1. 2 LE BIEN-ETRE DES ENFANTS DANS L'APPREHENSION DE LA
PAUVRETE
Parler de la pauvreté des enfants pourrait
paraître quelque peu « excentrique » ou « insensé
» pour les profanes ; le thème semblant plus adapté aux
ménages/familles/foyers ou simplement aux personnes adultes à qui
échoient la décision de travailler ou de dépenser. C'est
une attitude normale d'autant plus qu'il apparaît évident qu'un
enfant issu d'un ménage pauvre l'est aussi systématiquement.
Cependant, le problème peut être vu autrement. Nous avons dit que
la pauvreté peut s'appréhender en termes d'insatisfaction des
besoins de base que ressent un individu. Et alors, que dirons-nous d'un enfant
issu d'une famille «riche» mais à qui il est interdit d'aller
à l'école pour se consacrer aux travaux ménagers par
exemple ? Ou encore, sommes-nous prêts à répondre
«oui» à la question de savoir si tous les enfants appartenant
aux familles non pauvres jouissent de tous leurs droits
socio-économiques? N'avons-nous pas encore rencontré une famille
«pauvre» et de laquelle est originaire un enfant décemment
logé, bien éduqué, bien soigné et bien nourri ?
L'examen de ces quelques questions semble dès lors susciter un sens
à la notion de pauvreté des enfants, mesurable à partir
des dimensions qui leur sont consacrées. À cette fin, l'on peut
s'interroger pour savoir ce qu'il en est de la littérature sur la mesure
de la pauvreté des enfants ? En réponse à cette
dernière question, il est souligné que deux options de mesure de
la pauvreté sont rencontrées dans la littérature : une
dite indirecte et une autre dite directe.
1. 2.1 Mesure indirecte du bien-être des enfants
Les analyses fréquentes en rapport avec la
pauvreté des enfants sont essentiellement unidimensionnelles. Dans
presque tous les pays du monde, des analyses qui ont été faites
se basent sur les consommations des ménages : ce sont des mesures
monétaires indirectes et unidimensionnelles. En effet, l'approche
indirecte de mesure de la pauvreté des enfants est la plus couramment
rencontrée dans la littérature, et est celle qui suscite
intuitivement la
16 Alors que l'IDH (datant de 1990) a
été élaboré par la Banque mondiale, l'IPH (1997)
quant à lui, a été conçu par le PNUD en raison des
faiblesses que présentait l'IDH.
première idée développée dans
cette partie, à savoir : renvoyer la pauvreté des enfants
à leurs parents. Elle se consacre sur les ménages ou familles et
suppose une étroite relation entre pauvreté des ménages et
celles des enfants. Ainsi, cette considération est dite indirecte car
considérant le bien-être d'un enfant comme exclusivement
tributaire du ménage dans lequel il est issu.
Il sied de faire remarquer que les aspects monétaires
prônés par les utilitaristes sont rangés dans cette
catégorie d'approches avec la logique que les questions relatives aux
dépenses de consommation incombent aux parents, mettant ainsi de
côté les considérations socio-économiques relatives
aux enfants.
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