2.1.3.1 Indice de Kakwani
Les travaux de Kakwani (1980) constituent un prolongement des
travaux de Sen,
comme il en est de même d'ailleurs pour tous les autres
auteurs cités après lui. Kakwani développe l'indice de
Sen, en y incorporant un nouvel axiome dit axiome de sensibilité aux
transferts. Il pense solutionner la difficulté en changeant les
pondérations. Malheureusement son indice fut 17 ans après
critiqué par Zheng en détectant que l'indice K de Kakwani ne
satisfaisait pas totalement l'axiome de sensibilité qu'il était
sensé corriger . C'est pour cette raison qu'il n'a pas été
largement utilisé par la suite.
L'indice K est défini par la relation :
K = g
nz q i=
q
k i q 1
( q + 1 - i) k
, relation dans
i
=
1
laquelle k est un paramètre supérieur ou
égal à 1 (k=1 établissant l'égalité K= S) et
la sensibilité étant vérifiée au-delà de
k=1.
Notons que la faiblesse constatée sur K n'exclut pas
le fait que l'axiome suggéré fut accepté et utilisé
par nombre des chercheurs parmi lesquels on peut citer Clark, Hemming et Ulph,
entre 1981 et 1996.
2.1.3.2 Indice de Clark-Hemming-Ulph
C'est en 1981 que les auteurs Clark, Hemming et Ulph affinent
les travaux de Kakwani, en proposant un indice qui satisfait exhaustivement
l'axiome de sensibilité aux transferts en même temps que les
axiomes préétablis par Sen. Soulignons que l'indice de ces
derniers se démarque considérablement de celui de Sen. Il est
souvent qualifié d'indice «éthique » parce que
construit à partir d'une fonction de bien-être social des sujets.
C'est un véritable prélude aux indices classiques que nous allons
présenter plus bas, lesquels bouclent la série d'indices
appartenant à la famille (F).
q
nz [ qEgiâ]
q1 i = 1
L'expression suggérée par ces trois auteurs est
:
CHU =
1
â
Dans cette expression â [ â = 1 ]
est un paramètre qui, de par ses valeurs croissantes,
élève le poids (ou l'importance) accordé aux sujets les
plus démunis, d'où sa sensibilité.
Les indices de pauvreté déjà
présentés, utilisés dans nombre d'études ont
suscité un intérêt majeur : l'agrégation du
bien-être de groupes de populations hétérogènes. En
d'autres termes, la question qui a persisté est celle de savoir
quelles sont les contributions des niveaux de pauvreté des divers
groupes de population à la pauvreté de tout un pays ?
Autrement dit, comment comparer la pauvreté d'un pays au regard des
spécificités du genre : groupes ethniques
hétérogènes, groupes d'âges, genre, profession
exercée, département d'origine, niveau d'instruction,
degré d'accessibilité aux services de santé, etc. C'est ce
problème d'intérêt gouvernemental, notamment dans la
définition des stratégies sectorielles de lutte contre la
pauvreté, que résolvent les indicateurs FGT ; indicateurs
largement utilisés aujourd'hui, dans l'élaboration des profils de
pauvreté à travers les DSRP.
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