§4. La légèreté et la
maniabilité de la structure
En principe, une administration de mission doit être
composée d'une toute petite équipe. Au lieu de se fonder sur des
effectifs nombreux, qui caractérisent les administrations de gestion,
elle est au contraire, légère ; au lieu de faire elle-même,
elle fait faire, elle anime, coordonne et synthétise l'action
administrative afin que celle-ci s'accomplisse dans les meilleures
conditions185. Examinons maintenant si la C.N.T.B. cadre avec le
schéma d'origine.
Pendant la précédente tranche de son mandat, la
C.N.T.B. était composée de 23 membres dont 3 membres du Bureau, 4
présidents des Sous-commissions et 17 présidents des
délégations provinciales. Le personnel d'appui comprenait 76
employés. Il était composé de 7 cadres, affectés
dans les sections administrative, technique et juridique. S'y sont
ajoutés ensuite 17 conseillers techniques recrutés
ultérieurement pour appuyer les délégations provinciales.
Le service d'appui comprenait également 3 secrétaires de
direction, 1 archiviste, 4 secrétaires, 1 caissière, 1
standardiste, 5 chauffeurs, 8 plantons et 29 veilleurs186.
En tout, la structure était composée à ce
moment de 99 employés. On notera que les collaborateurs de la
délégation provinciale ne sont pas des employés de la
C.N.T.B. mais sont simplement considérés comme étant en
mission du Gouvernement et perçoivent des frais de mission durant
l'accomplissement des activités de la Commission.187
On peut affirmer que l'effectif du personnel de la C.N.T.B.
n'est pas exagérément élevé comparativement aux
autres administrations de mission du même niveau188. C'est
surtout en envisageant cet effectif par rapport à l'objectif
recherché de la réhabilitation des sinistrés qu'on se rend
compte qu'il n'est pas trop gonflé. Il est juste suffisant pour susciter
et coordonner tous les concours nécessaires à la
réalisation de cet objectif. Ces concours proviennent essentiellement
des Ministères techniques concernés, de la Société
civile et du système des Nations-Unies189. En outre, la
C.N.T.B. recourt aux experts et aux consultants pour faire élaborer
certains de ses outils de référence et pour être
185 A. MOLITOR et F. GAZIER, op. cit., p.156 et C.
DEBBASCH, op. cit., pp.139 et 140
186 Précisions recueillies auprès du service
administratif et financier de la C.N.T.B.
187 Art. 10, 11 et 12 du D.P. n°100/206 et art.12 de la loi
n°1/17 précités
188 C'est notamment 100 pour la C.N.D.R.R., 96 pour le
C.N.L.S.
189 Ainsi le projet « Appui au règlement
pacifique des litiges fonciers » reçoit le soutien d'une
vingtaine de ce genre d'intervenants
éclairée dans ses décisions ainsi
qu'à l'aide de « tout autre service et de toute autre personne
dont les compétences lui sont utiles (...) »190.
Néanmoins, elle pourrait faire mieux afin d'être
encore plus légère. Mais, la nouvelle loi régissant la
C.N.T.B. prévoit le gonflement de ses effectifs. Cela montre que cette
entité commence à céder à la loi de Parkinson
(c'est-à-dire à la tentation de multiplier les tâches et
les employés)191 et tend à devenir une administration
de gestion.
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