Possibilité d'une stratégie de relance de l'élevage bovin en Afrique( Télécharger le fichier original )par Michaël BASHIZI TULINABO Univesité de Kinshasa - Gradué 2010 |
4. LA BAISSE DU CHEPTEL BOVIN EN ITURIAnalysant les tableaux ci-haut, on remarque que depuis 1991, l'effectif des bovins évolue décroissant. D'après le responsable du service de l'inspection de l'agriculture et de l'élevage de l'Ituri, cette baisse est causée par la rupture de la coopération entre le Zaïre à l'époque et ses partenaires extérieurs. Ceuxci ont également rompu le soutien aux projets agro-pastoraux existants, appui financier, matériel et aussi en produits (phytosanitaires, vétérinaires, etc.). Depuis plus d'une décennie, la RDC est confrontée à une crise politique et socio-économique qui a connu sont point culminant avec les deux guerres déclenchées successivement en 1996 et en 1998 et dont les effets néfastes se traduisent par une désarticulation de l'économie, le dysfonctionnement de l'administration publique, le délabrement des infrastructures de production et la généralisation de la pauvreté. Toutes les régions du pays sont affectées par la crise multiforme qui paralyse tous les secteurs de la vie nationale. Au cours de huit dernières années, le district de l'Ituri a été le théâtre de graves frictions politiques et ethniques qui se sont traduits par des conflits ouverts entre divers groupes armés occupants diverses portions de ce vaste district. Ces conflits se sont soldés par de nombreuses pertes en vies humaines, le déplacement massif des populations de leur milieu d'origine, la fragilisation du tissu social, la destruction de l'outil de production et le délabrement des infrastructures sociocommunautaires de base. En République Démocratique du Congo et particulièrement en Ituri et Kivu, suite aux différents affrontements entre factions rebelles ; la terre, principale source de conflit a été abandonnée dans la plupart des territoires notamment Irumu, Djugu, une partie de Mahagi, Mambasa, Walungu, Kabare et Masisi. Les attaques répétées et l'insécurité causée par les milices sur les villages ont poussé la population à se déplacer massivement et à chercher un terrain d'asile ailleurs. Au fil de temps, les conflits armés se sont présentés comme la principale cause de la baisse de la production bovine ainsi que de la population agricole. Si la guerre de 1996 a contribué à la destruction des infrastructures de base, aux pillages, aux vols, aux viols, celle de 1998 est allée encore plus loin. Non seulement elle a contribué à la destruction des infrastructures mais elle a aussi décimé les bêtes, détruit les villages, causé des déplacements massifs, anéanti des familles, laissant des blessés, des malades... Les bêtes étaient fusillées, déportées, brûlées vives, pillées, massacrées, aujourd'hui on estime leur nombre à moins de deux cents mille têtes. Les marchés publics que l'administration organisait à travers le district, rassemblant plusieurs villages premièrement sur le gros bétail (vente aux enchères) et ensuite tous les autres produits, n'existent que dans des villages avoisinant la ville de Bunia à cause de l'insécurité dans la région. 3.5.1. Au plan de l'organisation des services vétérinaires« Les services agricoles, conçus sous le régime colonial, dont les structures sont actuellement désorganisées semblent ne plus répondre aux besoins de la nation »21. Les services de production et santé animales du district sont caractérisés par : ~ un manque de personnel compétant, ~ une absence quasi-totale de moyens logistiques appropriés, ~ une pénurie de produits vétérinaires, pharmaceutiques et de moyens de déplacement. 21 www.memoireonline.org, consulté le 22/11/2011 Cet état des choses a fait de l'agent vétérinaire même compétant un simple agent dont le rôle ne se réduit uniquement qu'au recensement du cheptel bovin et des éleveurs, au lieu d'aider ou de promouvoir les kraals par un encadrement zootechnique efficace des éleveurs. C'est ainsi que presque tout éleveur préfère assurer les fonctions du service vétérinaire en recourant à la médecine traditionnelle et quelque fois aux produits vétérinaires modernes quand ils sont disponibles sur place. |
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