DEUXIEME PARTIE :
EFFET DES REFORMES FINANCIERES SUR LA RENTABILITE DU
SYSTEME BANCAIRE DES PAYS DE LA CEMAC
INTRODUCTION A LA DEUXIEME PARTIE
Les réformes financières intervenues dans la
zone CEMAC se sont inscrites dans trois secteurs : bancaire,
monétaire et institutionnel. Ces réformes ont de façon
générale rétabli la stabilité du système
bancaire. Une stabilité qui s'observe sur plusieurs aspects :
liquidité, solvabilité, profitabilité et respect des
normes prudentielles.
La présente partie se donne pour objectif d'analyser
l'influence des réformes financières sur un aspect particulier de
la stabilité du système bancaire de la CEMAC : la
rentabilité du système. La rentabilité d'un
établissement de crédit représente son aptitude à
dégager de son exploitation des gains suffisants, après
déduction des coûts nécessaires à cette
exploitation, pour poursuivre durablement son activité. Elle est issue
du processus de transformation au sens large (telles que sur les contreparties,
les taux d'intérêt, les devises ou les échéances)
mis en oeuvre par les établissements de crédit dans le cadre de
leur fonction d'intermédiation. Plusieurs auteurs (Bourke, 1989 ;
Molyneux et Thornton, 1992 ; Nouy, 1992 ; Avouyi-Dovi et Boutillier,
1997 ; Tanimoune, 2001 et 2003 ; Yao, 2002 et Mansouri et Afroukh,
2008) ont étudié les instruments d'appréciation de la
rentabilité bancaire. Il ressort de leurs études que la
rentabilité dépend de trois grandes catégories
d'instruments. Une première approche consiste à mettre en
évidence les soldes intermédiaires de gestion. Cela permet
d'identifier les éléments ayant concouru à l'obtention du
résultat final. La seconde approche de mesure de la rentabilité
consiste à analyser les coûts, les rendements et les marges. La
troisième approche comprend l'ensemble des ratios d'exploitation
calculés afin de mettre en évidence les structures d'exploitation
(le coefficient de rentabilité (return on equity, ROE) et le coefficient
de rendement (return on assets, ROA ou rentabilité des actifs). Cette
étude retient comme mesures la rentabilité des actifs et les
marges d'intérêt qui, d'après Tanimoune (2001 et 2003),
influencent le plus le rendement d'une banque. La rentabilité des actifs
marque la profitabilité liée à l'environnement interne de
la banque tandis que la marge d'intérêt, la profitabilité
liée à son environnement externe.
Cette partie vise un double objectif : d'une part, il
s'agit d'apprécier l'influence des réformes financières
sur la rentabilité des actifs et des marges d'intérêt en
zone CEMAC et d'autre part, il est question de vérifier la
deuxième et la troisième hypothèse de notre
étude.
Deux mouvements principaux constituent alors l'ossature de la
partie. Le premier analyse l'impact des réformes financières sur
la rentabilité des actifs (Chapitre 3) et le second présente
l'influence desdites réformes sur les marges d'intérêt
(chapitre 4).
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