2.1.8. Financement d'un élevage bovin
Un des problèmes majeurs auxquels se butent les
coopératives et les Institutions de Micro-finance dans leur
fonctionnement et même leur mise en place, est celui de manque des
capitaux du fait de la pauvreté des adhérents ou des
épargnants. La promotion des coopératives et des Institutions de
Micro-Finance voudrait que des fonds remboursables à moyens ou long
terme soient alloués aux coopérateurs et aux demandeurs des
crédits pour servir de capital initial reparti équitablement
entre les différents membres. Les pouvoirs publics devraient davantage
s'engager sur cette voie pour sauvegarder l'autonomie des coopératives
et des institutions de micro-finance.
Des institutions de crédits telles que B.C.A, SOFIDE,
devaient être réhabilitées pour procurer des capitaux frais
aux coopératives à des conditions préférentielles :
taux d'intérêt, délai, pénalités...
Toutefois si les besoins de capitaux sont une condition
nécessaire à la relance des coopératives, il n'en est pour
autant pas le problème fondamental « ce n'est pas l'argent qui
donne un sens à la coopérative... seul un homme
sensibilisé sait aller aux sources de l'argent... »17
Le pouvoir public en place doit créer les institutions
de Micro-finance dans le milieu rural où se pratique l'élevage
pour permettre aux éleveurs de bénéficier des
microcrédits leur permettant de relancer leurs activités
d'élevage qu'ils rembourseront avec des modalités avantageuses.
Ces microcrédits permettent aux éleveurs non seulement
d'étendre leur activité mais aussi à pratiquer un
élevage modernisé.
2.1.9. Assistance technique
Pour que les coopératives bénéficient
d'un appui technique extérieur, des conditions relatives à leur
identification, à la connaissance de leurs problèmes, à
leur accessibilité, à la compétence juridique... doivent
être remplies. Les éleveurs, à travers les
coopératives, doivent déterminer les problèmes qui les
empêchent à accroitre leur production et moderniser leur
activité. Le gouvernement doit créer les industries qui sont en
amont de
17 Alpha actuelle, Education des adultes et
développement, forum Nord-Sud, Association Allemande pour
l'éducation des adultes, Alpha Actuelle n°34, mars 1990,
p.73
l'élevage et fournissent aux éleveurs des biens
de consommation en élevage et celles placées en aval pour la
transformation et la conservation des produits d'élevage qui seront
destinés aux marchés tant nationaux qu'internationaux.
Les coopératives devraient étendre la
consommation des services de base en élargissant le champ de
collaboration avec les fournisseurs. Cela serait possible dans le domaine de
santé, d'éducation, de transport... Elles s'ouvriraient aussi
à la consommation de leur produit par l'extérieur : extension des
débouchés. L'information sur l'existence des différents
services d`amont et d'aval est une existence de cette réalisation.
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2.1.11. Besoin d'assistance technique
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La technicité pour l'éclosion des
coopératives socialement et économiquement rentables devrait
provenir de l'extérieur, étant donné la faiblesse
d'instruction et de formation des coopérateurs. L'appui technique
à fournir par l'extérieur devrait comprendre les aspects suivants
:
A) La sensibilisation
Il faudrait sensibiliser les éleveurs à l'auto
assumassion et décourager l'attitude consistant à tout attendre
de l'extérieur, à la conviction qu'ils sont seuls maîtres
de la résolution de leurs problèmes et qu'ils en ont les moyens :
c'est l'éveil du sens de responsabilité.
B) Sur le plan interne
Les éléments internes à
considérer pour le progrès des coopératives se rapportent
aux initiatives des intéressés ainsi qu'à la gestion et au
fonctionnement de l'institution.
C) Initiative à la base
Bien que le rôle des partenaires extérieurs dans
la création d'un environnement favorable au progrès du mouvement
coopératif soit considérable, l'initiative de la mise en place de
ses organisations devrait relever de la base. La participation active de la
base est un aspect crucial pour le dynamisme du mouvement coopératif.
Elle concerne les éléments suivants :
> organisation : les adhérents
devraient organiser la structure et l'administration de la coopérative :
le service, les organes et leur attribution, les objectifs escomptés en
fonction de leurs aspirations, l'élaboration des statuts.
> Les droits et devoirs : les membres
doivent exercer leurs droits, accomplir leurs devoirs inhérents à
la nature de l'organisation coopérative : participation au capital, aux
décisions, contrôle de l'entreprise, accès à toute
information, etc.
> La responsabilité : chaque membre
doit se sentir responsable de la coopérative au point de lui fournir
tout rapport supplémentaire vital, même non prévu dans le
statut.
D) Gestion et fonctionnement
En matière de gestion, l'accent devrait être mis
sur l'aspect « entreprise » de la coopérative. Les
méthodes devraient être adaptées au niveau d'instruction
des membres, tout en assurant la responsabilité de l'entreprise. Le sens
du respect du bien commun devrait être élevé dans la
gestion.
Le contrôle devait être interne d'abord,
contrôle mutuel, administratif et externe en suite. Sur le plan interne,
l'effort de relance mettra l'accent sur la participation effective des
coopérateurs au choix des actions et des procédures à
mener pour le développement. Il visera aussi l'établissement
d'une gestion saine et transparente, capable d'assurer le bon fonctionnement et
la continuité de l'entreprise.
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