II- Hygiène de la production laitière
2.1 Hygiène des bocaux
L'une des premières conditions pour obtenir une
production laitière hygiénique est de protéger le lait
contre toute contamination extérieur au cours de la traite ainsi que
dans les locaux où celle-ci s'effectue .on s'efforcera , par tous les
moyens , d'éviter que les microorganismes ou des impuretés de
toute nature ne s'introduisent dans le lait , il faut aussi combattre
l'idée que les opérations ultérieure de tamisage , de
filtrage, de réfrigération et de traitement thermique peuvent
remplacer l'observation des règles de propreté dans la production
du lait.
Les Conditions sanitaires et hygiéniques auxquelles
doivent répondre les étables laitières :
> Les locaux doivent être conçus, construite,
entretenus et gérés de façons à garantir :
> De bonnes conditions d'hébergement, d'hygiène,
de propreté et de santé pour les animaux
> Des conditions d'hygiène satisfaisantes pour la
traite, la manipulation, le refroidissement et le stockage du lait.
Les locaux dans lesquels s'effectue la traite ou dans lesquels
le lait est stocké,
manipulé ou refroidi doivent être situés
et construits de façon à éviter tout risque de
contamination du lait, ils doivent être faciles à nettoyer et
à désinfecter et être pourvus pour le moins :
> De murs et de sols faciles à nettoyer et à
désinfecter.
> De soles permettant un drainage facile des substances
liquides et l'élimination des déchets dans de bonnes
conditions.
> D'un système d'approvisionnement en eau potable, pour
les opérations de traite, de nettoyage du matériel et des
instruments.
> D'une séparation convenable de toute source de
contamination telle que toilettes et fumier.
> D'accessoires et d'équipements faciles à
laver, à nettoyer et à désinfecter.
> De sols permettant un drainage facile des substances
liquides et l'élimination des déchets dans de bonnes
conditions.
> D'un système d'approvisionnement en eau potable, pour
les opérations de traite, de nettoyage du matériel et des
instruments.
> D'une séparation convenable de toute source de
contamination telle que toilettes et fumier.
> D'accessoires et d'équipements faciles à
laver, à nettoyer et à désinfecter.
2.2 Hygiène de la Traite
L'un des principaux objectifs du l'hygiène du lait est
d'empêcher que les trayeurs ne transmettent aux consommateurs, par
l'intermédiaire du lait des microorganismes pathogènes.
La sécrétion du lait obéit à un
mécanisme hormonal, l'évacuation est liée, elle, à
un réflexes déclenché par le mouvement de succion du veau
tant sa mère. La traite effectuée à intervalles
réguliers généralement 2 fois par 24 heures, doit donc
reproduire les mouvements de tétée du veau pour déclencher
la venue du lait. On recommande une traite mécanique, ce qui
représente un énorme progrès en matière
d'hygiène et d'efficacité. En effet, tiré par gobelets
trayeurs adaptés aux trayons de la vache, le lait passe directement par
des tuyaux jusqu'à un grand ballon où il est filtré, avant
d'aboutir à un bac réfrigéré, où il sera
refroidi. Il n'est donc plus soumis à aucun contact humain ou animal, ce
qui diminue de façon considérable les risques de contamination
microbienne.
Tableau1. Relation entre les flores microbiennes du lait et les
pratiques de la traite . Cas du Maroc ( srairi et hamama 2005).
Intitulé de la traite Mécanique Manuelle
Manuelle #177; Manuelle
propre propre propre sale
FMAT UFC/ml 1.6*106
1.7*106 2.4*106 2.5*106
Coliformes totaux 7.1*104
5.1*104 15.5*104 11.2*104
UFC/ml
Coliformes fécaux 5a 420b
460b 122000c
UFC/ml
La méthode de traite employée peut exercer une
influence très nette sur l'état sanitaire de la mamelle les
points suivants seront pris en considération. 2.2.1 Avant la
traite
> Contrôler régulièrement l'état
sanitaire de la mamelle
> Programmer l'ordre de la traite
- D'identifier clairement les animaux infectés et les
traire séparément.
- De traire les vaches dont le statut est douteux, (tel les
sujets nouvellement
introduits) après les animaux sains et avant ceux qui sont
infectés, de
l'infection à réduire la propagation de l'infection
;
De traire les vaches en début de lactation avant celles
en fin de lactation, parce qu'elles
présentent moins de risque d'être infectées
par un microorganisme contagieux .pour la même raison il faut traire les
vaches qui sont à leur premier lactation avant les sujets plus
âgés.
> Tirer les premiers jets avant la traite
L'observation systématique des premiers jets est une
mesure essentielle de contrôle de la santé de la mamelle. elle
permet de déceler précocement les anomalies visibles du lait
(couleur, aspect,grumeaux...).la présence de « flacons » ou de
« caillots » indique une inflammation ( mammites). Le traitement des
mammites détectées précocement a plus de chance de
succès. Deux jets par quartier, suffisent. Il est recommandé de
les récupérer dans un récipient ou un bol à fond
noir, ce qui facilite l'observation et réduit les risques de
contamination. L'élimination des premiers jets sur le sol ou dans la
main du trayeur a pour incidence une diffusion non contrôlée des
agents pathogènes d'un animal à l'autre.
> Nettoyer soigneusement les trayons et
l'extrémité des trayons
- La détection des mammites et la production d'un lait
de haute qualité exigent que les vaches aient des trayons propres et
secs avant la pose des faisceaux trayeurs. Nettoyer les trayons et
l'extrémité des trayons avec des lavettes approuvées.
Employez un papier ou une lavette à usage unique pour nettoyer et
sécher les trayons, un par animal. En cas d'utilisation de lavettes
textile, vous assurer de les laver et de les sécher soigneusement avant
de les utiliser à nouveau.
NB : Ne jamais commencer la traite par le nettoyage des
trayons ! Les germes se développant dans le canal du trayon pourraient
se propager dans toute la mamelle. Commencer toujours par recueillir les
premiers jets avant de nettoyer les trayons !
2.2.2 Pendant la traite
> Contrôler l'installation de traite
Sélectionner un niveau de traite et un système de
pulsation adéquats à l'exploitation.
> Poser le faisceau trayeur au bon moment
- Poser le faisceau trayeur dans les 60 à 90 secondes
suivant la préparation des trayons. - Eviter les entrées d'air au
moment de la pose du faisceau trayeur- Vérifier le bon positionnement du
faisceau trayeur de manière à ce qu'il soit parfaitement
équilibré à l'avant par rapport à l'arrière
et d'un côté par rapport à l'autre et vous assurer qu'il ne
vrille pas.
> Eviter la surtraite
- La surtraite est une des causes principales
d'hyperkératose de l'extrémité du trayon. Lorsque la
mamelle a été vidée, il faut retirer le faisceau trayeur.
Ce moment crucial peut être détecté visuellement ou, pour
des systèmes équipés de la dépose automatique, de
permettre aux fluxmètres de détecter la chute du débit et
de déposer automatiquement le faisceau trayeur. Les systèmes
équipés de capteurs de débit de lait offrent une bonne
indication visuelle lorsque le niveau de débit bas est atteint.
> Optimisez la fin de traite
- Lorsque la traite est terminée, couper
l'arrivée du vide manuellement ou automatiquement. Laisser descendre le
niveau de vide complètement avant de retirer le faisceau trayeur. NE
JAMAIS presser la mamelle et tirer sur les faisceaux trayeurs car de l'air
entrerait par l'embouchure du manchon, et conduirait à de nouveaux cas
de mammites.
2.2.3 Après la traite
> Désinfecter les trayons après la traite
Le plus rapidement possible après la dépose du
faisceau trayeur, désinfecter les trayons avec une solution de trempage
approuvée. C'est la seule méthode réellement efficace pour
éviter la contamination croisée et la transmission des organismes
responsables des mammites contagieuses
> Nettoyer les équipements de traite
immédiatement après la traite
- Nettoyer l'extérieur des postes de traite.
- Après chaque utilisation, rincer et nettoyer,
manuellement ou automatiquement, toute l'installation de traite à l'aide
de produits appropriés et à une température
adéquate. Laisser sécher le système de traite.
- En cas de besoin, désinfecter l'installation de traite
avant la traite suivante au moyen de désinfectants homologués et
correctement dosés.
Lorsqu'on emploi des produits chimiques pour le nettoyage, ou
désinfection, on doit savoir exactement comment préparer les
solutions nécessaire, il est essentiel qu'aucun de ces produits ne
pénètre dans le lait où il reséquerait d'avoir des
effets nocifs.
> Refroidir le lait selon des procédures
appropriées
- Contrôler les températures de refroidissement
pour s'assurer que la procédure de refroidissement s'est parfaitement
déroulée pendant et après la traite. - Une
procédure de réfrigération correcte permet de ralentir
voir même d'empêcher le développement de la plupart des
bactéries
> Contrôler régulièrement la
qualité du lait, les équipements de traite ainsi que les
données de la performance de traite
Etudier et comparer régulièrement les
résultats de traite, la qualité du lait, la composition du lait
et les données de performance de traite avec ceux de votre
historique.
2.3. Stockage ramassage et transport du lait
Comme indiqué précédemment, la
qualité hygiénique et sanitaire du lait est influencée par
les pratiques en amont de la transformation. Les impuretés et les
résidus divers (poils, cheveux, brins de paille) représentent un
danger physique et peuvent également être une source de
contamination bactérienne, comme une mauvaise désinfection des
mains et des ustensiles.
Le mélange de laits contaminés et de laits sains
au moment de la réception constitue également un danger. Les
éleveurs ou les collecteurs transportent le lait par petites
quantités, dans des bidons à lait. Les laits sont ensuite
mélangés pour être collectés dans des bacs de
plusieurs dizaines de litres. Un bidon de lait contaminé contamine
à son tour l'ensemble d'un lot.
Il est donc nécessaire de mettre en place des
procédés simples et peu coûteux visant à
détecter les germes indésirables dans le lait cru et à
éliminer les impuretés. Il est préférable que ces
contrôles soient effectués en présence de l'éleveur
ou du collecteur apportant le lait. Les tests doivent être
réalisés avec le lait de chaque collecteur avant de les
mélanger. En cas de résultat positif, le transformateur peut, le
lendemain, demander au collecteur de séparer les laits de chaque
éleveur pour détecter l'origine du problème.
Dans tous les cas, un lait détecté impropre
à la suite de ces tests doit être refusé.
Les procédés simples de contrôle de la
qualité permettant de détecter les laits impropres à la
consommation sont décrits en annexe 6. Le test d'ébullition (le
plus simple) et le test à l'alcool renseignent sur la qualité
organoleptique (acidification) et microbiologique du lait (prolifération
possible de germes néfastes dans le lait). Le test au Teepol ou CMT
permet de repérer les laits mammiteux. Il existe également des
tests rapides pour détecter les laits contaminés aux
antibiotiques, soit par non-respect des temps d'attente, soit par utilisation
de pratiques frauduleuses (ajout d'antibiotiques pour la conservation pendant
le transport).
Bien identifier le ou les fournisseurs pour chaque bidon
livré.
2.4. Contrôle à la réception du
lait 2.4.1 Contrôle et le suivi à l'étable
Il est capital de signaler que l'éleveur intervient
dans la détermination de la qualité du lait, tout d'abord par le
choix de la race, ensuite par la gestion de la reproduction (détection
des chaleurs, mode d'insémination,...) et les techniques de
l'alimentation (rationnement des vaches selon les besoins, le stade
physiologique, l'équilibre énergie/azote, mode de
présentation de l'aliment,...). En plus de la conduite du troupeau,
l'étable constitue un facteur déterminant dans la qualité
hygiénique du lait par le biais de sa conception (ambiance, pente,
rigoles,...) et de son entretien (évacuation de litière, raclage
de fumier ...).
Le responsable de collecte assure
l'encadrement de L'éleveur producteur dont l'objectif est de respecter
les bonnes pratiques d'hygiène de la traite (lavage des trayons,
élimination des premiers jets, ...) et puisque la majorité des
éleveurs pratiquent la tétée des veaux, il leur est
demandé de bien la maîtriser.
Le lait peut être contaminé au moment de la
traite au niveau des pis de la vache s'ils ne sont pas bien nettoyés. Le
mouvement de la queue de l'animal peut contribuer à l'apport d'agents
infectieux. Certaines pratiques (tremper les mains dans le lait pour lubrifier
les pis, une mauvaise hygiène des trayeurs...) entraînent
également une augmentation du nombre de micro-organismes présents
dans le lait.
2.4.2 Contrôle au sein des Centres de collecte
:
Le centre de collecte du lait qui constitue un
intermédiaire entre l'exploitation et l'usine, doit assurer la collecte
et le stockage du lait dans de bonnes conditions d'hygiène. Il doit
veiller régulièrement sur le nettoyage du local et du
matériel (filtres, bacs ...), s'assurer du bon fonctionnement des bacs
réfrigérants pour limiter la détérioration de la
qualité hygiénique et veiller à détecter toutes
sortes de fraude (écrémage,...) du lait. D'autant plus que la
rémunération de la qualité du lait au sein de la
coopérative doit être revue, de manière à
sensibiliser davantage les adhérents à la construction de la
qualité au sein de l'exploitation. Dans les conditions acuelles, les
éleveurs ne sont pas concernés individuellement puisque le lait
contrôlé est un lait de mélange.
Les analyses réalisées par le responsable de
collecte à ce niveau sont
Densité
|
Acidité
|
Température
|
Test d'alcool 70
|
Bourbe de
bromogrizole
|
1027- 1032
|
14 à 17
|
5 à 8 °C
|
Négatif
|
Normal
|
Ce sont les paramètres permettant de définir la
qualité globale de lait à pomper.
Pendant le transport, la température du lait
n'excédera pas 8 °C. Dans le cas du transport du lait non refroidi
des éleveurs vers les centres de collectes, le temps de transport ne
doit pas excéder 3 heurs.
2.4.3. Contrôle des équipements des centres
de collecte
Le local doit être électrifié, raccordement
du réseau électronique et/ou acquisition de groupe
électrogène de puissance suffisante.
Approvisionnement suffisant en eau potable. Le suivi de la
qualité bactériologique de cette eau doit être
régulier et assuré par des prélèvements pour
analyses de laboratoire.
Un système de production d'eau chaude (chauffe eau), pour
les opérations de nettoyage et de désinfection du matériel
et des ustensiles de travail
Le matériel et instruments devant entrer en contact
avec le lait (bacs réfrigérants, récipients) doivent
être fabriqués dans une matière lisse, facile à
nettoyer et à désinfecter, être résistant à
la corrosion et ne libérant pas dans le lait une quantité
d'éléments de nature à mettre en danger la santé de
l'homme, à altérer la composition du lait ou à avoir un
effet néfaste sur ses propriétés organoleptiques.
La capacité installée en bacs à lait doit
être suffisante et même légèrement
réceptionnée en période de haute lactation pour
éviter tout stockage de lait non réfrigéré et pour
éviter le remplissage des bacs au ras bord.
Les bacs à lait doivent être, muni d'une jauge
qui permette de déterminer le volume du lait contenu dans le
réservoir, et d'un agitateur automatique dont le fonctionnement permet
de rétablir l'homogénéité du lait contenu dans le
réservoir , et être apte à refroidir le lait et à le
maintenir à une température qui varie entre 1°C
et4°C.
Les divers instruments de contrôle doivent être
disponible, thermomètres, jauge (règle),
thermolactodensimètre, pèse à lait ...
2.4.4 Contrôle de l'Hygiène de
personnel
Le responsable de la gestion de centre de collecte doit
être une personne qualifiée responsable et soucieux de
l'intérêt de la qualité, il ne doit pas être atteinte
d'une maladie contagieuse à un stade transmissible et ne doit être
porteuse de microbes pathogènes susceptibles de contaminer le lait, son
aspect corporel et vestimentaire du gérant, en contact avec le lait doit
être propre.
Moyens de maîtrise
1' Utiliser des bidons à large ouverture.
1' Acheminer rapidement le lait après la traite au
centre de collecte ou à la laiterie (au maximum trois heures
après la traite afin d'avoir un délai d'une heure pour
réceptionner et traiter le lait, si le lait n'est pas
réfrigéré).
1' Nettoyer, désinfecter et sécher les
récipients de transport.
1' Autant que possible désinfecter les contenants à
la laiterie.
1' Bien identifier la provenance du lait collecté par
chaque collecteur. Les groupes « de solidarité »
d'éleveurs seront relativement restreints pour éviter le
mélange de laits redoutables.
|