1.1.2. MODE D'ELEVAGE BOVIN
Il existe plusieurs critères de classification de modes
d'élevage bovin parmi lesquels on peut citer la taille de
l'exploitation, les moyens utilisés, la nature des produits
d'élevage et de l'alimentation. Ici, nous optons pour la taille
d'exploitation, les moyens utilisés et la nature des produits.
1.1.2.1. Mode d'élevage d'après la taille
d'exploitation
Selon la taille d'exploitation les bovins forment deux
sous-familles dont l'une est sauvage et l'autre est domestique. Deux genres ont
été domestiqués : Bos (boeuf, zébu, gaur,
gayal, banteng, yack) et Bubalus (buffles d'Asie) et d'autres sont
sauvages.
Les bovins sauvages vivent en troupeaux (hardes) de taille
variable ; d'une dizaine d'individus à plusieurs centaines chez, par
exemple, le buffle d'Afrique, qui vit dans les savanes ouvertes. Ces hardes
sont le plus souvent composées de femelles et de jeunes des deux sexes.
Les mâles se tiennent à proximité, en groupes
également, à l'exception des plus âgés qui sont
généralement solitaires. La femelle met au monde un jeune tous
les ans à deux ans, après une gestation de neuf mois en
moyenne.
Les principales espèces domestiquées de ce
genre, en termes de nombre, sont l'espèce bovine (boeuf, taureau, vache)
donc Bos taurus et le zébu (Bos indicus). Le premier
est surtout représenté dans les régions
tempérées. Le second, mieux adapté aux climats chauds, est
répandu dans les régions tropicales d'Afrique, d'Asie et
d'Amérique du Sud. Du point de vue de l'élevage, il
possède cependant un rendement moindre en viande et en lait -- des
croisements ont été effectués avec l'espèce bovine
pour tâcher de combiner résistance et productivité. Parmi
ces races nous avons les vaches jersiaises, les gaurs, les gayals...
A) Vaches jersiaises
Originaires de l'île de Jersey, les jersiaises ont
aujourd'hui une répartition mondiale. Elles sont élevées
pour leur lait à teneur élevée en matières grasses,
particulièrement destiné à la production de beurre ; leur
petite taille et le faible développement de leur masse musculaire
restreignent leur intérêt en tant que bétail de
boucherie.
B) Les Gaurs
Bovidé asiatique sauvage, le gaur (Bos gaurus)
vit dans les zones herbeuses des forêts d'Inde, du Népal et de
Malaisie. Cet animal aux yeux typiquement bleus est l'un des plus grands
bovidés au monde, les mâles pouvant mesurer 2,20 m au garrot.
C) Les Gayals
Originaire de la région de l'Assam (Inde), le gayal est
un bovidé semidomestique. On pense qu'il dérive du gaur, ou bien
d'un croisement entre le gaur et le banteng, deux bovidés sauvages
d'Asie.
On trouve plusieurs autres espèces du genre Bos,
sauvages ou semidomestiques, sur le continent asiatique. Le yack (Bos
grunniens) se rencontre en Chine et en Inde, le banteng (Bos
javanicus ou Bos banteng) et le gaur (Bos gaurus ou
Bos frontalis) vivent en Inde et en Asie du Sud-Est ; tous les trois
sont menacés par la chasse, la dégradation de leur habitat,
l'expansion de l'agriculture, et les maladies issues des bovins domestiques. Le
gayal, espèce semi-domestique d'Inde, serait issu du croisement du gaur
et du banteng, ou simplement une race du gaur. Le kouprey (Bos sauveli),
bovin sauvage des forêts caduques et des prairies, est dans une
situation critique : il ne subsiste probablement plus que quelques dizaines
d'animaux, en quelques points forestiers du Cambodge ; il semblerait qu'il ait
totalement disparu de Thaïlande, du Laos et du Viêt Nam au cours des
années 1990.
En définitive, la dynamique d'exploitation des
ressources animales dans la région suggère des
possibilités d'amélioration. Pour les ruminants les stocks
actuels montrent qu'il est possible d'accroître le taux d'exploitation de
plus de 10 points sans préjudice à la reproduction des
systèmes d'élevage. Par exemple, si en 2003, le taux
d'exploitation des bovins était de 22 % (soit une augmentation de 10 %),
la production régionale de viande bovine augmenterait de 80 % par
rapport à la valeur de 911 260,6 tonnes. Il en est de même pour
les autres espèces élevées, toutes choses égales
par ailleurs. Les conditions d'accroissement du taux d'exploitation des
ressources animales dans la région doivent nécessairement
être intégrées à l'ensemble de mesures et
dispositifs pour rendre la chaîne d'offre plus efficace.
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