5.2 Limites et perspectives
5.2.1 Limites
5.2.1.1 Limites liées aux analyses des
enquêtes
Notre enquête a été limitée à
la ville de Cotonou. De ce fait, les résultats des enquêtes n'ont
pas pris en compte les distributeurs des autres villes du Bénin.
Les distributeurs, craignant les taxes, n'aiment pas livrer
des informations sur le résultat de leurs activités. A les
entendre parler, nous avons l'impression que ces dernières ne sont pas
rentables alors que les réalisations des propriétaires des PDV
sur le terrain contredisent leur déclaration. Ils vivent dans de grands
appartements, font activités de micro crédits, investissent dans
l'acquisition des véhicules terrestres pour le transport des
marchandises ou de personnes.
Il est difficile pour les acteurs informels de fixer le prix
des ventes effectuées dans une période donnée. Les
bénéfices réalisés dans leur commerce, qui nous
sont communiqués et nous ont servi de base d'étude, sont
donnés quelque part pour valoriser ou dévaloriser leurs
activités. Il est aussi difficile de connaître les
rémunérations des personnes s'occupant dans cette
activité.
Il y a des idées préconçues sur le
secteur informel qui font que l'Administration des Impôts et des Douanes
trouve que cette vente illicite des produits pétroliers ne peut pas
faire l'objet d'une imposition. Ce qui limite l'application de toutes les
études de recherche que l'on a faites et qu'on continue à faire
sur la fiscalisation des activités informelles. Les fruits de ces
travaux sont souvent laissés dans les tiroirs des gouvernants parce que
certains n'ont pas intérêts que cette activité fasse
l'objet d'une fiscalisation spéciale.
Le marché du commerce des produits pétroliers
est alimenté par l'essence du Nigeria qui est subventionnée. Donc
les subventions accordées par l'Etat nigérian sur ces produits ne
permettent pas de refléter le prix réel de vente de l'essence
dans l'informel. Cela a forcément un impact sur le marché
béninois.
La fixation des prix par l'Etat béninois pour les
produits pétroliers ne favorise pas une concurrence saine entre les
acteurs formels, car parmi ces derniers, il y en a qui ont souhaité lors
de notre enquête que l'Etat les laisse s'approvisionner et fixer leur
prix librement (tableau 27).
Mais cela ne fait pas perdre au travail sa substance. C'est
à partir des résultats issus de ces enquêtes que nous
proposons quelques pistes pour appréhender l'avenir du commerce illicite
des produits pétroliers et la mise en place d'un cadre institutionnel
adapté à ce secteur.
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