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Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC( Télécharger le fichier original )par Bruno Emmanuel ONGO NKOA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009 |
SECTION 2. RÉFORMES FINANCIÈRES ET MARGES D'INTÉRÊT BANCAIRES : UN TEST EMPIRIQUEL'influence empirique des réformes financières sur les marges d'intérêt peut se faire à travers la présentation du lien empirique qui existe entre les deux notions en zone CEMAC et le test proprement dit. IV.2.1. LIEN EMPIRIQUE ENTRE RÉFORMES FINANCIÈRES ET MARGES D'INTÉRÊT BANCAIREPour capter le lien empirique entre les réformes financières et les marges d'intérêt bancaires en zone CEMAC, il est nécessaire d'élucider les axes d'influence desdites réformes sur les marges et de présenter les déterminants des marges d'intérêt. IV.2.1.1. LES AXES D'INFLUENCE DES RÉFORMES FINANCIÈRES SUR LES MARGES D'INTÉRÊTLes principaux axes ont tourné autour de la libéralisation des taux d'intérêt, le processus de privatisation bancaire et la maîtrise des risques bancaires. La libéralisation des taux d'intérêt visait à responsabiliser les banquiers dans la prise de décision et de leur permettre de réaliser des profits. Ainsi, au-delà des conditions de banques fixées par la BEAC, une marge de 2 points de pourcentage était accordée aux banques de second rang. Les taux d'intérêt débiteurs pouvaient aller jusqu' à 24% et le taux d'intérêt créditeur diminuer afin de se fixer à 3 voir 2,5 %. Ce processus a considérablement réduit le contrôle des taux par les Etats et favoriser la production des marges importantes qui diffère d'un pays à l'autre comme le présente le graphique 4.3 ci-dessous. Graphique 4.3 : Evolution des marges d'intérêt du système bancaire des pays de la CEMAC en milliards de francs CFA
Ce graphique montre une variation à la baisse des marges entre 1990 et 1994 et une relative augmentation sur la deuxième période. Ce qui peut expliquer l'apport des réformes. Pour ce qui est du processus de privatisation, elle a abouti à des fusion-acquisitions augmentant par ce fait la concentration, la réduction de la taille du secteur bancaire et partant la diminution du taux de bancarisation. Les économies d'échelle38(*) ont nettement diminué ce qui s'est traduit par une augmentation des charges liées à l'exploitation des crédits. Les marges d'intérêt se sont donc amenuisées. L'augmentation du risque a eu comme principale conséquence le renforcement du rationnement du crédit diminuant ainsi le crédit à l'investissement. Seuls les crédits à très court terme tels que les crédits à la consommation et les découverts ont vu leur volume augmenté. Or, ceux-ci produisent peu d'intérêt pour la banque, ce qui marque la dégressivité des marges d'intérêt. Cependant, le niveau élevé du risque n'est pas dû à la multiplicité des crédits offerts mais au mauvais climat des affaires dont souffrent les économies de la CEMAC. Le caractère empirique des marges d'intérêt s'observe de façon exacte à travers un modèle qui présente ses déterminants. * 38 Une économie d'échelle correspond à la baisse du coût unitaire d'un produit qu'obtient une entreprise en accroissant la quantité de sa production. On parlera ainsi d'économie d'échelle si chaque bien produit coûte moins cher à produire lorsque les quantités produites (économies d'échelle par rapport au coût de production) ou vendues (économies d'échelle par rapport au coût de revient) augmentent (Varian, 2006). |
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