CHAPITRE II:
Le présent chapitre aborde le processus conduisant au
ciblage de la problématique. Elle est composée de deux sections.
La première traite de la problématique et des objectifs de
l'étude ; la seconde aborde la méthodologie de recherche.
SECTION 1 : CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
La présente section présentera l'inventaire des
observations qui ont conduit au choix de la problématique, ensuite les
objectifs visés par la présente étude.
PARAGRAPHE 1 : PROBLEMATIQUE ET INTERET DU SUJET
A - PROBLEMATIQUE
La banque est un établissement autorisé par la
loi à assurer des opérations de banque c'est-à-dire la
réception de fonds du public, les opérations de crédit,
ainsi que la mise à la disposition de la clientèle ou la gestion
de moyens de paiement. La réception de fonds du public constitue une
activité très importante pour le banquier car ces fonds lui
permettent de satisfaire les demandeurs de crédit.
Pour son activité, la banque dispose d'un portefeuille
achalandé de produits. Outre les produits de placement que constituent
les comptes de dépôts, il existe également des comptes
à vue assortis de moyens de paiement. Les comptes courants en sont un.
Sont considérés comme moyens de paiement au sens du Code
Monétaire et Financier, tous les instruments qui permettent à
toute personne de transférer des fonds, quel que soit le support ou le
procédé technique utilisé.
Les moyens de paiement mis à la disposition de la
clientèle sont les chèques et les cartes bancaires. Les
chèques sont des instruments de paiement à vue, leur
présentation rend exigible le paiement. Les cartes bancaires sont
assorties d'un code secret qui constitue la clé de déclenchement
de l'opération. Les clients de la banque titulaires de ces moyens de
paiement se voient quelques fois confrontées à des
opérations qu'ils estiment non effectuées par eux. Leur
réaction envers la banque se fait observer : plaintes verbales
auprès du chargé de compte, soupçons, lettre de
réclamation, appels téléphoniques, courriers
électroniques etc. Le motif des plaintes comme on peut le constater :
« ...j'ai été indument débité...
», « Je n'ai jamais effectué d'achat par carte dans
ce magasin... », « Je constate sur mon relevé une
opération que je n'ai pas effectuée... »Est le
même. Il s'agit là d'une contestation d'opération pour
laquelle un débit a été porté à leur
compte.
Eu égard à ces observations, nous nous sommes
interrogés sur le bien fondé de ces plaintes et donc sur le
contrôle interne mis en place pour la sécurisation de ces
opérations. Cette problématique se libelle à travers le
problème général des opérations contestées
et des problèmes spécifiques qui en découlent
Pour contribuer à la résolution des
problèmes spécifiques et donc du problème
général, la présente recherche sera axée sur le
thème suivant:
« LE CONTRÔLE INTERNE, UN OUTIL DE
SECURISATION DES OPERATIONS BANCAIRES : CAS DE LA SGBBE».
B- INTERET
L'évolution du portefeuille clientèle 9 457
clients en 2006 contre 12 490 en 2007 soit une variation de +32% ainsi que
l'accroissement du produit net bancaire 6,69 milliards en 2006 contre 7,95
milliards en 2007 soit une variation de +19% confortent bien la SGBBE dans sa
position de 3ème banque béninoise depuis la fin de son
troisième exercice.
En raison de cette évolution et celle permanente de
l'environnement ainsi que du contexte réglementaire, la SGBBE doit
mettre en place des méthodes pour recenser, analyser et gérer les
risques d'origine interne ou externe auxquels elle peut être
confrontée et qui réduiraient la probabilité d'atteinte de
ses objectifs.
Du point de vue risque, le problème des
opérations contestées constitue un risque opérationnel. Le
comité de Bâle définit le risque opérationnel comme
le "risque de pertes provenant de processus internes inadéquats ou
défaillants, de personnes et systèmes ou
d'événements externes". Cette définition recouvre les
erreurs humaines, les fraudes et malveillances, les défaillances des
systèmes d'information, les problèmes liés à la
gestion du personnel, les litiges commerciaux, les accidents, incendies,
inondations, ... Autant dire que son champ d'application semble tellement large
qu'on n'en perçoit pas d'emblée l'application pratique. Une des
principales innovations de l'accord Bâle II est d'exiger l'allocation de
fonds propres à la couverture contre les risques opérationnels.
Or quand on arrive à cerner le problème, on pourra le
maîtriser et éviter d'amenuiser ainsi les fonds propres qui seront
destinés pleinement à des fins rentables à
l'entreprise.
Outre le volume sans cesse croissant des plaintes de la
clientèle, l'intérêt d'explorer ce problème est
beaucoup plus grand. Si l'on se réfère au courrier
n°188/MISP/DGPN/DPJ/BEFSA (annexe 9) adressé aux directeurs
généraux des banques ayant pour objet, je cite « a/s des
retraits frauduleux de fonds », on s'aperçoit que
loin d'être un problème propre à la SGBBE, les
opérations contestées constituent un véritable
problème pour les banques installées sur le territoire
béninois. De plus l'analyse faite par la Brigade Economique et
Financière de ce problème mérite d'être approfondie
afin d'en situer les responsabilités et enrayer le problème.
Sur le plan marketing, les litiges entre les clients et la
banque portés devant les juridictions ne sont pas de nature à
favoriser le maintient de la clientèle et la conquête de nouveaux
clients.
L'identification du problème et la résolution
passent par la résolution des problèmes suivants :
- Existence d'opérations frauduleuses
- Absence de rigueur dans les contrôles
opérés par les opérateurs de la banque -
Mauvaise utilisation des cartes bancaires par les clients
La résolution de ces problèmes spécifiques
participera à une meilleure prévention des risques liés et
par conséquent à une réduction des opérations
contestées.
|