III.1.1.2. LES PROLONGEMENTS ET LES TRAVAUX
RÉCENTS
A la suite des travaux de Bourke, deux groupes d'auteurs se
constituent. Les premiers s'inscrivent dans la continuité de l'analyse
« Bourkienne » et les seconds introduisent de
nouvelles variables pour décrire la rentabilité des actifs.
Pour ce qui est du premier groupe, on retrouve Molyneux et
Thornton, 1992 ; Nouy, 1992 ; Molyneux et Forbes, 1995 et
Avouyi-Dovi et Boutillier (1997). Leur principal apport vient de la
description de la rentabilité des actifs. Pour ceux-ci, la
rentabilité des actifs est une mesure caractérisée par un
ratio qui présente au numérateur la valeur nette du
résultat traduit par la dépréciation dans le temps de la
valeur de l'actif et au dénominateur la valeur brute de l'actif ayant
trait à la somme des biens investis. Le prolongement se situe dans le
fait que Bourke (1989) considérait la rentabilité comme un gain
c'est-à-dire une marge des exploitations (produit d'exploitation et
charges d'exploitation). Cette conception n'intégrait pas tous les
éléments de l'actif bancaire et ne mesurait pas son comportement
dans le temps.
Cet ajout considérable a suscité de nouvelles
idées et un second groupe d'auteurs essaie alors de redéfinir le
concept. On peut citer Demerguç-Kunt et Huizinga (2001), Tanimoune (2001
et 2003), Yao (2002), Nembot et Ningaye (2007) et Mansouri et Afroukh (2008).
Ceux-ci donnent une nouvelle connotation à la rentabilité des
actifs qui introduirait les variables macroéconomiques telles que le
PIB, l'inflation et la masse monétaire. Cette introduction s'appuie sur
l'idée selon laquelle le système bancaire dans un pays
intègre toute la structure de l'économie et peut être
influencé par l'évolution de la croissance économique, la
variation des prix et même de la quantité de monnaie en
circulation. Grâce à cette nouvelle explication, la mesure de la
rentabilité des actifs s'affine et devient plus globale.
Cette évolution théorique s'est aussi traduite
dans certains travaux empiriques.
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