2.2.6.8. Elever la volaille
La stratégie de vulgarisation utilisée par le
PSAZ est basée sur la démonstration et les visites
commentées. La moyenne de l'adoption de cette stratégie pour les
cinq dernières années est de 99,2% contre 94% dans la strate B ce
qui donne une moyenne générale de 96,6% pour l'échantillon
Choisi. L'élevage de la volaille constitue un mécanisme
d'assurance important en ce sens que ces avoirs se vendent facilement pour
fournir un pouvoir d'achat capable d'assurer la consommation
céréalière.
2.2.6.9. Elever des Ovins ou des caprins
La moyenne quinquennale de l'adoption de cette
stratégie est de 91,6% dans la strate A contre 91,4% dans la strate B
d'où une résultante de 91,5%. Tout comme l'élevage de la
volaille, cet élevage constitue également un mécanisme
d'assurance pour l'achat des céréales si la crise n'est pas
aïgue. En effet, selon Reardon et al, (1992), le manque relatif d'avoirs
vendables chez les ménages de la zone soudanienne signifie que ceux-ci
dépendent essentiellement des flux de revenus courants pour
générer leur pouvoir d'achat. L'élevage de la volaille,
des ovins et caprins bien mené dans les ménages est alors un
moyen de disposer de ces revenus courants. Selon Ba (2003), les ménages
pour faire face à la soudure font de l'épargne sous forme
d'animaux car disent-ils : « l'animal peut continuer à produire
alors que l'argent reste sur place, et on peut le vendre aux moments difficiles
».
Pour les moyennes calculées des différences de
taux d'adoption sont observées entre les strates. Ici, les tests de Khi
Deux seront à nouveau utilisés pour affirmer si les
différences constatées sont significatives et déterminer
le seuil de signification.
Tableau 20: Résultats du test de Khi Deux (pour
cinq ans)
Stratégies
|
App
|
Mar
|
Cp
|
Zaï
|
Demi
|
Fum
|
Sem
|
Vol
|
Emb
|
Valeur p
|
0,86
|
0,71
|
0,000267
|
0,0116
|
0,013
|
0,013
|
0,446
|
0,137
|
0,97
|
Source : Données de
l'enquête
Pour les cinq dernières années, la strate B se
distingue de la strate A par l'adoption des stratégies suivantes : Cp,
zaï, demi-lunes et la possession d'une fosse fumière. Dans 99% des
cas on peut dire que la différence d'adoption des Cp dans la strate B
est statistiquement significative de celle de la strate A. Pour le zaï et
la fumure organique cette différence est significative dans 95% des cas.
Pour les demi-lunes la différence d'adoption est statistiquement
significative dans 90% des cas.
Les différences de pourcentage d'adoption des autres
stratégies ne sont pas significatives au seuil de 10%.
Au cours des cinq dernières années,
l'appartenance à la strate B a eu une influence sur l'adoption des
stratégies préventives / correctives des ménages. Cette
incidence a engendré des taux d'adoption élevées de
certaines stratégies.
Ici, l'action du PSAZ, n'a pas été perceptible.
Cela peut s'expliquer par la raison dejà avancée à savoir
que la granulométrie du sol influence l'adoption de certaines techniques
CES. De plus, dans le cadre du partenariat, le PSAZ finance certaines
activités de ses partenaire ce qui cause une action indirecte.
De façon générale nous pouvons retenir
que dans les deux strates il y a une évolution des taux d'adoption des
stratégies préventives / correctives. Nous assistons alors
à une volonté de la population des deux strates à
surmonter les difficultés liées à l'atteinte à la
sécurité alimentaire. Au-délà de ces
stratégies préventives, intéressons-nous à
présent aux stratégies d'adaptation ou de survie du fait que les
taux de couverture des besoins alimentaires ont été bas (61% et
62% en 2001-2003). Il est alors légitime de se poser la question
suivante : « Que font les ménages dans une telle situation de crise
alimentaire ? ».
CHAPITRE III : ANALYSE DES STRATEGIES D'ADAPTATION
DES MENAGES
Ce chapitre, divisé en deux tranches, va nous permettre
d'identifier les stratégies mises en place lors des pénuries
alimentaires. Selon Africare (1999), pour que les projets puissent
améliorer la sécurité alimentaire et nutritionnelle des
populations, leurs activités doivent être choisies,
planifiées et développées sur la base d'une connaissance
approfondie de la problématique telle qu'elle se présente dans la
zone d'intervention. Dans cette volonté de connaître les
stratégies des ménages en matière de
sécurité alimentaire du Zondoma, intéressons-nous à
présent aux stratégies d'adaptation. Nous effectuons d'abord
l'analyse qualitative des stratégies retenues, et après nous
aborderons celle quantitative.
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