C'est une grille semblable à celle de Ansoff, celle du
cabinet Arthur D. Little, à celle d'analyse du portefeuille de
technologies du Stanford Research Institute et même à la grille
TOWS de l'analyse SWOT. Elle est à double entrée prenant deux
paramètres déterminants de la décision stratégique.
L'intersection de ses lignes et colonnes, détermine, dans une cellule,
la stratégie à déployer selon les valeurs correspondantes
des variables.
La condition nécessaire et
suffisante pour la validité de cet outil pour un
établissement scolaire, est l'accessibilité des
équipements et infrastructures technologiques, qui
présument la disponibilité de ceux-ci. Ce qui signifie qu'un
lycée construit par exemple à
Moloundou, inaccessible aux ressources technologiques
nécessaires pour un projet d'intégration des TIC à
l'école, ne devra se donner la peine de parler d'un tel projet quasiment
impossible.
La grille de choix stratégique ITICE présente
pour la première entrée (verticale) le paramètre «
Finances » (mesure le degré d'autonomie financière de
l'école) peut prendre les valeurs du bas vers le haut : «
Inexistantes », « Insuffisantes » et « Autonomie ».
Horizontalement se trouve les valeurs du paramètre « Personnel TIC
» (qui mesure le degré de disponibilité et de formation du
personnel aux TIC/TICE) pouvant prendre pour valeurs : « Disponible et
Formé », « Disponible et non formé » et « Non
disponible ». Cet outil donne lieu à un processus que nous
déroulerons en ligne, les finances, principal paramètre des
projets et discuteront sur les colonnes (l'expertise TIC du personnel).
Si l'école est dans un état d'autonomie
financière et infrastructurelle (1ère ligne)
Si le personnel est disponible et forme en
TIC/TICE, permettant à l'école de gérer sans
besoin d'aide un projet TIC, elle peut s'en tenir à la
Strategie Leadership/Specialisation (mobilisation et renforcement
pour acquérir une position forte, (Strategor, 1997 : 534)). Celleci
préconise une mise en oeuvre à court terme (3
ans) du projet, un financement des infrastructures,
équipements et matériels technologiques par les fonds propres
à priori. L'école, pour renforcer son autonomie financière
peut avoir recours au mécénat (parrainage, sponsoring), au
partenariat (prestataire de services) pour l'acquisition des TIC/TICE. Elle
peut aussi avoir recours aux consultants pour assurer son expertise TIC/TICE et
la réussite de son projet. L'école mettra tout en oeuvre pour
devenir leader ou spécialiste en TICE, une référence.
C'est alors que l'école peut amorcer la phase de diversification (de
confortement face à la concurrence qui peut se présenter,
Strategor, 1997 : 149) par agrément ministériel sur la formation,
la mise sur pied d'un centre communautaire d'animation et de formation de la
jeunesse défavorisée (par exemple désoeuvrée ou
handicapée).
Si le personnel est disponible mais non
forme, l'établissement scolaire choisira la
Strategie Achat ou d'autofinancement. Ainsi le projet sera
planifié à court terme (3 ans). Le
personnel contractuel qualifié TIC/TICE sera recruté pour assurer
le déroulement technique du projet. Pendant ce temps le personnel sera
formé avec possibilité de partenariat ou d'appui par une ONG,
Organisme international ou centre agréé de formation.
Si le personnel n'est pas
disponible, l'école devra choisir la Strategie
RH (Ressources humaines) qui nécessite le recrutement du
personnel qualifié TIC/TICE et l'acquisition des technologies selon le
planning du projet qui devra couvrir le court terme
sur une période de quatre ans.
Si les finances et les infrastructures de logistique sont
insuffisantes (2e ligne)
Si le personnel est disponible et forme en
TIC/TICE, l'établissement doit choisir à
la Stratégie Renforcement. Celle-ci projette
la planification à moyen terme sur 4 ans. Elle exige
un renforcement des finances de l'institution par la
recherche d'un financement basé sur le
mécénat en priorité. C'est cette
recherche de fonds qui rallonge le temps de mise en oeuvre du projet par la
soumission du dit projet à des plans de financement.
Si le personnel est disponible mais non
formé, l'établissement scolaire choisira
la Stratégie Positionnement ou de recherche
d'équilibre, comparativement au positionnement d'un produit sur le
marché (Élie Cohen, 1997). Ainsi le projet sera planifié
à moyen terme (5 ans) préconisant le
recrutement du personnel contractuel pour l'élaboration et mise en ouvre
du projet, tout en formant une tranche d'acteurs pour s'arrimer à de
tels projets. La formation, les infrastructures, le matériel et les
équipements nécessaires au projet étant soumis à
une acquisition par mécénat en
priorité. Le recours aux prestataires restant une possibilité.
L'école est à la recherche d'une identité (un nom, une
image de marque) et veut se confirmer en renforçant sa position sur un
double axe à la fois financier et ressources humaines de qualité.
L'établissement scolaire voudrait à cet effet s'échapper
à la vulnérabilité qui pèse sur lui.
Si le personnel n'est pas
disponible, l'école devra choisir la
Stratégie Croissance dans un double sens des finances et
du personnel. L'école peut alors élaborer un plan de formation
d'un personnel qu'elle recrutera progressivement pour l'expertise TIC/TICE.
Mais le projet sera élaboré et mise en oeuvre par des consultants
ou tout autre partenaire. Les actions du partenaire devront alors permettre une
croissance financière et de regorger un personnel permanent,
année après année plus nombreux et qualifié
TIC/TICE. Mais tout le projet devra suivre un plan à moyen
terme sur six (06) ans.
Si les finances et les infrastructures de logistique sont
inexistantes (3e ligne)
Si le personnel est disponible et formé en
TIC/TICE, l'école se trouve sur le noeud de la
Stratégie Recouvrement. Celle-ci recommande une mise en
oeuvre à moyen terme (5-6 ans).
L'établissement scolaire a beaucoup plus besoin des actions qui
boosteraient son budget : des aides multiformes, crédits à moyen
ou à long terme, un bailleur de fonds. Ainsi l'acquisition des TIC,
infrastructures, équipements et matériels, la formation des
enseignants à la pédagogie basée sur les
compétences, pour la réussite de l'intégration des TIC
dans l'enseignement, est centrée sur le mécénat. Les
exigences du contrat seront édictées par le bailleur de fonds,
portant sur la gestion surtout financière.
Si le personnel est disponible mais non
formé, l'établissement scolaire choisira
la Stratégie Appui à moyen
terme (6-7 ans). Celle-ci permettra un appui non seulement
à la constitution de fonds, mais aussi à la formation pour
l'expertise TIC/TICE et celle des enseignants à l'enseignement avec les
TIC. Dans le cas d'un partenaire, celui-ci contrôlera son matériel
et aura un oeil sur le déroulement du projet pour préserver son
profit ; il injectera ainsi des personnes dont l'établissement devra
supporter la présence et les exigences ; ce qui sera de même que
pour un bailleur de fonds. Il assurera aussi la maintenance, mais
l'école
devra surtout respecter le contrat qu'elle aura
préalablement et minutieusement étudié pour éviter
des surprises. L'école court dans ce cas le risque que le partenaire
crée une situation de désaccord pour l'abandonner en cours de
projet.
Si le personnel n'est pas
disponible, l'école devra choisir la
Stratégie Développement en même temps du
personnel inexistant et des finances aussi absentes. C'est la pire des
situations. Elle est l'expression brute du partenariat car l'école n'a
rien. En ces circonstances le partenaire contrôle tout et peut même
exiger l'exploitation de l'institution pendant un nombre d'années pour
recouvrir ses fonds. La période de planification devra être
à long terme sur 7 à 10 ans. Mais la possibilité de
recourir au mécénat, à l'endettement ou au crédit
reste sur la table.