4.1.1.1 Les autres institutions financières
Ceux-ci sont de deux natures. La première recouvre les
fonds dits de couverture aussi appelés « hedge funds », comme
ceux, plus récents, d'allocation tactique. Tous2 deux
participent du même mouvement, prendre position sur des scénarii
de réévaluation ou de dévaluation issus eux-mêmes
d'un scénario économique globale. Les plus célèbres
sont notamment le fonds Quantum de George Soros connu pour les crises de change
européenne en 1992 et en 1993, le fonds « Grossman currency fund
» du Professeur Sanford Grossman, et le fonds d'allocation d'actifs de la
banque d'affaires américaine Goldman Sachs, géré par le
Professeur Bob Littermann.
Cette catégorie est aussi elle-même
hétérogène dans son contenu : tous ne déploient pas
les mêmes sous-stratégies. Tous n'utilisent pas les mêmes
techniques, ces dernières pouvant se résumer à du suivi de
tendance quand d'autres sont plus élaborées en termes de
prévisions économiques et financières. Certains fonds
peuvent aussi être très qualitatifs dans leur approche quand
d'autres sont très quantitatifs.
2 LAVINIO S., «The Hedge Funds
Handbook», Irwin Library of Investments & Finance, 1994
La deuxième catégorie englobe l'ensemble des
fonds mutuels obligataires internationaux. Pour eux, le pari sur devise est
intrinsèque à leurs processus d'investissement visant à
cibler les pays sur lesquels se positionner au-delà de la simple
sélection de valeur obligataire, taux d'intérêt et taux de
change pouvant être liés comme il le sera montré
ultérieurement.
L'ensemble de ces intervenants est toutefois
évalué de manière commune en termes de risque-rendement.
Ils sont comparés les uns aux autres en fonction de leur ratio de
Sharpe. Celui-ci vise à mesurer l'excès de performance du
portefeuille Rp de ces gérants de portefeuilles par rapport au
taux sans risque Rf nets du risque de ce portefeuille mesuré en
termes de volatilité vó2. Etant donné que ces
gérants gèrent selon un processus compétitif les fonds
d'investisseurs tiers dont une forme d'épargne collective (fonds de
pension...), leur but est de maximiser ce ratio de Sharpe Max (Sharpe),
c'est-à-dire de maximiser le numérateur en minimisant la prise de
risque pour être ainsi rémunérés au mieux. Telle est
leur fonction objectif :
Max [(Rp - Rf)/ vó2]
Il est intéressant de noter que cette maximisation peut
être atteinte par une meilleure diversification des risques minimisant
vó2 au mieux, venant a priori potentiellement contredire la
dimension de prise de risques associée à la
spéculation.
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