5.2.2.2 L'administration fiscale
L'ampleur prise par le commerce illicite des produits
pétroliers ne peut plus s'expliquer par l'insuffisance création
d'emplois consécutive à l'échec des politiques
industrielles mises en oeuvre dans les pays africains en général
et, au Bénin en particulier. Il y a aussi l'absence des
stratégies de création de connaissances par les agents
chargés de collecter des ressources pour l'Etat.
L'urbanisation rapide et non maîtrisée est aussi
la cause de l'expansion de cette activité. Tant que le Nigeria ne
prendra pas des mesures pour que ce produit n'entre plus frauduleusement sur le
territoire béninois, l'Administration fiscale ne peut rien. Il lui
faudra alors se mettre résolument au travail pour aider ces
distributeurs informels à se formaliser. Et c'est ce que nous tentons de
faire en proposant un cadre institutionnel à mettre en place et auquel
toutes les parties prenantes vont apporter leur contribution.
Le début sera difficile, mais il faut s'y mettre sinon
les distributeurs formels vont perdre le reste de leur part de marché,
soit les 27,11% (voir tableau (i)). L'Administration fiscale doit
s'intégrer dans le dynamisme de O. BASSO qui tente de faire adapter des
modèles explicatifs applicables aux nouvelles organisations en
distinguant des perspectives entrepreneuriale, communautaire, institutionnelle
et expansionniste. Donc il faut opérer un changement dont l'objet est
celui de répondre au besoin de sécurité des acteurs de
l'organisation.
5.2.2.3 Les sociétés
pétrolières agréées
Nous n'encourageons pas la vente illicite des produits
pétroliers. Nous ne pouvons même pas le faire, car toute
économie a ses règles que tout le monde doit respecter. Sinon
tout finira par l'anarchie et c'est la dictature qui s'installera.
La part de marché qu'ont aujourd'hui les Unités
Informelles de l'essence ne doit pas les décourager et les
démotiver. Elles doivent au contraire chercher à trouver des
stratégies qui permettront à ces acteurs du secteur informel
à se formaliser. Elles ne doivent pas attendre indéfiniment
l'Etat pour règlementer autrement ce secteur des hydrocarbures. Et c'est
que nous tentons de proposer également dans notre étude. Les
exportateurs nigérians et les importateurs béninois sont des
autorités politiques et administratives. Ce sont aussi à ces
mêmes autorités que les sociétés
pétrolières agréées vont formuler leurs
doléances. Donc nous pouvons dire d'avance sans nous tromper, que rien
de concret ne se fera pour les aider à supprimer ce marché
informel de l'essence.
De tout ce qui précède, pour une meilleure
gestion des différentes étapes devant conduire à la mise
en place du cadre institutionnel pour le secteur informel, le tableau de bord
que nous avons proposé doit être approprié par toutes les
parties prenantes. Donc la possibilité de faire du commerce illicite des
produits pétroliers un facteur de contribution au développement
économique, dépendra au plus haut point de ce que l'Etat voudra
qu'il soit. Il dépendra des relations que l'Etat entreprendra avec les
différentes parties prenantes pour réorganiser ce marché.
Car le marché de la vente illicite des produits pétroliers existe
et il prend de l'ampleur.
Pour ce faire nous formulons quelques recommandations ou
suggestions.
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