nouer les
deux bouts du mois. Les données dont nous disposons montrent que 85,8%
envisagent une augmentation du salaire(de la rémunération) et
14,2% ne l'ont pas envisagé. Ceux qui sont dans cette deuxième
catégorie, nous l'avons remarqué, sont ceux qui n'ont pas un
niveau l'étude assez élevé (ils considèrent leur
rémunération comme de survie). Ces résultats montrent
qu'il existe une insatisfaction du personnel de la rémunération
qui leur est octroyée. Ainsi, pour essayer de satisfaire leurs besoins,
les employés des institutions sanitaires des zones de santé de
Butembo et Katwa se livrent à d'autres activités comme :
- les activités champêtres ;
- le commerce de petite envergure ;
- l'enseignement ;
- la tenue des pharmacies,...
Le personnel est ainsi obligé de s'absenter quelques
fois pour vaquer à ces autres occupations lui permettant d'assurer sa
survie. Ce qui a des influences sur le bon fonctionnement, la qualité du
travail dans les institutions sanitaires.
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