Réformes financières et rentabilité du système bancaire des pays de la CEMAC( Télécharger le fichier original )par Bruno Emmanuel ONGO NKOA Université de Yaoundé II - Diplôme d'études approfondies 2009 |
II.2.2. LE CARACTÈRE MITIGÉ DES RÉFORMES FINANCIÈRES SUR LA STABILITÉ BANCAIREAu 31 Décembre 2005, tous les indicateurs macro-financiers présentaient une situation relativement acceptable. Le caractère relatif de cette situation découle du fait que certains pays ont obtenu une stabilité assez rapide de leurs banques que d'autres. Les problèmes liés à l'implémentation et au timing sont de ce fait soulevés. A côté de ceux-ci, les effets des réformes sur le financement de l'économie restent incertains. II.2.2.1.LES CAUSES DU MITIGE : L'IMPLÉMENTATION ET LE TIMING DES RÉFORMESLa mise en oeuvre d'une réforme nécessite le respect d'un canevas qui se déroule en étapes : la définition des objectifs, la mise sur pied des mesures adoptées, le suivi et l'évaluation des résultats obtenus. C'est dans la phase de l'évaluation qu'on peut appliquer des sanctions lorsque les mesures adoptées n'ont pas été respectées. En 1990, lorsque les différentes mesures sont adoptées, un engagement total a été relevé par les différents chefs d'Etat des pays de la CEMAC. Mais, puisque la crise avait touché de façon différente ces pays, un nombre d'années relativement long a été constaté avant la mise en oeuvre desdites mesures. Mais de façon générale, c'est en 1994 que la majeure partie des réformes entre en application. Au Cameroun, le processus de privatisation est entamé en janvier 1994, au Gabon en 1995, au Congo en 1998, en République Centrafricaine en 1997 et au Tchad en 1997 (COBAC, 1999). Ceci induit immédiatement un changement dans les résultats attendus. Il est de ce fait relevé un manque de coordination dans la mise en oeuvre des réformes. Cependant, malgré le fait que le Cameroun et la Gabon aient débuté la libéralisation bancaire avant la Guinée Equatoriale et le Tchad, ces derniers ont accéléré ce processus à telle enseigne qu'à nos jours, le secteur privé possède une bonne partie du capital des banques, comme l'illustre le graphique 2.3 ci-dessous. Graphique 2.3 : Répartition de la structure du capital par pays Source : construit par l'auteur à partir des données de la COBAC, 1999. D'autres facteurs peuvent aussi expliquer le retard d'application des mesures adoptées. Les troubles politiques et les multiples guerres sont à l'origine d'un frein de l'activité économique. Le Congo, le Tchad et la République Centrafricaine pour ne citer que ces cas, ont connu récemment des troubles importants36(*). Aussi, le respect des accords avec les différents partenaires bilatéraux et multilatéraux cause un retard dans l'implémentation des mesures souvent adoptées. Outre le non respect des délais dans la mise en oeuvre des politiques adoptées, les réformes financières mitigent leur positivité par le fait que les établissements de crédit n'ont pas accru le financement de l'économie. * 36 Au Congo, on a eu de 1993 à 2003 une guerre civile qui a fait plus de 1500 morts ; en RCA en 2006 et 2007 et en fin au Tchad, en février 2008 des soulèvements on été enregistrés. |
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