WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

La spéculation est-elle rentable ?

( Télécharger le fichier original )
par JB TANQUERAY
Université Paris Dauphine - M2 Recherche106 Macroéconomie et finances internationales 2007
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

5.1.2.2 Accès à l'information et efficience informative

Le postulat de départ du principe est la capacité à accéder à l'information. Plus celuici est coûteux, plus précise est cette information, plus grand est l'effort de l'agent. Or en dépit d'un nombre croissant d'agents informés, le prix n'est pas nécessairement informatif à l'équilibre. Tout dépend du poids de chacun.

14 GROSSMAN S., «Dynamic Asset Allocation and the Informational Efficiency of Markets», Journal of Finance, Vol. 1, Numéro 3, Juillet 1996

En revanche, est-ce que cela n'induirait pas un équilibre de Pareto où, en guise de prix fondamentaux, les agents trouveraient une forme d'ophémélité à traiter à un certains cours quel que soit l'écart vis-à-vis de sa valeur fondamentale. Le taux de change obtenu les satisfait compte tenu de leurs besoins subséquents à leur propre compréhension de l'information. Cette éventualité abonde dans le sens de la théorie de Grossman sur les phénomènes allocatifs renforçant la notion de différence de sophistication et de compétence entre les différents groupes d'investisseurs.

5.1.2.3 Anticipations et efficience informative

Jusqu'à présent l'avantage informationnel est défini comme un accès supérieur à l'information. La notion d'anticipations en tant que prédiction sur les variations d'un cours eu égard aux informations détenues est ici mieux prise en compte. L'objectif est de savoir si les anticipations peuvent être plus justes permettant une efficience informationnelle à terme.

En se concentrant sur le marché des changes, Villa (2004)15 reprend le paradoxe de Grossman-Stiglitz, il montre qu'il n'existe pas d'informations privilégiées sur les marchés des changes. Les anticipations sont biaisées et ne sont pas rationnelles. Elles ne se basent que sur les conjectures concernant la politique économique qui sera menée. Cette analyse rejoint les conclusions d'une autre étude du CEPII conduite par Agnès Bénassy-Quéré16 sur les modes d'élaboration des anticipations des agents qui forment le consensus de Londres (groupe de banques commerciales). Ces dernières sont une savante mais instable combinaison entre les anticipations extrapolatives (se passera en t+1 l'inverse de t), adaptatives (t induit t+1) et régressives (modèles mathématiques fondamentaux linéaires ou non).

15 VILLA P., «Ces taux de change qui bifurquent ou pourquoi ne peut-on pas anticiper les taux de change », CEPII, Avril 2004

16 BENASSY-QUERE, LARRIBEAU, McDONALD: « Models of Exchange Rate Expectations: Heterogeneous Evidence from Panel Data », CEPII, 1999

Les prix ne peuvent donc être efficients. Devant ce constat et eu égard à l'extrême difficulté de prédire les taux de change, les banques préfèrent vendre des produits de couverture à leurs clients plutôt que de leur fournir de l'information sur les mouvements de taux de change à venir17. Si les données fondamentales sont aisément rendues publiques, elles sont connues ex post avec un retard. La conclusion, sans appel, est néanmoins surprenante en raison du nombre de publication sur les changes et leurs évolutions prévisibles (cf. annexe 2 sur les travaux du BCA, cabinet de recherche québécois).

En revanche, ceci fait écho aux principes d'investissement de George Soros. Spéculateur devant l'Eternel, il fonde précisément ses stratégies sur le principe que les marchés financiers sont chaotiques et ne réagissent qu'aux réactions émotionnelles des agents devant le flux d'information et la formation des prix, bougeant de situations déstabilisantes en situations déstabilisantes18. Cette instabilité évoquée par Villa peut au contraire alimenter une autre forme de spéculation.

Par conséquent, il existence une incitation à spéculer en raison de l'inefficience informationnelle des prix. L'accès à une information privilégiée est source de rendement supplémentaire. L'efficience ne pouvant vivre sans l'inefficience, c'est la présence de cette dernière qui incite à rechercher l'efficience pour maximiser son gain. Arbitrage ou spéculation, cet avantage peut néanmoins ne pas nécessairement induire une plus pleine efficience des marchés en fonction de leur complétude et de leur capacité à pleinement répartir de manière durable les risques entre les agents.

En revanche, son application au marché des changes ne semble pas pleinement acquise en raison de la nature des anticipations et du coOt d'acquisition de l'information qui exige une trop grande expertise technique et des outils innovants pour justifier dans la rentabilité sur les marchés de cette démarche. C'est pourquoi nous nous intéressons sur la capacité des agents à pouvoir s'ancrer sur une notion de prix fondamentale fiable.

17 VILLA P. Op. cit

18 SOROS G., «L'Alchimie de la Finance», Editions Valor, 1998

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle