2.1.4 L'acteur communal, l'AAS du PSSP99
Les projets de l'AAS sont orientés sur quinze
phénomènes100 et tentent de répondre aux
difficultés de terrain. Le PSSP est géré par un
Fonctionnaire de prévention assisté d'une cellule de coordination
et une évaluatrice interne. L'évaluatrice interne
«mesure» les actions à l'aide de statistiques remises par les
opérateurs des différents services et ce, pour en faire part au
Ministère de l'Intérieur. Le Fonctionnaire de Prévention
(ligne hiérarchique) doit s'assurer que les missions et les objectifs
sont bien respectés. L'enjeu de cette démarche est le financement
et la continuité du projet. En effet, pour le Fonctionnaire de
Prévention, la survie du service dépend de ses obligations envers
le Ministère de l'Intérieur : si les objectifs ne sont pas
atteints, il en résulterait des suppressions d'emplois, voire une
diminution d'une partie des subsides.
L'AAS est composée d'un assistant social et d'un
éducateur de rue. Le rôle de l'assistant social, est d'une part,
de travailler en deuxième ligne dans la prise en charge de la famille du
jeune en décrochage scolaire ; d'autre part, de coordonner la Commission
Accrochage Scolaire et des projets en partenariat avec les acteurs sociaux
traitant la problématique du décrochage scolaire sur la
région. L'éducateur est un agent de première ligne, il va
à la rencontre des jeunes en rue afin de se positionner comme personne
de référence et tente de ramener les décrocheurs vers le
chemin de l'école pour retrouver un rythme scolaire normal. Les
opérateurs ont pour missions principales : l'accueil, l'écoute et
l'accompagnement des jeunes en difficulté ainsi que l'orientation de ces
jeunes vers les institutions compétentes du réseau local. Selon
l'assistant social, l'AAS est spécifique car elle a une vision globale
du décrochage scolaire dans la mesure où les intervenants sociaux
ne sont pas isolés entre «quatre murs» et ont une
disponibilité pour traiter la problématique. L'assistant
social
99Nous retrouvons les discours de l'acteur communal en
annexe 3, p. 58-62. 100Annexe 1.
distingue l'AAS du CPMS car son service répond à
la demande du jeune et des parents dans l'immédiateté au
contraire du CPMS qui leur donne des rendez-vous après deux à
trois semaines. Dans les faits, selon l'assistant social, le jeune et les
parents vivent cette attente difficilement.
L'AAS a pour objectif stratégique n°1 de
promouvoir une approche intégrée et intégrale, en
s'insérant dans un réseau de partenaires oeuvrant activement
contre le phénomène du décrochage scolaire. En outre,
l'AAS doit participer à des groupes de travail sur des
problématiques localisées et initier elle-même des groupes
de travail dans le cadre de la Commission Accrochage Scolaire qui réunit
les différents intervenants locaux pour élaborer ensemble des
partenariats sous forme de projets dans l'objectif de diminuer le
décrochage scolaire sur l'entité (ce lieu de concertation est en
adéquation avec le Plan de Cohésion Sociale). À titre
d'exemple, un projet Pass scolaire est issu de cette commission et
utilisé par plusieurs écoles de l'entité101. Le
Fonctionnaire de prévention associe l'AAS à un réseau de
partenaires qui constitue une force en agissant en première ligne pour
relayer les jeunes en difficultés vers les services compétents.
Il soulève également que son service est un réceptacle, un
maillon qui centralise et coordonne le décrochage scolaire sur La
Louvière. L'assistant social précise que cette
problématique est complexe sur le territoire, on y retrouve : des jeunes
qui s'isolent au domicile (décrochage solitaire, phobie scolaire,
élève victime du racket, tentative de suicide,
dépression), des élèves qui traînent dans la rue et
sont susceptibles de basculer dans une certaine délinquance (vol, deal,
racket, consommation de produits illicites). Enfin, l'assistant social souligne
qu'il est difficile de retrouver une école pour le jeune en
difficulté car il est étiqueté par son passé. Il en
résulte que, malgré la motivation du jeune pour
réintégrer une école, les choix sont limités.
Dès lors, l'enjeu est de trouver un établissement scolaire qui
corresponde à la situation du jeune.
101En 2006, l'AAS a mené une enquête
en collaboration avec l'UMH (Université de Mons Hainaut) auprès
des directions d'écoles dans l'objectif de « mesurer » le
sentiment d'insécurité dans les écoles. Dans le cadre
cette étude, nous constatons que 75% des écoles du cycle
secondaire de la Ville de La Louvière qui fonctionnent avec des cartes
de sorties utilisent le « PASS Scolaire ».
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