1.2.3. Les facteurs limitants ou favorisants de
l'intégration des TIC a l'école
Il est des principes directeurs de l'intégration des
TIC dans une école que l'on devrait d'abord connaître pour pouvoir
dénicher les facteurs qui puissent la favoriser ou ses écueils.
Selon S.Tchameni Ngamo, (citant Tina, 2005 ; Fonkoua, 2006 ; CSE, 2000 ; Rose,
2001 ; Bibeau, 1999 ; Basque, 1996 ; L'OFFPT, 2004 ; ADEA, 2004) ceux-ci sont
:
· « La nécessité de définir des
objectifs clairs qui justifient l'application des TIC dans le système
éducatif;
· La création des structures institutionnelles pour
guider l'élaboration des politiques nationales qui appuient le
développement de l'éducation par le biais des TIC ;
· La création et le maintien d'une expertise
technique et pédagogique formée aux TIC;
· L'établissement des partenariats pour favoriser le
partage des coûts entre l'État, les partenaires nationaux et
internationaux, le secteur privé, la société civile, etc.
» 9
· Les TIC ne peuvent être une fin en soi ; les
élèves et les professeurs doivent être prioritaires dans
leur utilisation ;
· Le respect des principes de collaboration et de
leadership10, qui permettent respectivement une prise de
décisions concertée et une animation de la diffusion des TIC dans
le système par les pairs. Animation qui entraîne une
adhésion massive des acteurs.
Ainsi tous les facteurs qu'ils soient positifs ou
négatifs à l'intégration des TIC dans l'enseignement,
découlent soit d'un manquement, soit du respect de ces principes
généraux, tout comme des caractéristiques d'une innovation
dont la première est et demeure la planification.
1.2.3.1. Les blocages de l'intégration des TIC en
contexte de sous développement
Il est pour nous question de présenter une vue globale
des littératures sur les freins de l'intégration des TIC, puis
d'aborder les obstacles en terre africaine en général et
particulièrement au Cameroun.
1.2.3.1.1. Les blocages de l 'intégration des TIC
selon Claire Isabelle
Nombreux sont les écueils à l'intégration
des TIC dans l'enseignement. Claire Isabelle présente (P.75-81 - en
citant la revue Vie pédagogique, la journaliste Bédard-Hô,
1995 ; l'étude américaine Teachers' Tool for the 21st Century,
2000 ; Lee, 1998 dans Information Technology Applications in Centralized
Educational System : Ten Years of Korean Experience), une liste de trente
obstacles à l'intégration des TIC dans une école en les
9 Salomon Tchameni Ngamo, Stratégies
organisationnelles d 'intégration des TIC dans l 'enseignement
secondaire au Cameroun : Etude d 'école pionnieres, P. 58-59.
10 Qualité d'un leader : être
visionnaire, savoir déléguer ses pouvoirs, mener une
communication significative, savoir se comprendre soi-même. Management
des organisations, P.298.
catégorisant. (Beaucoup de ces facteurs sont repris par W.
Z. Tiemtoré, 2007 ; Bibeau, 2006 ; Bernard Dumont, 4e Forum
Prague)
Tableau 8 : Grille des obstacles a l'integration des TIC
selon Claire Isabelle
Chez les dirigeants
1. Manque d'intérêt (motivation)
2. Manque d'habiletés
3. Manque de vision sur l'utilité pédagogique des
TIC
|
4. Manque de support pédagogique pour apprendre (p.ex.
Une session de formation)
5. Qualité inadéquate de la formation
6. Manque de temps pour apprivoiser/utiliser la machine et ses
contenus
|
Materiel
7. Nombre insuffisant d'ordinateurs
8. Manque de périphériques (imprimantes, lecteurs
optiques, matériel de vidéoconférence)
9. Matériel désuet
|
10. Absence de réseau à l'école ou de
réseau local
11. Connexions Internet insuffisantes pour l'utilisation en
classe
12. Soutien technique insuffisant pour résoudre les
problèmes techniques liés aux TIC.
|
Chez les enseignants
13. Manque d'intérêt (motivation)
14. Manque d'habiletés
15. Manque de vision sur l'utilité pédagogique des
TIC
16. Manque de support pédagogique pour apprendre (p.ex.
sessions de formation)
|
17. Malaise ressenti par le personnel enseignant face à
certains élèves plus compétents en utilisation des TIC
18. Qualité inadéquate de la formation offerte
19. Manque de temps pour apprivoiser/utiliser la machine et ses
contenus
20. Manque de connaissances sur l'utilisation des TIC et la
gestion de la classe.
|
Logiciel
21. Nombre insuffisant des logiciels éducatifs
22. Logiciels francophones trop compliqués pour les
enseignants
23. Logiciels francophones trop compliqués pour les
élèves
|
24. Logiciels difficilement adaptables à l'enseignement
des matières scolaires
25. Manque de renseignement sur les logiciels avant l'achat
26. Incompatibilité entre les didacticiels et nos
programmes scolaires
|
Internet/web
27. Réseau lent ou peu fiable
28. Mauvaise qualité générale du
matériel trouvé dans Internet
|
29. Difficultés éprouvées par les
enseignants pour trouver les informations qu'ils cherchent
30. Difficultés éprouvées par les
élèves et les enseignants pour trouver les informations qu'ils
cherchent
|
|
Soulignons tout de même que les obstacles ainsi
mentionnés peuvent être liés à l'environnement
interne de l'école (profil des dirigeants et enseignants, le
degré d'engagement des acteurs, le degré de diffusion de
l'innovation, équipements, infrastructures logistiques, etc.) ou
l'environnement externe (situation économique du pays ; environnement
culturel ; disponibilité, qualité et accessibilité des
infrastructures routières, énergétiques, technologiques et
de communication, acteurs sociaux, surestime des TIC (Mehdi Khanebodi, 2005),
etc.). Ce qui signifie que selon l'environnement, il peut y avoir d'obstacles
en plus ou en moins, voire une modification dans leur spécification ou
leur manifestation.
1.2.3.1.2. Ecueils relevés en terre camerounaise par
S. Tchameni Ngamo11
Les obstacles à l'intégration des TIC dans
l'enseignement sont d'ordre organisationnel, infrastructurel et
équipemental, informationnel et de soutien technologique et
pédagogique :
11 Salomon Tchameni Ngamo, Strategies
organisationnelles d'integration des TIC dans l 'enseignement secondaire au
Cameroun : Etude d'ecole pionnieres, P. 61G66.
Contraintes organisationnelles a l'integration des
TIC
Sur les plans organisationnel, administratif et humain, les
barrières qui limitent l'intégration des TIC à
l'école sont :
· L'absence de vision et de planification
stratégique dans ce processus (Shafika, Broekman et Mogale, 2005;
Bibeau, 1999) ;
· L'improvisation, le spontanéisme et la
précipitation pouvant conduire à l'achat du matériel
inapproprié et de mauvaise qualité ;
· Le manque de coordination et de concertation dans la
prise de décisions ;
· Capacités suffisantes pour concevoir, installer,
maintenir et utiliser les nouvelles infrastructures et applications des TIC
;
· Capacités suffisantes pour favoriser
l'accès aux TIC des zones rurales, enclavées ou
éloignées.
Manque d'equipements et d'infrastructures
technologiques
· Insuffisance ou défaut d'infrastructures
technologiques (pénurie de lignes téléphoniques,
réseaux de télécommunications indigents, disparates,
inadéquats et obsolètes), manque d'outils et une logistique
inopérante (Shafika, Broekman et Mogale, 2005; Karl et El Sharkawy,
2004; Intsiful, Okyere et Osae 2003; Bakhoum, 2002) ;
· Cherté des installations, de l'utilisation et
de l'entretien des infrastructures ;
· Absence d'équipements technologiques
appropriés ;
· Fluctuation des tensions électriques ;
· Délestages et pannes d'électricité
récurrentes, les infrastructures technologiques limitées ;
· Manque de maintenance du matériel technologique
existant ;
· Enclavement des zones rurales et éloignées
avec les routes en piteux état, etc (Ahaji Khalid, Elhajjami Abdelkrim,
Laaziz Ilham, 2007).
Sensibilisation, formation, soutien professionnel et
technologique des enseignants
· L'innovation bouscule les habitudes, les routines et
suscite des craintes ;
· Les TIC ne sont qu'une mode passagère, et
n'auraient pas de véritables applications pratiques en éducation
;
· Les barrières culturelles constituent des
obstacles à l'intégration effective des TIC à
l'école : l'école de la fille, de l'handicapé, etc.
(Depover, 2005; Sasseville et Karsenti, 2005; Leclerc, 2003) ;
· Absence de salle spécialement
aménagée et un espace-temps convenable pour les enseignants qui
désirent travailler à l'ordinateur ;
· Le manque de formation et de temps requis pour apprendre
comment utiliser les technologies et pour développer les cours ;
· Absence de sensibilisation à la valeur de
l'information et aux capacités des TIC (CSE, 2000 ; Fullan, 2001) ;
· Manque de personnes ressources pour le soutien technique,
pédagogique ;
· Absence de soutien financier de la hiérarchie ou
de la tutelle ;
· Manque de soutien par les pairs et sa hiérarchie
;
· Manque de logiciels de conception des systèmes
d'apprentissage ;
· Manque d'information, de formation, d'expérience
;
· Manque d'expertise locale et des médiocres
connaissances informatiques des groupes d'utilisateurs ;
· Absence de contenus d'enseignement adaptés aux
élèves africains.
Du parcours de ces obstacles se dégagent deux
visées différentes : celle de Claire Isabelle de couvrir la
totalité de l'intégration des TIC dans l'enseignement
c'est-à-dire l'incursion et l'intégration pédagogique, et,
celle de Salomon Tchameni qui semble ne se limiter qu'à l'incursion des
technologies. D'ailleurs lui-même relève qu'en Afrique nombreux
sont les écoles qui rêvent seulement consommer ces technologies
(P.63 3e paragraphe). Pour une utilisation adéquate de ces
technologies, il serait important d'explorer d'autres obstacles liés
à l'introduction d'une innovation dans un système
donné.
1.2.3.1.3. Obstacles caracteristiques d'une
innovation
D'autres maux qui minent l'intégration des TIC en tant
qu'innovation à l'école et, intrinsèques à tout
changement sont : la conduite même du changement, l'animation de la mise
en oeuvre ou l'élaboration et la mise en oeuvre d'un plan
stratégique, la distribution et les rapports de pouvoir12
(Hellriegel, Slocum, Woodman, 1993 : 468 - 477). Tout dépend toujours de
la complexité ou la visibilité de l'innovation
elle-même.
L'objectif principal de la conduite du changement est la
réussite de la stratégie qui « passe par une quête
dynamique de l'identité (c'est-à-dire de l'ensemble des facteurs
qui donnent à l'entreprise sa continuité, sa
spécificité et sa cohérence). Cette recherche
nécessite de :
· Bien cerner les mécanismes qui lient les
acteurs au système (tension entre les idéaux et
réalité, sensibilité du personnel à certaines
normes de référence, mécanismes psychiques
d'intériorisation des finalités de l'entreprise, jeux sociaux
dominants, principaux confits) ;
12 Capacité d'influencer le comportement d'autrui. Ses
sources sont multiples : Sources interpersonnelles : le
pouvoir de gratification (récompense d'un comportement positif
satisfaisant), le pouvoir de coercition (capacité de punir un
comportement indésirable), le pouvoir de légitimité
(pouvoir hiérarchique du poste occupé), le pouvoir de la
compétence (influence née de ses compétences,
qualité ou connaissances particulières), le pouvoir de l'exemple
(influence née sur l'estime ou l'admiration à notre égard)
; Sources structurelles et conjoncturelles : le savoir, les
ressources, la prise de décision, les réseaux de relations.
· Faire évoluer le concept pour qu'il reste en
phase avec les préoccupations stratégiques du moment et
l'évolution des mentalités internes. »13
S'il est donc constaté un manquement (par exemple pour
intérioriser certaines finalités de l'entreprise l'on est
obligé à la formation) à la conduite du changement ce qui
se ressent automatiquement sur l'animation du processus de planification
stratégique.
L'animation de la mise en oeuvre ou l'élaboration d'un
plan stratégique passe d'abord par la définition claire des
objectifs à atteindre, la formation de l'équipe de coordination
(planification concertée, Perrenoud, 1999) et la planification des
actions à mener. Les soussystèmes de l'entreprise (ici,
l'école) élaborent de manière incrémentée
les stratégies qu'ils expérimentent en même temps. De ces
stratégies dites opérationnelles naissent des points de vue
nouveaux que la direction (coordination) peut légitimer ou neutraliser
s'il s'agit de menaces sérieuses au changement, lorsqu'il n'encourage
sur les initiatives émergentes des séminaires ou ne lance de
nouvelles stimulations en vue de susciter des idées et propositions
concrètes de la part des acteurs (Michel Gervais, 2003, P.292-293).
C'est alors que lors des frottements des membres à élaborer ou
expérimenter des stratégies opérationnelles que l'on peut
se rendre compte d'un conflit.
En effet si l'innovation se révèle très
complexe, c'est-à-dire difficile de compréhension, les
incompréhensions pousseront les acteurs dont les fonctions jadis
clairement définies, aujourd'hui confuses, à empiéter sur
les prérogatives d'autres postes de travail. Ce qui entraîne
automatiquement des conflits qui freinent directement l'avancée de
l'implantation de l'innovation en limitant son adoption. Ce qui n'est que
l'aboutissement de la non redistribution du pouvoir selon les nouvelles
règles de gestion, elles mêmes non véritablement
maîtrisées.
1.2.3.2. Les facteurs favorables aux TIC en milieu
éducatif
Reprenant la théorie de diffusion de l'innovation de
Rogers, les trois dimensions du changement qu'il faudrait examiner pour
s'assurer de la réussite de l'implantation de celle-ci, sont les aspects
technologique, pédagogique et humain ; pouvons nous ajouter l'aspect
infrastructurel (logistique, technologique) le plus crucial en contexte
africain. Selon Rogers (2000 ; cité par Claire Isabelle, P.68 ; et par
Salomon Tchameni Ngamo, 2007, P.66-67) il y a cinq caractéristiques qui
permettent de prédire la célérité ou la
simplicité avec lesquelles les TIC sont intégrées à
l'école. De ces caractéristiques se dégagent des
stratégies de sensibilisation/information qui magnifient les avantages
liés aux TICE dans une école. Le tableau ci-contre donne les
explications liées à chaque caractéristique.
13 Michel Gervais, Strategie de l
'entreprise, Cinquième Édition ECONOMICA, 2003, 49, rue
Héricart 75015 Paris, P. 409.
Tableau 9 : Caractéristi ues de l'innovation
pour la mobilisation et l'information
Caractéristi ues
|
Avantage lié
|
Avantage relatif
|
Qualité des TIC d'être perçues comme
produisant des effets supérieurs. Les gains peuvent être
monétaires, psychologiques, de reconnaissance sociale. Les TIC doivent
répondre au rapport qualité/prix dans leur utilisation et
à court terme.
|
Compatibilité
|
Perception des TIC comme conformes aux valeurs existantes,
aux expériences vécues et aux besoins de l'école qui les
adopte. Ce qui entraîne une sensation de sécurité pour
l'enseignant. Ainsi, l'exigence d'acquisition des compétences TIC,
apparaîtra moins menaçante s'il a eu antérieurement des
expériences en TIC, ou s'il sent que cet apprentissage répond
à un besoin véritable de son accomplissement par exemple un
encouragement, une promotion.
|
Complexité
|
Degré de difficulté que peuvent rencontrer les
acteurs de l'école à comprendre et à utiliser les TIC.
|
Échantillonnage
|
Possibilité de manipulation immédiate des
outils, éléments et/ou méthodes de l'innovation par
l'utilisateur ; de mettre en évidence le savoir-faire dans un domaine
précis.
|
Conséquences observables
|
Possibilité d'observer les résultats et effets
de l'Intégration des TIC à court terme. On pourrait par exemple
observer que l'utilisation des TIC à l'école permette une
assimilation aisée des leçons aux élèves à
la grande satisfaction de l'enseignant.
|
|
Salomon présente par ailleurs une autre série
de facteurs concourant au succès de l'intégration des TIC
à l'école (Fullan, 2001 ; Lipscomb, 2004 ; CSE, 2000 ; Bibeau,
1999, 1996 ; Leclerc, 2003 ; Ely, 1999 ; Dagada, 2005 ; Lapointe, 2003 ; Claire
Isabelle, Lapointe et Chiasson, 2002 ; Harrari, 2000) :
· Le partenariat et soutien multiforme ;
· Le leadership et formation en TIC des dirigeants de
l'établissement ;
· La collaboration, et concertation avec
l'équipe-école et association ou participation de la
communauté locale à la gestion de l'école ;
· Et pour la durabilité des TIC à
l'école, Le suivi évaluation de l'intégration
des TIC a l'école ;
- Évaluer périodiquement les besoins des
élèves et enseignants ;
- Suivre l'incidence de TIC sur l'apprentissage ;
- Cerner les besoins et les possibilités de
l'amélioration de l'accès égalitaire de tous les
élèves et professeurs.
· Le soutien technique, maintenance et
renouvellement des équipements
- Disponibilité de personnes ressources pour la formation
du personnel enseignant ;
- Constitution d'une banque de ressources ;
- Soutien de l'administration et des pairs ;
- Une politique de recherche de financement ;
- Une politique de renouvellement des équipements ;
- Nécessité de recours aux consultants.
Bédard-Hô (1995) cité par Claire Isabelle
dénote par ordre d'importance les facteurs contribuant d'une
manière décisive à l'avancée de
l'intégration des TIC dans l'enseignement :
· L'accès à l'ordinateur ;
· La disponibilité des logiciels ;
· La motivation pour se tenir à jour ;
· La constatation que les élèves doivent
apprendre à utiliser les nouvelles technologies ;
· Le fait d'avoir un coordinateur qui assure un bon soutien
;
· L'appui des autres enseignants ;
· La politique de l'école ;
· La politique de l'École Normale Supérieure
(formation des enseignants, formation continue) ;
· Les attentes des parents qui souhaitent que
l'école utilise les TIC.
D'une manière générale, Isabelle pense que
tous les facteurs pouvant favoriser l'implantation des TIC à
l'école sont intrinsèques au trois principaux suivants :
· L'accessibilité du matériel didactique et
à des logiciels pédagogiques (contenu et information) ;
· Les enseignants qui possèdent des connaissances ou
qui ont des aptitudes particulières pour les TIC ;
· L'implication et l'ouverture d'esprit du gouvernement et
la direction de l'école.
Pouvons-nous souligner que le dernier point reste le plus
important surtout concernant les établissements publics au Cameroun,
surtout à cause du système centralisé dans lequel ces
établissements évoluent.
|