2.1.3 L'acteur judiciaire, le Service Jeunesse et
Famille (SJF)98
Outre le décrochage scolaire, ces services
spécialisés composés d'assistantes sociales et de
criminologues, s'attèlent également aux problèmes de
disparition (les fugues) et de la maltraitance (violence, abus sexuel). Ici,
nous allons nous intéresser aux perceptions de la coordinatrice qui
gère le service et de l'agent de quartier du Centre Ville.
D'après la coordinatrice, le décrochage scolaire est perçu
comme une priorité : en ciblant cette problématique on peut
identifier les jeunes qui sont amenés à délinquer. L'agent
de quartier souligne l'importance du phénomène et se sent
impuissant face à la détresse du jeune et des parents : elle
relate les difficultés des familles et l'augmentation des
élèves déstructurés face au système
scolaire. Après une analyse juridique de la situation du «
décrocheur», le SJF favorise les relais vers les services
compétents dans le but de lui venir en aide. Les missions de la
responsable du service sont de coordonner les actions des agents de quartier et
de s'assurer qu'ils effectuent les contrôles en rue durant les heures
scolaires où les jeunes sont susceptibles de se trouver à
l'intérieur des murs de l'école. Outre le zonage en rue, les
agents envoient un courrier, d'une part, aux écoles afin d'obtenir des
informations complémentaires sur la situation du jeune relatif à
son comportement et à sa fréquentation scolaire ; d'autre part,
aux parents pour un rappel de la loi concernant l'obligation scolaire et les
avertir que leur enfant a été contrôlé. Si la
situation est problématique, un procès verbal est envoyé
au Parquet de Mons. Le rôle de ce dernier, est de convoquer le
décrocheur et ses parents afin de les responsabiliser et les avertir des
sanctions éventuelles. En outre, l'agent de quartier doit
répondre à différentes demandes, tant au niveau du
procureur du roi, du juge de la jeunesse, des intervenants sociaux que des
parents. La coordinatrice veille à l'harmonisation du travail dans les
différentes cellules, à l'élaboration des projets et
l'instauration des réunions d'équipe.
98Nous retrouvons les discours de l'acteur judiciaire
en annexe 3, p. 40-42.
Aussi, elle se positionne comme personne de
référence et comme point de contact pour les écoles. Ces
acteurs judiciaires participent à la CAS dans le but d'assurer et
renforcer le partenariat avec les structures d'aide en général et
de développer une prévention efficace dans un espace de
concertation pour lutter contre le décrochage scolaire avec les acteurs
locaux. Les informations de la CAS sont ensuite diffusées au reste de
l'équipe du SJF. Cependant, il faut préciser que le manque de
personnel au sein du service et la surcharge de travail n'a pas permis au SPJ
d'assister à toutes les réunions de la CAS.
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