3.2.2.3 Alimentation
Nous voulons ici, saisir l'état de santé de long
terme des enfants de moins de 5 ans à travers l'indice «taille pour
âge» défini plus haut. Nous voulons aussi capter l'influence
d'une variable individuelle sur l'état nutritionnel
infanto-juvénile : l'âge. Les résultats sont
consignés sur la figure 3.11 ci-dessous qui présente
l'état nutritionnel des enfants concernés. Les chiffres en marge
du cadre graphique sont les tendances nationales de l'indicateur
anthropométrique «taille pour âge». Ils indiquent qu'au
Congo près d'un quart des enfants endure une malnutrition pérenne
(26 %).
46 Surtout. On fait la présomption qu'on
trouverait les mêmes résultats avec le niveau d'instruction du
père.
Figure 3.11 : Évolution selon l'âge de
l'enfant de l'indice anthropométrique taille pour âge
Source : I'auteur I EDSC-I 2005
frequence en %
35%
30%
25%
20%
15%
10%
5%
0%
0 1 2 3 4 Infanto-
11%
3%
32%
16%
27%
11%
30%
29%
14%
11%
juvénile
26%
10%
z-score<-3 z-score<-2
La figure montre que l'état de déficience
alimentaire est enduré sévèrement par 10 % des enfants de
moins de 5 ans et modérément par 16 % (26 %-10 %) du même
groupe d'âges. Les critères « OOO » permettent de
conclure que la petite enfance congolaise est en état de mauvaise
santé alimentaire. En outre, il en ressort le constat selon lequel
les ratios de déficit alimentaire pérenne croissent
exponentiellement de la naissance à 1 an révolu, après
quoi ils affichent une allure décroissante sinusoïdale. De
façon précise, l'indice «taille pour âge »
traduisant le retard de croissance infanto-juvénile, varie en deux
phases : une phase exponentielle entre 0 et 1 an révolu et une phase
oscillante entre 1-4 ans révolus. Pendant la phase exponentielle, le
ratio des enfants malnutris croît de 11 % jusqu'à atteindre sa
valeur maximale 32 % à 1 an révolu. Dans le même temps, le
ratio des enfants sévèrement malnutris, s'élève de
3 % jusqu'à sa dominance 16 % à 1 an révolu. À
l'inverse, pendant la phase oscillante, le ratio des enfants malnutris ralentit
son incidence de façon ondulatoire tout en conservant une tendance
supérieure au minimum 29 % atteint à 2 ans. Dans la même
phase, le ratio des enfants sévèrement malnutris ralentit de
façon ondulatoire, sans être en dessous de son minimum 11 %
à 2 ans. L'on pourrait dire, à la vue de ces deux derniers
résultats, que les enfants déficients alimentaires jusqu'à
2 ans révolus, sont condamnés à rester dans cet
état pour le long terme. Ils sont, en imitant Marx, dans une situation
de «trappe à malnutrition».
Ainsi, ces résultats descriptifs semblent dessiner
trois facteurs inhérents au bien-être infanto-juvénile :
les caractéristiques des enfants, le niveau de vie du ménage et
l'environnement. Le chapitre 4 validera ou non ces diverses liaisons encore
vraisemblables.
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