III.1.2. LES RÉSULTATS EMPIRIQUES EXISTANTS SUR LA
RENTABILITÉ DES ACTIFS
Avant d'élaborer l'analyse empirique de notre
étude, il convient d'élucider les travaux empiriques existants
car, plusieurs études ont été effectuées dans le
monde et même en Afrique sur la rentabilité des actifs bancaires.
III.1.2.1. LES RÉSULTATS DANS LE MONDE
Une première étude a été
réalisée par Bourke en 1989 pour apprécier les facteurs
qui influencent la performance des banques commerciales en Europe, en
Amérique du Nord et en Australie. Son échantillon est
constitué de 90 banques et l'étude a porté sur une
durée de dix ans (1972-1981). Bourke aboutit à la conclusion
selon laquelle le rendement des actifs est influencé positivement par la
structure du marché, l'évolution des fonds propres et la taille
de la banque. Une méthodologie identique à celle de Bourke a
été utilisée par Molyneux et Thornton (1992) pour
déterminer la profitabilité des banques européennes.
L'étude a porté sur les banques de 18 pays européens pour
la période 1986-1989. L'accent ici est mis sur le
phénomène de concentration qui diminue le rendement des actifs.
La particularité de leur étude demeure dans la mesure de la
variable (rentabilité des actifs).
Arshadi et Lawrence (2000) ont analysé sur la base des
données collectées, le comportement de la performance de
nouvelles banques installées en Amérique Latine notamment en
Argentine, Mexique, Brésil et Paraguay après la crise bancaire
des années 1997-1998. Ils ont utilisé une analyse de type
corrélation pour tester la relation entre la mesure de performance et
une série de variables financières endogènes. Quatre
mesures de performance ont été utilisées. Il s'agit : du
taux de rendement qui est le rapport bénéfice net/total actif, du
ratio intérêts reçus sur prêts/total des prêts,
du ratio intérêts payés sur dépôts/total des
dépôts à terme + dépôts d'épargne et du
total des crédits des banques de l'échantillon/total des
crédits à l'économie. Ils parviennent à la
conclusion selon laquelle le coût des opérations bancaires, la
taille des banques et la structure des crédits bancaires sont des
variables qui expliquent mieux la performance des banques. La principale limite
de cette étude reste son caractère statique qui est lié
à la nature même des corrélations.
La contribution de Yusuf (1994) porte sur l'étude de la
performance des banques commerciales au Bahrain. Il utilise à cet effet
un échantillon de 6 banques. La période d'étude est de 7
ans (1984-1991). Grâce à la technique des données de panel,
il totalise à cet effet 42 observations. Son étude se fait
à travers deux modèles de régression avec les deux
variables expliquées suivantes : le rendement sur l'actif (ROA) et le
rendement sur le Capital (ROE). L'idée est originale car elle permet de
différencier les bénéfices produits par l'actif bancaire
et ceux produits par le passif. Il aboutit aux mêmes résultats que
ses prédécesseurs mais l'ajout de la rentabilité des
capitaux renforce l'étude de la stabilité bancaire.
De façon générale, le contour des travaux
empiriques effectués dans le monde retrace la spécificité
des pays et des continents ; il convient à présent de jeter
un regard sur l'Afrique en général et la zone CEMAC en
particulier.
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