Dans l'exigence de la fiabilité de cet outil, nous
sommes tenus à le soumettre à différentes situations de
l'école pour voir dans quelle mesure il répondra aux attentes des
dirigeants pour une bonne intégration des TIC dans l'enseignement. Dans
l'environnement camerounais, il sera question de visiter les conditions assez
défavorables pour qu'une institution scolaire mène à bien
l'intégration des technologies de l'information et de la communication
dans les enseignements.
Nous constatons par la conception même de l'outil que
ces conditions ont été latentes et méritent d'être
explorées.
Sur la dernière ligne de la
grille la dernière cellule correspond à une école en
pleine constitution (construction, ou en projet) ; la deuxième cellule
désignerait une école dans ses cinq (05) ou dix (10)
premières années d'existence, pendant que la première
cellule présente une école en chute (déclin) ayant besoin
de se reconstituer. Les écoles de cette ligne sont en phase de
constitution ou de reconstitution, sinon elle ressemble à une
école d'une zone enclavée.
Sur la deuxième ligne et
à la dernière cellule, à droite, se trouve le dessin d'une
école après ses cinq, voire dix premières années
d'existence ; elle s'est déjà fait des fonds néanmoins
insuffisants et a besoin d'une croissance. La deuxième cellule de cette
ligne présente un établissement scolaire qui recherche
l'équilibre. C'est-à-dire qu'il possède déjà
un personnel qui ne demande que la formation avec un potentiel financier non
négligeable. La première cellule de cette ligne montre une
institution qui a menée une politique pendant des années à
former son personnel et qui a toute l'expertise nécessaire à la
gestion d'un projet d'intégration technologique dans son système
; elle n'a besoin seulement que des financements. Les écoles de cette
ligne sont en phase de croissance ou de développement.
Sur la première ligne et
à la dernière cellule, à droite, l'école a tout
oeuvré pour une autonomie financière et infrastructurelle avec un
personnel en majorité vacataire ou contractuel. L'école n'a plus
besoin que de politique qui lui permette l'acquisition du personnel. La
deuxième cellule de cette ligne présume une école
financièrement assise et
ayant un nombre de personnel suffisant mais dont l'expertise
TIC/TICE est nulle. Elle aura besoin de consultant pour son projet et de
recruter. Dans la première cellule l'école n'a besoin ni du
personnel, ni de l'expertise TIC/TICE, ni des fonds. Elle ne peut donc que se
spécialiser en TICE pour pouvoir s'investir dans le leadership et aider
les autorités étatiques et les autres établissements pour
les politiques d'intégration des TIC dans l'enseignement (Alain
Beaulieu, 2006). Ces établissements peuvent aussi contribuer à la
constitution des ressources éducatives, voire à
l'évaluation du niveau d'intégration des TIC dans une
école.
Quant aux situations de fluctuations
énergétiques et de d'enclavement des zones rurales, situation qui
ne rentre pas dans le cadre de notre étude. Car dépendant
entièrement de l'État camerounais qui se débat pour la
construction de barrages hydroélectriques et des routes.
Toutes ces lignes qui précèdent nous permettent
de confirmer l'utilité de cet outil qui, dès la conception, prend
en compte multiples situations d'écoles, pour bâtir un processus
de raisonnement permettant la mise en oeuvre objective de l'intégration
des TIC dans un système école. Vu le contenu de cette grille,
nous pouvons classer l'intégration des TIC dans le
système éducatif, dans la catégorie des armes de
lutte contre la pauvreté, dans la mesure où cet
instrument oeuvre pour le développement durable de l'école.
Dès lors, nous récusons l'expression « Intégration
des TIC » dans l'enseignement ou à l'école, qui frise la
mode ou alors très proche d'un slogan : un fait passager sans contenu
consistant pour les membres du système école. En effet comme
notre outil vient de suggérer, nous préférerons que le
monde, à partir de ce moment retienne plutôt l'expression «
développement de l'enseignement ou de l'école par (ou avec) les
TIC ». Ainsi nous ne parleront plus de « Stratégie
d'intégration des TIC dans l'enseignement ou à l'école
» mais plutôt de « Stratégie de développement de
l'école ou de l'enseignement par les TIC ». Ce qui prouve une
promesse certaine de celui qui engage un tel processus, d'améliorer
à tous les niveaux le système de l'établissement.