3.2.4 Justification des différentes
théories
Les produits pétroliers informels vendus aux
différents coins des rues au Bénin ne transitent pas par un
bureau de Douane. Ils rentrent sur le territoire sans contrôle. Ce qui
suppose que si l'on doit élaborer un cadre réglementaire, il va
falloir que tous les acteurs puissent s'entendre sur des principes
élaborés par eux-mêmes et qui peuvent être
bénéfiques pour les parties prenantes. Donc un contrat doit les
lier. Et c'est ce qui justifie le fait que nous ayons fait appel aux
théories contractuelles des organisations.
Ceci nous permet ainsi de bien formaliser les
caractéristiques du commerce illicite de ces produits et plus
précisément de définir les différentes relations
qui doivent exister entre l'Administration Publique et les trafiquants.
En réfléchissant aux mécanismes de
coordination au niveau macroéconomique, nous allons définir la
partie opérationnelle du cadre de ce commerce. Normalement c'est l'Etat
qui doit organiser ce secteur. Mais pour plus d'efficacité, il doit
déléguer son pouvoir aux trafiquants eux-mêmes en vue de
leur permettre de dire ce qu'ils entendent faire de ce cadre qui les liera
désormais (théorie de l'agence).
Le secteur des hydrocarbures est classé dans la
catégorie des activités dites « stratégiques »
comme l'électricité, le coton, etc. L'informel et le formel se
côtoient tous les jours, donc une cohabitation forcée. Ceci ne
manquera pas de susciter des conflits. Ceux-ci auront certainement un
coût qui réduirait d'autant les bénéfices
tirés de l'action commune et écarterait l'équilibre
optimum économique. Par la théorie de l'agence, nous allons
expliquer les différentes formes organisationnelles à mettre en
place pour réduire ces coûts d'agence (théorie positive).
En outre nous pouvons aussi proposer des mécanismes de contrôle et
d'incitation visant à réduire ces coûts (théorie
normative).
La « délégation de nature
décisionnelle à l'agent » dont parlent JENSEN et RECKLING
(1976) signifie que la cadre institutionnel doit recevoir l'aval des parties
prenantes en vue de leur participation commune au développement
économique du Bénin. Il s'agira d'un cadre « spécial
», car il ne sert à rien de chercher à réglementer
cette activité avec les anciens textes du secteur des hydrocarbures.
Il est vrai que les acteurs formels (sociétés
distributrices formelles) ne verront pas d'un bon oeil cette stratégie
de l'Etat Central. Mais il faudra y faire face, car c'est une source de conflit
qu'il faut gérer en trouvant un consensus.
En effet il faut viser l'intérêt
général. Un cadre dans lequel la délégation de
pouvoir est explicitement répartie entre les parties prenantes, la
théorie des droits de propriété
permet de mieux comprendre comment rendre le comportement du
délégataire conforme à l'intérêt des acteurs
du secteur pétrolier. Mais une actualisation du cadre organisationnel
est obligatoire, car les parties prenantes peuvent varier avec le temps. Qui
sait ! Peut-être avec ce début de solution, une bonne partie du
secteur informel pourrait se formaliser.
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