Récit261(*) n°8 de Mboumba camille262(*) sur Les pratiques
« fétichistes » de la chasse à
l'éléphant
1-Ke pagere mutu bedze gube murele nzahu, gi diandzu gi
gunenga pasi murimagu udiola mbare nzahu sa botsu basindili nzahu. Bana ne buta
agalabi nzahu, agarini, barunguli ka bibulu bi gegi. abana ne buta barungili
guboka nzahu esi ne calibre 12. Burele bu nzahu agavengu tumba warenenge la si
ukuvengu, mba nzahu si mevanda, mbara ubedze muvera usayabi la abedze mbambena
nagu. Memosi waveri nzahu masani me siamunu, mane ne gereru la agagwendi.
Mefimba pasi gu dimbu, gu batu ba kuvini, bedze goku kalugili mukuyi gu musiru
ugulabe re nzahu, ugu muvera la uka gwendili mune. Gi gumbi gine pa ama gwenda
gu musiru, pa ama benguna na nzahu, yandi beni agayabi nzahu iyi isa iboti.
(...)
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1-N'importe qui peut devenir chasseur
d'éléphant, c'est un travail d'apprentissage il suffit d'avoir du
courage parce que c'est pas tout le monde qui résiste de regarder un
éléphant. Certains avec le fusil, s'ils voient
l'éléphant, ils fuient, ils parviennent à tuer que les
petits gibiers. D'autres arrivent à tuer l'éléphant
même avec le calibre 12. la chasse à l'éléphant se
donne mais tu dois d'abord apprendre puis on te donne pour pouvoir identifier
un éléphant mystique parce que tu peux le tirer dessus sans le
savoir or si tu le tires, il va s'attaquer à toi.
Parfois tu peux tirer un éléphant six à
sept coups mais il part.
Quelquefois si au village tu as des détracteurs, ils
vont se transformer en esprit malsain et se présenter à toi dans
la forme d'un éléphant et lorsque tu tireras tu vas en
pâtir. En ce moment lorsque le chasseur va en brousse et il rencontre un
éléphant, il saura si cet éléphant est naturel ou
pas. (...)
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2- Guvere gu gunenga usane tangu, tumba guvere gu divanda,
aga vegu durangu mba aga vegu nzahu. Nzahu gibulu gi neni gise lalabananga.
Pasi umaboke nzahu, ukune diduma dineni. Pa uma goboke nzahu, ukuse gwambile gu
dimbu, uku tabule gilanga giandi uku bega gu diumbu. Batu bagu bavagi milolu.
Tumba gosase nzahu ina, bare viosanga tsufu beyi si imureu bekuanda gosasa
nzahu ina. Tsisigeni begina munombu gu dimbu (...) dibeti ne pundu la makiela
murela akugotsu tsigu, uku duara gibari gi musingi. Bagetu ne batu botsu ba
gosasa nzahu beku mibiganga gu tsima ne nimbu kuanga gu mbura itsifilu nzahu.
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2- La pratique de la chasse à partir de l'apprentissage
n'a pas un nombre défini d'éléphants à abattre mais
ceux qui tuent avec un fétiche ont un nombre défini parce qu'on
te donne un éléphant. L'éléphant est un grand
animal qui ne se voyait pas n'importe quand et n'importe comment. (...)
les Bisir tuaient les éléphants à cause de la destruction
des cultures vivrières qu'ils occasionnaient. Lorsque les
éléphants devenaient menaçants, ils faisaient appel
à un chasseur parce que à cette époque on voyait les
éléphants rarement.
Lorsque tu parvenais à en tuer, tu avais une grande
notoriété. Quand tu abattais un éléphant, tu venais
annoncer au village, tu coupais sa queue et tu l'apportais au village. Quand tu
arrivais au village, tes parents poussaient des cris de
bénédiction. Mais pour aller dépéçer cet
éléphant, ils pratiquaient d'abord le culte du munombu au village
(...) pendant toute une nuit. Le lendemain, le chasseur était
maquillé de kaolin rouge et porte la peau de la civette. Il se mettait
en marche jusqu'à l'endroit où il avait tué l'animal et
derrière lui venaient les femmes et les hommes qui partaient pour
découper la bête en chantant.
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3-Murele unzahu pasi agarondi gu vanda nzahu, aga guelaba
nganga. Nganga memosi aga muvegi megumi me ranu me nzahu tsi yandi agaboki
memosi kame nzahu la aku muvandila nzahu iyandi gubokilanga nzahu tsina. Agabi
ne yandi nzahu. Pasi nganga ase muvega megumi me ranu memavu, yemosi yasali ina
pasi ase iboka, yaboki yandi beni. Bana ba vandi ka divisema, negu vagala nesi
ase gwingene gu gari nzahu, nzahu be sa mueni esi aga veri bagulu ka kumbula
besa mueni. Abana basa ne durangu, ba boki ka guboka. Abana bavegu dimungi
memosi mukudu bavegu ugu tunga mu dilungu (...) memosi dibumba di veru gu
mungungu.
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3-Le chasseur d'éléphant quand il veut faire les
fétiches pour un éléphant, il va voir un nganga. Le
nganga lui donne par exemple cinquante éléphants ou cinq
cent éléphants qu'il doit abattre puis un éléphant
à partir duquel il les tuera. Il possède son
éléphant à lui. Si le nganga lui a donné cinquante
éléphants, le dernier qui reste, si le chasseur l'abat,
l'éléphant le tue lui-même.
Certains « fétichent »
l'obscurité c'est-à-dire que même s'il
pénètre au milieu des éléphants, ces
éléphants ne peuvent le voir même s'il tire, ils entendent
que la détonation du fusil mais ils ne le voient pas. Ces chasseurs
là n'ont pas de nombre défini, il tue à volonté.
Ceux-là, on leur donne parfois une corde pour attacher autour des reins
ou un talisman à mettre dans une boîte.
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4- Murele uvanda nzahu, pasi ama benguna ne murele nandi
pasi yandi asa muene, murele una abedze muvera mbara yandi agalabi nzahu
asayabi re mutu. Bifimba renane ba batsungugili ne lakcida si burela (...)
tumba gere gufu, asa gafu wisie wamosi. Pa nzahu ina imafu gu musiru, yandi gu
dimbu aku dimbegene negu bela guranga kuanga tsonu beyi la ne gufu. Tumba
murele una nzahu, pa yandi ama regile gufu nzahu i yandi avanda ise gafu yasali
gu musiru ne girwili gisega ne fumu (...) vane asegapage guboku esi ne calibre
12 ubedze muboka.
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4- Le chasseur d'éléphant qui a
pour fétiche un éléphant, s'il se rencontre avec un
chasseur ordinaire, si le premier ne le voit pas en première position,
le second peut le tirer dessus parce qu'il ne voit qu'un éléphant
et il se sait pas que c'est un homme. C'est parfois de cette manière que
surviennent les accidents de chasse et certains se blessent. Si c'est la mort,
il ne meurt pas le même jour.
Si cet éléphant meurt en brousse, le
propriétaire au village tombe gravement malade pendant deux semaines et
il meurt. Mais ce chasseur vient à mourir le premier,
l'éléphant qu'il a « fétiché »
ne meurt pas, il reste en brousse comme un animal domestique sans maître
(...) et en ce moment il n'est plus difficile à abattre, même avec
un calibre 12, tu peux l'abattre.
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Ce récit de M. Mboumba Camille répond à
la problématique des pratiques
« fétichistes » liées à la chasse
à l'éléphant chez les Bisir. En suivant ce récit,
notre informateur nous apprend que la chasse à l'éléphant
peut se pratiquer par n'importe qui, pourvu qu'il ait du courage et qu'il
apprenne la chasse. Le courage et l'apprentissage sont les conditions de base
pour devenir un chasseur d'éléphant. Une fois ces conditions
réunies, l'apprenti chasseur peut se présenter chez un
« nganga » pour solliciter un un fétiche. Ces
fétiches visent à identifier les éléphants naturels
des éléphants mystiques dont la chasse est proscrite et de se
protéger de l'agressivité des éléphants. Ces
fétiches, sont de deux genres. Le premier consiste en la possession d'un
éléphant mystique destiné à protéger le
chasseur des éléphants étant donné que
l'éléphant est un animal redoutable.
Et ce fétiche demande de la part du chasseur, le
respect du nombre limité des éléphants à abattre
qui lui aurait attribué le « ganga ». Le
deuxième fétiche, est un fétiche d'invisibilité. Il
permet au chasseur de se cacher sous une obscurité dans laquelle les
éléphants ne peuvent le voir. Avec ce fétiche, il n'y a
aucune condition, le chasseur peut tuer autant qu'il désire. Mais bien
qu'ayant des chasseurs spécialisés, les Bisir n'abattait pas les
éléphants n'importe comment. Ils étaient en
général abattus pour défendre leurs champs. Aussi,
étant donné que l'éléphant était un animal
rare et considéré comme un génie, qui ne se montrait pas
n'importe comment et n'importe quand, son abattage procurait du prestige et de
la notoriété.
Récit263(*) n°9 de Germaine Bibalou264(*) sur Le comportement de
l'éléphant dans les champs et l'ampleur des
dégâts
1-Ni bedza guambila nzahu asa ne mwiri u yandi asa gaya,
asa ne dugaya du yandi asa gaya. Nia labila ka sa gaya ka ditsotsu dietu didi,
ne gurbanga, ne nungu. Sa bina biotsu ne bina bi yandi agaya. Muati miri
agarubuli mesungumana akuyanga, agaya ne nguli mbari ne misogu, agapasi mbari.
Bagayi tindi biotsu besa ne givava gi yawu basisi tindi guvagela mupala dilanga
usa gulabe esi gibusi tindi timba gusandi umangila bigongu bi ndungu bi nduli
memosi pasi utsibe ne melumbi aku bitsarila kana diadidi akone vioga aga gone
bingilili timba ne malanga a mbala diambu ne pundu. Pa umalabe nzahu gorege gu
giamba uvure gube ne gigongu ne timba yandi agaregili gubinga mbura imipala
akubinga malanga ne mongu agaraculi ne mikoga miotsu ne mbala. Yandi aga regili
gubinga ka bina lasi pa amamana guya bina biotsu lasi akwe bemba timba ne
bigongu akurubula akuene bambulanga.
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1-Je peux dire que l'éléphant n'a pas d'arbres
qu'il ne consomme pas, il n'a pas de feuilles qu'il ne consomme pas. Je vois
qu'il ne consomme pas seulement notre citronelle, le dartier et le piment. Mais
tout le reste il consomme. Certains arbres, il enlève les écorces
pour consommer, il consomme même les toutes nouvelles branches du
palmier, il le déchire pour consommer le nguli265(*).
Ils consomment tout, il n'y a pas quelque chose qu'ils
épargnent que ça soit la banane, les taros tu ne trouveras
même pas la `racine-mère' moins encore les tubercules à
l'exception du manioc amer. Parfois avec un peu de chance, ils les
piétinent pour suivre les bananes, les taros, les ignames. C'est un
problème.
Une fois les éléphants pénètrent
dans une plantation, tu peux avoir le manioc, les tubercules mais il commence
en premier par la banane, les taros les patates douces et les ignames qu'ils
déterrent avec tous les troncs d'arbre. Il commence par ces cultures.
Une fois qu'il a fini de tout consommer, il s'attaque aux tubercules et au
manioc qu'il déracinent et jettent pêle-mêle dans la
plantation.
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2-(...) yawu barugi ka gusevaga dimbunga bapasi
miaga gupasa. Ni maguyu giamba ne nzahu gise mangu giguya esi mongu ise mangu
mupuma u 2002 nigivaga vava gu mwe dimbu bese ninganga Meniani. Tindi vana
nimana guvara biguya biapakila guvega re dukubanga ka yetu begetu bebeyi gu
mupindieni (...) mba be mbatsi botsu bese tsagenanga mupindi ka gu dimbu si
nzahu mbe si maranga mba gusabanga batu begu sandzanga muna muotsu ka yetu
bebeyi mbe duku guna. Nzahu mbe sise gaku gulu gusandzu re dukulu wome
dukuvuduga gu dimbu. Si nzahu beku niamba biotsu gibe ka ne kane esi muri
ugigongu use kulabananga. . Baraculi kuanga mikoga esi dingililu di giamba
usabedza kudiyaba.
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2- (...) J'ai une plantation qui a été
dévasté par les éléphants dont nous n'avons
même pas goûté une seule nourriture, même une patate
douce n'a pas été goûtée pendant l'année
2002. Je l'avais faite au village qu'on appelait Maniani. Une fois que j'avais
fini de cultiver, les plantes commençaient à produire.
Mais nous n'étions que deux femmes dans le campement
(...) toutes les autres ne restaient pas au campement qu'au village donc les
éléphants étaient devenus plus menaçants parce
qu'il n'y avait pas des gens pour les chasser dans tout le secteur. Les
éléphants ne s'éloignaient plus et puis nous avons pris
peur, nous sommes rentrées au village. Et les éléphants
ont tout détruit, elle était comme cette cours, même une
bouture de manioc, on ne pouvait plus en trouver. On ne pouvait même plus
retrouver l'entrée du champ, ils avaient déplacés les
troncs d'arbres.
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3-Barugungi dibeti ase gayi niangu (...) Nzahu gu musiru
bagayi milunda begayi miduka miba tumba pasi una muri uyawu begayi bebeli ne
giamba talanga begukuya giamba. Nemenu bese guya misungu miami mbara mbatsi
unami giamba ndilu ane mwibe gu mbeka giamba giandi (...). Ne gugu guduvu gu
muduka beli pa meduka mana mabonduga pa be magulu dzulu be me bingilila la vana
beku bingilila guandi biguya. Gu miri mi beyi mi medouka mia bondugi ne miba mi
bogu mi muna. Miemamba mi guna awu gitataba uyawu baboti bekuse guyilanga ne
muemamba wa viosi tumba wa kamugi mangala. Motsu mana ma yawu
babingilili.
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3- Ils viennent la nuit, ils ne se nourrissent pas la
journée (...) l'éléphant en brousse se nourri des fruits
comme le douka, les mangues sauvages mais s'il y a un des arbres qui produit
ses fruits à proximité de ta plantation, il faut savoir qu'ils
vont te dévaster le champ.
Moi, ils sont venus dévaster mes cannes à sucre
parce que celle qui la plantation à côté de la mienne avait
un manguier sauvage à proximité de sa plantation (...). Là
où nous sommes, il y a un douka à proximité. Ils sont
attirés par cet arbre lorsque les fruits tombent. Mais en suivant les
fruits, ils viennent aussi dans la plantation. Il y a aussi des cours d'eau. Il
a celui qui ne tarit pas dans lequel ils viennent manger et un autre qui coule
mais qui tarit en saison sèche. Ce sont toutes ces choses qu'ils
suivent.
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Ce récit répond à la question comment se
comportent les éléphants dans une plantation et quelle est
l'ampleur des dégâts causés. En suivant le discours de
cette informatrice, nous nous rendons compte que les éléphants
sont des animaux nocturnes, ils ne se nourrissent que la nuit. C'est donc la
nuit qu'ils attaquent les cultures des populations. Dans ces attaques, les
cultures les plus appétées par les éléphants sont
la banane, les taros, les ananas, les cannes à sucre, les ignames et les
patates douces. Une fois qu'ils ont fini de consommer ces cultures, ils
s'attaquent aux tubercules. Le manioc amer n'est pas très
apprécié par eux. Comme le manioc amer ressemble aux tubercules,
ils le déterrent en croyant que c'est du tubercule. Mais après
avoir constater l'amertume de cette culture, ils le déterrent et le
jettent pêle-mêle dans la plantation.
Aussi, lorsque les éléphants sont à la
recherche des fruits de certaines essences comme le douka, s'ils arrivent que
ce douka soit à proximité d'une plantation, ils vont s'y
rabattent. Par ailleurs, la peur que suscite l'éléphant pousse
les femmes à abandonner leurs champs. Contrairement à d'autres
prédateurs tels que les hérissons, les porcs-épics et les
gorilles, les éléphants sont les plus destructeurs. Ils
consomment tout y compris la mie du palmier et les écorces d'arbres. Les
seuls aliments qui font exception sont le piment, la tisane et le dartier.
Selon Madame Bibalou, certes les autres animaux détruisent aussi leurs
cultures mais ils se limitent à la consommation de deux ou trois
cultures dans une nuit et leur manière de consommer ne leur prive pas de
nourriture. Par contre, c'est la manière de consommer des
éléphants qui leur engendre la faim. Aussi, ajoute-t-elle le
gorille est un prédateur exceptionnel. Il ne consomme rien de leurs
cultures mais se réjouit de les détruire en déchirant
uniquement les bananiers.
Récit266(*) n°10 de Marie Augustine
Moumbangou267(*) sur La périodicité des incursions
des éléphants dans les champs et sur les moyens et les techniques
de protection
1- Gu Mandji vava usabanga nzahu viri nana menu nienda
gosola biamba bibeyi gu Luba ne quatre vingt dix-huit (...) biyu biguya biotsu
duse vaga mupindi. Si maranga veveni veveni ne deux mille (...) Nzahu asaga ne
gi gumbi gu mutubu gu octobre wavari baguse racula bivaru veveni veveni nzahu
agarangi mwa y mars. Ba rangi ne mwa y mars avril ne decembre mba decembre
babingili mibe mi bogu beku guma mwa de mars avril ne mai avana beka gatuli
maramba. Avana mars avril ne mai mutu ne mupindi si aku bandekena mupindi.
Gurega nzahu ayibanga ne gi gumbi alabananga ne mars kuanga mai mba vana asega
ne milunda mi guya gu musiru. baruganga guandi veveni veveni gumutabugilu
mamba. Pa umalabe mutabugilu bavagela nzahu agabeli miyanga, vana ne gu yawu
bagarugili lembe. tumba octobre kuanga decembre batu bare varanga tumba tsitsi
si kavagi ndiayu wavari yandi agarugi guse rubula bi ndiayu usevara mesiga.
Avava septembre ne octobre be muna, fevrier kuanga avril ne mai beku kuruga.
Mangala gumutabulilu u mamba yawu kafua (...) decembre barugi mba babingilili
mibe.
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1- Ici à Mandji, il n'y avait pas
d'éléphants de cette manière. Moi je suis allé
faire deux plantations à Luba en 1998(...) nous avons consommé
ces cultures sans ériger un campement. Ces éléphants sont
devenus plus terribles en 2000 (...) L'éléphant n'a plus de
période. En saison de pluie, en octobre, pendant que tu cultives, ils
viennent déraciner les plantes mais ils sont plus terribles en mars.
Ils sont présents en décembre parce que à
cette période ils suivent les mangues sauvages
puis ils reprennent en mars, en avril jusqu'en mai et là c'est
la période de gugatula maramba268(*). En mars, avril et mai,
la personne qui a un campement doit y demeurer. Avant il y avait une
période où les éléphants apparaissaient,
c'était de mars jusqu'en mai parce que pendant cette période ils
n'avaient plus de fruits en brousse. Ils venaient aussi dans les champs pendant
la saison sèche au moment où les pluies cessent.
Lorsque les pluies cessent, on dit que nzahu agabeli
miyanga269(*) ,
c'est là où ils viennent en masse. Mais en octobre jusqu'en
décembre les gens avaient le temps de cultiver mais ceux-là,
font, pendant que tu plantes, lui, ils viennent déraciner ce que tu as
planté. A présent, entre septembre et octobre ils sont dans les
champs puis de février en avril jusqu'en mai.
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2- Gibilu gi ranga dua vagi dzietsi gone solanga musiru
gukonduga giamba dukone sumbanga dzietsi ne bisi fuomu tsini. Gibilu mwanami
esi una mue tosini doli wayi vudusi gu ivega boy chauffeur tsini guku begila du
dzietsi uku ku peyi mutu ugone sola busola ina pa giamba gineni watsiemusi esi
digumi di tosini. Ne ruvi tsisiga tsiotsu gubangisanga (...) giriri giotsu gi
wagulu dzulu ukone tabulanga ne nungu la uku bikanga gu ruvi duna mba gu
agarugi agabenguni ne dzulu ina la amagabuga. ne gasoil igone ne gwitilanga mu
bisotsu. Pa ndiabeni uguna kol 17h 18h ukuvaga gibiki gina mba yandi agarugingi
gi gumbi gi 20h (...) ne lambi tsina nonga si yatsima wavagi be ndagu nana tol
mosi gu kodu giamba tol mosi gukodu giamba la sikungasa munu (...). Muati batu
ne menu nya bukingi gi duna duke bangisa ruvi la duke bikanga mbunga tsi lotu
si gulu, makadumba, gugerbanga, magayi me nungu, tindi giriri giotsu gi ne
dzulu ne bina bi duaveri. Duabolingi guandi merufi mandi duke sulanga gu mamba
la duke kone siganga mumiaga tumba gidiandzu gineni pa giamba gigineni mbara pa
ama bingilili muaga pasi amagulu dzulu merufi mandi aguyabara miaga mina merufi
mandi la amasisa tumba uyanoga ka mfula. Pa gumanoga mfula wakuse singa. Tumba
pasi giamba gi gineni, ugabi ne gi diandzu giranga. Tumba uvuru guvaga mevunu
motsu mana, ukudila bebiguya ka uvaga mupindi la uku keba mutu ugutsagala guna
gugurara giamba. (...) mebeni ni marambuga vava gosudza plainte gu eaux et
forets mupuma 2003 tumba ne buotsu ne mumu betse nyagula. Batu vava be mbili
bese gosudza plainte tumba gu sa musumbu. Dibandu ne muni pasi nzahu ama kwiya
giamba batu besa ku gwendanga gu mbu batu bana. (...) Memosi pasi bese ronda
baguendi nagu golabilili mayilu me nzahu tumba gusa diambu dia vagu. (...) pasi
bese kulu ngeba bakuvegi permisi i guboka nzahu muati ba kambilungu ka ne
berela ou bien ne mesani mba vava mesani ma sumbilu ka gu Pungu. (...)
|
2- C'est un travail pénible, nous débroussons
tous les bords de la plantation et nous faisons passer les fils
métalliques que nous achetons avec les gens des chantiers. C'est un
travail mon fils, même si tu as un peu d'argent en réserve tu es
obligé de le sortir pour le donner au boy chauffeur pour qu'il t'apporte
le fil métallique et tu paye une personne pour te débrousser les
alentours du champs. Si la plantation est grande, tu peux dépenser
jusqu'à cinquante mille francs. Et tous les soirs, il faut allumer le
feu (...) tu coupes toutes les herbes qui sentent mauvais y compris le piment
pour mettre au feu lorsqu'il aspire cette fumée, il retourne. Puis le
gasoil pour verser dans le feu.
Lorsque toi-même tu es au campement, tu commences
à faire ce feu entre 17h et 18h parce qu'il arrive souvent à 20h
(...) puis on place des lampes sous des morceaux de tôles dans les coins
de la plantation qui ne doivent pas s'éteindre (...). Certaines
personnes comme moi, je creuse une fosse dans laquelle j'allume du feu et puis
nous mettons les vieux pneus, l'ocimum gratissimum, le cassia
alata les feuilles de piment et toute herbe qui sent mauvais. Nous prenons
aussi ses crottes que nous écrasons dans de l'eau puis nous frottons sur
les bananiers. Lorsqu'il s'approchent en sentant l'odeur de ses crottes, il
croire que ces bananiers ce sont ses crottes. Seulement il ne faut pas qu'il
pleuve. S'il pleut, tu viens encore frotter. Cependant, si le champ est grand,
ce travail est pénible. Malgré tous ces procédés,
pour espérer avoir un peu de nourriture, il faut ériger un
campement et trouver une personne pour y rester pour surveiller.
(...) moi- même j'ai déposé une plainte
aux eaux et forêts en 2003 mais jusqu'à présent je n'ai pas
reçu de suite. Elles sont nombreuses ici, les personnes qui ont
déposé des plaintes mais rien n'est fait. C'est pourquoi
aujourd'hui même si les gens sont victime des dégâts, ils ne
partent plus les voir. (...) parfois, ils vont avec toi voir les
dégâts mais après rien n'est fait. (...) s'ils ont
pitié de toi, ils te donnent une autorisation de battue mais certaines
ne trouvent pas des chasseurs ou des balles car ces balles ne sont
achetées qu'à Libreville. (...)
|
Ce récit de Madame Marie Augustine Moumbangou
répond aux questions de savoir comment les populations Bisir
protègent-ils leurs cultures et quelles sont les périodes
des maraudages des éléphants? Selon cette informatrice, avant
l'année 2000 les éléphants n'étaient pas assez
nombreux à dévaster les cultures à Mandji. Ils
apparaissaient épisodiquement au mois de décembre et entre le
mois de mars et mai. Le mois de décembre correspond à la
période où les éléphants sont à la recherche
des mangues sauvages. La deuxième période allant de mars à
mai est celle qui est dite gugatula maramba en gisir. C'est la
période pendant laquelle les fruits en forêt se font rares ou se
sont épuisés et pour survivre, les éléphants se
rabattent vers les champs des populations.
C'est à partir de 2000 que les dégâts sont
devenus de plus en plus nombreux et les éléphants attaquent les
cultures à tout moment. Ils n'ont plus de périodes
précises où ils apparaissent dans les champs. Toutefois, les
dégâts sont plus réguliers après la petite saison
sèche et entre février et mai. Et pour lutter contre ces
dégâts, les populations procèdent à la mise en place
des clôtures à base des fils métalliques. Ces
clôtures sont érigées tout autour de la plantation sur unr
zone tampon. A cette clôture, s'ajoute l'allumage des lampes et du feu
quotidiennement. Dans ce feu, certaines femmes font brûler des vieux
pneus, des feuilles de piment, l'ocimum gratissimum, le cassia
alata et toute sorte d'herbes dont l'odeur est
désagréable.
Récit270(*) n°11 de Kassou Chartotte271(*) sur Les
conséquences, les solutions envisagées et les causes de la non
fréquentation des campements
1- Nya yabi mbili famille vava sia vivri ka ne biguya bi
gusumba. La si mutu pa asegandi ne biguya abedza gufu ne dzala, akala diguga
aku ne dzala aka vivri ka gone nevonda mbu be mbatsi ne gusumba. La biguya
biguvonda bisa bedza gubungula gifumba apa nya govonda ne muniwu mugesa dza
bedza kugovonda la gugu sumba ukube ne doli.
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1- Je connais plusieurs familles ici qui ne vivent qu'avec de
la nourriture qu'elles achètent. Or si une personne n'a plus de
nourriture elle peut mourir de faim, elle souffre, elle a faim (...), elle ne
vit qu'en quémandant chez les autres et en achetant. Mais la nourriture
que l'on quémande ne peut nourrir la famille parce que si je
quémande aujourd'hui, demain je ne pourrais pas aller quémander
et pour acheter, il faut avoir l'argent.
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2-Tsayabi dibandu di yawu bakalila nzahu tsi yaboku
bayingi ka biguya bi batu. vedire ke batu bafu nzahu re vivriya ?
Kigengila dina diambua batu bafu ne dzala bekufu. Duvarilingi nzahu akuba
moniwu yetu beni dufu ne mukenguna. (...) pa uma goboka guna ugabi ne misosu
tumba nzahu pa imaruga gu giamba ibedzu boku tumba yetu dua ngengi vava adisani
ne murela dugu mudilili gu ? ka mba batu beni besa vagi mukuti ne berela
beni paga mbe batu botsu begu tsielu imosi beku gunga disumbu di mesani beku
keba murela.
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2- Je ne sais pas la raison pour laquelle ils défendent
de tuer les éléphants, qu'ils mangent que la nourriture des gens.
Cela veut dire que les éléphants vivent et que les hommes
meurent ? regarde un tel problème où les gens meurent de
faim. Nous cultivons maintenant pour l'éléphant, qu'il soit en
vie et nous-mêmes, nous devrons mourir.
(...) Si tu vas l'abattre là-bas tu auras des ennuis
mais s'il arrive dans ton champ il peut être abattu mais nous, nous
souffrons parce que où allons nous trouver les balles et le
chasseur ? c'est parce que les gens concernées ne se cotisent pas
et puis les chasseurs sont difficiles à trouver sinon toutes les
personnes qui sont dans un même secteur devraient se cotiser et chercher
un chasseur.
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3- Besa bedza guboka nzahu tsiotsu si gu musiru tumba
nzahu yaguse mana batu biguya re yabokui. Yetu vava mefitsi netu, meboga netu,
gu mandji vava gusa wisi gusa mukielu (...) Si sabedzu guboku tsiotsu mba nzahu
gisiemu (...) Yetu gu mandji gugu gubokisa, bana netu adugu vivra tsie ?
Batu besega kutsagana mupindi dibandu mbili mambu yetu baba dune bana dusa
bedza gutsagana gu mupindi. (...) Bane besa ku guyanga biguya bieni doli si
lekola girombililu ka gugu doli si taxi girombilu ka gugu la menu dza diandzi
nia dili bedoli ka ne biguya bina.
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3- Ils ne peuvent pas tuer tous les éléphants
qui sont en brousse mais celui qui vient détruire les cultures des gens,
c'est celui là qu'on doit abattre. Il faut en abattre parce que si un
chasseur abat un éléphant à proximité de la
plantation, tu peux demeurer même pendant un an les autres ne reviennent
pas parce qu'ils sentent l'odeur de leur congénère. Nous ici,
nous avons des décès et les retraits de deuil.
Ici à Mandji, il n'y a pas un jour où il n'y a
pas de veillée. Nous ici à Mandji, nous avons des
décès, nous avons des enfants, comment allons nous vivre ?
(...) on ne peut pas les abattre tous parce que l'éléphant est un
gisiemu272(*).
Les gens ne restent plus dans les campements à cause de beaucoup de
problèmes. Nous autres là, nous avons les enfants donc nous ne
pouvons pas habiter au campement.
(...) Les enfants ne peuvent plus manger cette nourriture,
l'argent de l'école du taxi vient d'ici or moi je ne travaille pas, je
ne gagne un peu d'argent qu'avec ces cultures.
|
Ce récit de Madame Charlotte Kassou nous renseigne sur
les conséquences, les causes de la non fréquentation des
campements et sur des solutions envisagées par les populations elles-
mêmes. Selon cette informatrice, les conséquences de la
déprédation des cultures par les éléphants sont la
faim et la perte des revenus. Cette situation a des répercussions sur le
plan social dans ce sens que certaines femmes, pour nourrir leurs enfants sont
obligées de mendier chez d'autres. Or la mendicité est
très mal perçue dans la société gisir. Une femme
qui mendie est considérée comme une paresseuse. Ce qui conduit
donc les familles à être condamné à tout acheter.
Cependant pour acheter, il faut avoir de l'argent. Ensuite, nous avons
l'abandon des plantations entières et des campements du fait de la peur
psychologique que les éléphants déclenchent chez les
populations.
Tous ces efforts financiers et physiques consentis et qui sont
annulés par les éléphants font que les populations
puissent avoir des sentiments de rejet vis-à-vis des
éléphants. Cependant, nous remarquons tout de même, une
attitude assez conciliante. Les populations, malgré les
dégâts que leur causent les éléphants, ne sont pas
d'accord avec l'idée d'exterminer tous les éléphants. Ils
admettent quand même que l'éléphant est une espèce
importante par conséquent il ne peut être exterminé. Il y a
là, un sentiment de d'attraction et de répulsion qui se
manifeste. Toutefois, elles sont d'avis pour l'abattage des
éléphants responsables des dégâts. Pour cela, elles
envisagent comme solution, de se cotiser pour l'achat des munitions et le
payement d'un chasseur.
Récit273(*) n° 12 de Hilarion
Matoumba274(*)
sur La signification de l'éléphant dans le culte des
jumeaux et l'origine du patronyme Nzahou
1- Gu batu balugu nzahu, ndugina me mosi divasa. Gu batu
ba buru batu be beyi, awuna agabi dine nzahu awuna mfubu. Mfubu ne nzahu.
(...). Nduga si mavasa, si salugu gu yetu gukana, sia rugi nawu. Pa mugetu a
mabure mavasa, bane bana bavane tsufu beya ireru inana ba go giambila nduga
neguna mine metu niani ne niani. La batu beni guna bekuruga guse guambila bane
baba mine mawu niani ne niani. La gu gifumba giagu pasi gu mutu ulugu nzahu,
ndugina ubedze iluga mwanagu. (...).
|
1- Il y a des gens qui sont surnommés Nzahou. Parfois
ce sont des jumeaux. Il y a des gens qui naissent à deux, l'un a pour
nom Nzahou et l'autre Mfoubou. Mfoubou et Nzahou (...) ne sont pas des noms
donnés aux gens du dehors, ils viennent avec eux-mêmes les
jumeaux.
Lorsqu'une femme accouche les jumeaux, ces enfants font deux,
trois ou quatre jours, ils iront communiquer aux gens qui sont à
l'extérieur de la maison leurs noms. Et ces personnes viennent dire que
les enfants ont dit qu'ils s'appellent tel et tel. Dans ton clan, s'il y a une
personne qui était surnommé Nzahou, tu peux donner ce nom
à ton enfant (...).
|
2- nzahu gu gisira divasa. beburu yawu be beyi nzahu ne
mfubu. Mfuu re givunda. Mevasa batu bere migisi. Awuna akusala gu mamba nzahu
akuruga gu disimu. Pa nzahu imaboku gu batu besa labilili di sasilu di nzahu
mba nzahu divasa. Mutu u divasa asa bedza gwenda gu disalilu di nzahu ka ne
batu bene migisi ne ngubi. Pabe magwenda golabe disasilu di nzahu abe ne migisi
basumu auna ngubi agutabuga ne gubela. besa gayi nzahu, divasa.
|
2- L'éléphant chez les gisir un jumeau. Ils sont
nés à deux : l'éléphant et l'hippopotame.
l'hippopotame et l'éléphant sont des jumeaux. l'hippopotame est
le grand frère. Les jumeaux sont des personnes qui sont comme des
génies (...) L'un est resté dans l'eau et l'autre est
monté à la berge. Lorsqu'un éléphant est abattu, il
y a des gens qui n'assistent pas au dépeçage parce que
l'éléphant est un jumeau. Une personne qui est jumelle ne peut
pas aller au dépeçage de l'éléphant tout comme
celle qui a des esprits tels que le ngubi.
Si elles s'y rendent, celles qui sont initiées vont
rentrer en transe et celles qui ont le ngubi vont tombé malade. Ces
personnes ne consomment pas la viande de l'éléphant.
|
Le nom Nzahou, est un nom réservé aux jumeaux
chez les Bisir et son pendant est le nom Mfoubou. Nzahou en langue gisir
signifie éléphant et Mfoubou est l'appellation gisir de
l'hippopotame. Dans la tradition gisir, ces deux bêtes sont
considérées comme des jumeaux. Si une femme vient à faire
des jumeaux, si l'un des jumeaux a pour nom Nzahou, l'autre va s'appeler
Mfoubou. Et ces enfants sont des frères de ces deux bêtes. Dans la
mesure où ils incarnent leurs esprits. En conséquence, ils ne
peuvent consommer la viande de l'une de ces bêtes et assister à
leur dépeçage. Lorsqu'ils naissent, se sont eux-mêmes qui
s'attribuent ces noms. Cependant, il peut arriver qu'une famille ait eu un
grand parent au nom de Nzahou ou Mfoubou. Et pour perpétuer la
mémoire de celui-ci, l'un des membres de la famille peut donner l'un de
ces noms à son enfant.
Récit275(*) n°13 de Mboula Yakouya
Adolphe276(*)
sur Les causes de la déprédation des cultures par les
éléphants et les moyens et les techniques endogènes de
protection des champs.
1- Gurega bivunda bavaganga be kiligu. Kiligu divanda dia
protegi giamba. Mutu uyabe ne gavagilu, avaganga mwe gimogu, agabi metsagana gu
ditogu si aku kidzanga be mebumba me yandi aga veri bisiemu bi yandi beni
agayabi. La makiela aku veganga begetu una diandi, una diandi. Dibumba dina
mugetu aga divari gu dibandu di gisindu. Si aku kuega bingitsi. Uyalatena
mukoga, uyaku nenga mbatsi mbile pasi ugu giamba pa mutu amaku nenga ne dina
diagu uyaguagula. wa mu nengi gi nengitsi gi dzusu pasi sa nana, uku dukisa gu
mukoga.
|
1- Autrefois les anciens faisaient des petits
kiligu277(*).
La personne qui connaît la pratique fait une petite veillée au
cours de laquelle il reste assis sur une natte et il fabrique des talismans
dans lesquels il met les bisiemu qu'il connaît lui-même.
Et le matin, il remet à chaque femme son talisman. Ce talisman, la femme
le plante sous une souche d'arbre. Puis il leur donnait des interdits.
Il ne fallait plus traverser les troncs d'arbre, appeler une
personne quand tu es à l'intérieur de la plantation et si une
personne t'appelle par ton nom tu ne dois pas répondre. Tu ne dois pas
appeler une personne en ne citant son nom tu dois cogner sur un tronc d'arbre
ou demander s'il y a des gens ou pas.
|
2- Pa mutu mavanda nzahu igu kale biguya biambi, memosi
giamba giandi gise gayu ne nzahu kabe bi be mbatsi. ikone sandzanga be mbatsi
gu giamba giandi. Memosi nzahu ina isa guya giamba giandi ka bibe mbatsi. Pa
amamane ivanda yarugi guse guya gi guya gimosi gu giamba giandi gu yabisa fumu
reni ku vava ne gu kedze.
Mitangani mivandingi nzahu pabe magwendanga zahu tsina sia
salingi mune (...) dibandu sia funinnile. Re ne tsiogani si makukibe mbara sia
burena mbili, gibulu gi sa boboku veveni mba gia gandisu guboku, gia boku ka mu
bigumbi. Dibandu be karugili gu mbeka batu gone keba guyi.
|
2- Lorsqu'une personne « fétiche »
un éléphant pour protéger sa plantation, parfois sa
plantation n'est pas touché par les éléphants, il n'y aura
que les plantations des autres. Cet éléphant va chasser les
autres éléphants de la plantation de son maître. Une fois
qu'il a fini de « féticher » son
éléphant, cet éléphant vient consommer un aliment
dans sa plantation pour dire au maître qu'effectivement désormais
je suis sur les lieux.
Les blancs « fétichent » les
éléphants et quand ils s'en vont, ces éléphants
sont abandonnés ici (...) c'est pourquoi ils sont devenus nombreux. Ils
sont devenus nombreux c'est pas pour rien, c'est parce que les blancs ont
toujours défendu de les tuer. ces éléphants sont devenus
aussi plus nombreux parce que ils se sont beaucoup reproduits, c'est un animal
qu'on ne tue pas beaucoup puisqu'il est protégé. On le tue que
par moment.
|
3- memosi akuenenga nzahu nandi gube bega gu giamba la
bekuya biguya biotsu (...), muati batu be rari mipindi miawu pasi be magwingena
gu dimbu, nzahu ne guya biamba biawu mbara bayabi re beku gu dimbu.
Nzahu tsina si magwiku ne lambi si kur si Rabi dibandu
ubedze bangisa lambi gu giamba besa gakugulu wome bagwingeni gu gari giamba si
nzahu tsina sia sobegena de tsi yawu bavandi si mimbu. Gi gumbigini besabanga
ne mata, batu be giliganga biamba biayu ne kiligu (...) ne muni batu be
mavuvisa mambu mana, be ma mebuse. Agu muamusa gukala nzahu yawu ndiayu uku
mukalusi unzahu.
|
3- Il y a des gens qui se transforment en
éléphants pour nuire aux autres, qui vont dans leurs plantations
pour faire le désordre en consommant leurs cultures et en les
détruisant. Parfois, il va faire appel aux autres
éléphants de la forêt pour venir tout consommer (...),
lorsque ceux qui gardent leurs campements se rendent au village, ces
éléphants dévastent toutes leurs plantations parce qu'ils
savent que les propriétaires sont au village.
Ces éléphants se sont familiarisés avec
les lumières électriques de Rabi, tu peux allumer les lampes dans
la plantation, ils n'ont plus peur, ils vont y pénétrer et ils se
sont mélangés avec les éléphants du village. A
cette époque, ils n'avaient pas de fusils, ils protégeaient leurs
champs à partir de certaines pratiques (...) aujourd'hui les gens ont
négligé ces pratiques, ils les ont refusé. Lorsque tu vas
aider une personne avec ces pratiques pour chasser les éléphants,
on dira que tu es celui qui se transforme en éléphant.
|
Ce récit répond à la question relative
aux causes des dégâts dans les champs et à celle des moyens
et des techniques endogènes de protection des cultures. Dans ce
récit, Adolphe Mboula évoque plusieurs facteurs qui sont à
l'origine des dégâts. Parmi ces facteurs, nous avons
l'accroissement de la population d'éléphants qui est
favorisé par l'interdiction de les abattre, l'abattage par les
compagnies forestières des essences forestières
appétées par les éléphants telles que le moabi, la
présence des éléphants du village qui se seraient
accouplés avec ceux de la forêts, la familiarisation des
éléphants avec les installations électriques des
compagnies pétrolières et forestières et l'abandon des
pratiques endogènes de protection des cultures.
En effet, selon notre informateur, l'homme gisir
possède un certain nombre de pratiques à partir desquelles, il
protège ses cultures. Le kiligu consiste à
protéger la plantation contre les animaux sauvages. Une autre pratique
avait pour objectif d'obtenir un éléphant mystique chargé
de protéger les cultures comme le ferait un chien de garde. Cet
éléphant a pour mission de chasser les éléphants
prédateurs du champ de son propriétaire et de les amener loin de
l'espace agricole. Cependant, de nos jours, ces pratiques sont de plus en plus
abandonnées, très peu, sont encore les personnes qui les font.
Les rares personnes qui le font encore sont souvent suspectées
d'être celles qui possèdent des éléphants du village
par conséquent celles qui ravagent les cultures des autres.
Récit278(*) n°14 de Mboumba Camille279(*) sur
L'éléphant et la tradition orale
1. Conte (kughu) : le voyage de la tortue et de
l'éléphant (kughu i muendu wenda fudu ne nzahu)
1-fudu ne nzahu bane be tate Denzambi,
Denzambi banda asisa ne mbatsiandi Denzambi tundu, asisa
mue dinuana guna. re wisi tate Denzambi banda aku ruma fudu ne nzahu mbu dina
diandi gonunga dinuana diandi. re nzahu ugivunda ne guambila fudu, ka fudu
wendi.
|
1-La tortue et l'éléphant, sont les enfants de
père Denzambi. Denzambi du bas avait laissé une dette avec son
ami Denzambi du haut. Un jour, père Denzambi du bas décida
d'envoyer la tortue et l'éléphant chez son homonyme pour aller
récupérer son dû. Et l'éléphant le grand
frère, dit à la tortue, nous allons partir.
|
2-Ka bagwendi, bagwendi ka bakalabi ka yalala mune
mwemamba tubu ne memba. fudu yanditsieni ho ! Ya nzahu avana mbili mamba
nana duguviogili tsie ?
nzahu yanditsieni Heu ! aguduguvioli tsie, dusa
gupoka ka mamba mana la duku panda gu disimu dina. fudu yanditsieni menu
dzagurungula. nzahu ka panda gu dzimami vava, nzahu ka kututu, fudu ka garta
gerta si nzahu ka ne gudala mwe mamba kuanga gu disimu dina. si fudu ya nzahu
si dzudzio dumamana gukatuga muemamba. ah ! si sunda esi gutsira dze
gulungu. ka fudu yanditsieni Ho ! ya nzahu giranga menu.
nzahu a giranga ndiayu tsie ? menu sara dze kunangula
mbe samenu ndiayu mbe use rungula gukatula gidiba gigia ?
fudu yanditsieni ya nzahu giranga menu, giranga menu. sa
melumbi giranga menu. avana mbe guvagala ndiayu use bela menu mbe dze rugula
kunangula ?
kaba giranga menu, mba menu dziba mugegi, ndiayu umakiba
menu. ngedza ndiyu use katusa menu melumbi menu re ni mwane mugegi, menu re
nine meyuru magegi a mbe dziba ne ndiayu mbe use rugula gunangula ?
giranga menu.
|
2-Ils marchent, ils marchent, soudain, ils voient devant eux
une grande rivière pleine d'eau. La tortue dit : ho! grand
frère éléphant comment allons traverser cette
rivière pleine d'eau ?L'éléphant lui
répondit : heu! mais comment allons passer, nous allons simplement
traverser cette rivière et nous retrouver à l'autre rive. La
tortue dit, moi je ne pourrais pas. L'éléphant lui dit tu va
monter sur son dos.
Il s'agenouilla et la tortue monta. Puis,
l'éléphant traversa la rivière. Arrivé à
l'autre rive, la tortue dit à l'éléphant de le descendre
car ils avaient fini la traversée de la rivière.
L'éléphant répondit : ha descend maintenant,
d'ailleurs je n'ai même pas ressenti de poids. Une fois descendu, la
tortue dit à l'éléphant, oh grand frère, le
meilleur c'est moi.
L'éléphant dit mais le meilleur c'est toi
comment ? c'est moi qui t'ai soulevé si je ne l'avais pas fait, tu
aurais pu traverser cette rivière ?
La tortue dit grand frère, le meilleur c'est moi, c'est
moi meilleur. Heureusement que le meilleur c'est moi. Maintenant, si toi tu
serais tombé malade aurais-je pu te soulever ?
Donc le meilleur c'est moi, parce que moi j'ai un petit poids
et toi tu m'as dépassé. Il vrai que c'est toi qui ma fait
traversé mais heureusement que j'ai petit poids, j'ai un petit corps
parce que si j'avais été comme toi, tu aurais pu me
soulever ? donc le meilleur c'est moi.
|
Ce proverbe s'adresse à une personne à qui l'on
a fait du bien et qui ne s'est pas rendu compte du bien qu'on l'a fait
même si ce bien n'est pas visible et qu'il n'a pas l'air de s'en
souvenir. Et elle croit plutôt que c'est lui qui vous a fait du bien
alors qu'au fond, dès le départ, de part votre constitution, de
votre manière de parler ou d'être, c'est vous qui aviez
été le meilleur garant de son succès.
L'éléphant n'aurait jamais pu soulever un autre
éléphant sur son dos donc Dieu a bien fait que la tortue soit
plus petite que la tortue et c'est ce qui a fait que l'éléphant
ait pu le porter.
1. Proverbes
1. « Bisasaku bia bondisi kari bia bondugi ka gu
mu mukakela nzahu »
Traduction : les branches mortes que font tomber les
singes, ne tombent que sur le dos de l'éléphant.
Lorsqu'un homme vient à fonder une grande famille,
lorsqu'il est le responsable de la famille, tous les problèmes qui vont
survenir au sein de celle-ci sont sous sa responsabilité, parce qu'il en
est le chef. Ce proverbe renvoie au sens de la responsabilité du chef de
famille. Les singes qui font tomber les branches mortes ici,
représentent les éventuels problèmes que les personnes
(progéniture) qui sont sous le contrôle du chef de famille peuvent
créer.
2. « nzahu amina poga mba avaga gitu ne
mugumbuandi »
Traduction : l'éléphant avait avalé
la noix du Poga oleosa parce qu'il comptait sur ses capacités.
Ce proverbe veut dire qu'il faut d'abord compter sur ses
propres moyens avant de compter sur qui que ce soit. Il faut savoir respecter
un contrat, un engagement. Ce proverbe est une variante du proverbe de
Vauvenargues qui dit : « qui sait tout souffrir peut tout
oser ».
3. « mugetu wakubusi disongi, nzahu ise ku gonga
giamba »
Traduction: une femme qui te refuse en amour, est comme un
éléphant qui a rodé autour de ta plantation sans y
pénétrer.
Ce proverbe s'adresse à un homme qui aurait fait la
cour à une femme sans pourtant réussir à la
conquérir. Mais au lieu de regretter cet échec, il doit
plutôt s'en réjouir car cette femme lui aurait occasionné
des dépenses. Ce qui en définitif lui fait faire une
économie forcée. Ce proverbe est l'équivalent du proverbe
français : « A quelque chose malheur est bon ».
Les diverses manifestations de la vie animale
(éthologie, morphologie, écologie, habitat, vie sociale,
période d'activité, cycle reproductif, prédation, mode
d'alimentation, couleur, odeur, cris spéciaux, etc.) ont, durant des
siècles sinon des millénaires, exercé une sorte de
fascination sur les facultés d'observation et l'imagination des peuples
du monde bantu et, même temps, elles ont sollicité leur
curiosité et leur sensibilité écologique. On observe
fréquemment une projection du monde social sur le monde animal et vice
versa. Ainsi que le notait Radcliffe Brown, « l'univers de la vie
animale est représentée sous forme de relations sociales, comme
celles qui prévalent dans la société des
hommes »280(*).
Récit281(*) en français n°15 de Kabou Mbemeni
Jean Pierre282(*) sur La conception de
l'éléphant et le totémisme chez les bisir
1. L'éléphant constitue un totem pour certain
clan. Le premier clan qui utilise l'éléphant comme totem, c'est
le clan Gimondu, lequel clan avait deux totems principaux :
l'éléphant et le léopard. L'éléphant
pourquoi ? L'éléphant c'est le « grand
boussolier », c'est le bulldozer, il creuse la route. Lors de la
grande migration, les Gimondu ont sans doute suivi la piste d'un
éléphant pour les amener jusqu'au lieu où ils se sont
établis. Chez les Bupeti, ils avaient trois bêtes. Ils avaient
l'éléphant, le léopard et l'aigle.
L'éléphant était le village, c'est le symbole de la
cité et quand tu es dans la cité, tu es à l'abri de tous
les dangers qui peuvent te guetter. C'est pourquoi les personnes qui avaient
pour fétiche l'éléphant avalait tout le village lorsque la
nuit tombait, parce qu'il n'y a pas une bête qui surpasse
l'éléphant la force. Le seul totem qui n'était pas
consommé chez les gimondu c'était seulement le léopard
parce que l'homme gisir ne consomme pas le léopard.
L'éléphant était aussi le symbole du partage et de la
générosité. Tous ceux qui avaient pour fétiche
l'éléphant étaient des personnes qui avient des grandes
familles, qui étient sollicités et généreuses.
Parce que la viande de l'éléphant est une viande du partage.
2. Par contre, il était interdit à un gimondu de
tuer la panthère ou l'éléphant. S'il le faisait, il tuait
son propre ancêtre, il se tuait lui-même. Mais si pendant, les
périodes de grande disette, un éléphant était
abattu, une personne ne peut plus avoir plusieurs interdits alimentaires. C'est
probablement pour cette raison que les gimondu consommaient
l'éléphant à l'exception des bibusi283(*) elles-mêmes.
L'interdit qui prévalait, c'était l'interdit commun à
toute la communauté villageoise à l'exemple du léopard.
L'éléphant avait une importance capitale. C'est le
président de la forêt. L'animal qui fait le plus peur en brousse,
c'est l'éléphant et non le lion ou la panthère. C'est
l'animal que l'on évite le plus en brousse.
Récit284(*) n°16 de Monsieur Léonce
Iwangou285(*)
sur Les conséquences et la gestion des plaintes des populations sur
la déprédation ces cultures vivrières par les
éléphants
1. Lorsque je reçois les plaintes, je les transmets
aux Eaux et Forêts qui eux, vont sur les lieux faire un constat. Ensuite,
ils me ramènent la plainte accompagnée du procès-verbal du
constat que je transmets chez le gouverneur à Mouila pour obtenir une
autorisation de battue. Mais depuis lors aucune suite n'a été
donnée aux correspondances. Ce qui fait que les populations abattent les
éléphants sans faire des déclarations. Mais l'une de nos
inquiétudes est que si nous délivrons des autorisations de
battue, les gens vont abattre les éléphants en quantité et
l'inconvénient c'est le risque de la disparition de
l'espèce.
2. Les conséquences de cette situation sont la
famine. L'autre conséquence où ce problème se fait plus
ressentir, c'est la pénurie alimentaire. La preuve c'est que le
marché n'est plus opérationnel puisqu'il n'y a pas de produits
à vendre. Pendant la période de décembre, janvier et
février, il était rare de voir une femme exposé même
un seul paquet de manioc en vente. (...) mais sinon les villageois
eux-mêmes savent pourquoi les éléphants détruisent
leurs plantations. Ce sont eux-mêmes les responsables.
Ce discours du préfet de Mandji, évoque d'une
part les causes et les conséquences de la déprédation des
cultures vivrières par les éléphants et d'autre part la
gestion des plaintes des populations relatives à la destruction de leurs
cultures vivrières. Au titre des conséquences, on relève
la famine et la pénurie alimentaire. Une fois que les populations se
rapprochent de lui avec des plaintes, il les transmet au service des Eaux et
Forêts départemental qui effectue des constats de terrain. Constat
à la suite duquel, le service des Eaux et Forêts établit un
procès-verbal de constatation qu'il joint à la plainte et renvoie
le tout chez le préfet. A partir de ce moment, le préfet transmet
le dossier chez le gouverneur pour solliciter des autorisations de battue
administrative.
Malheureusement, ces sollicitations d'autorisations de battue
administrative auprès du gouverneur ne sont quasiment pas agrées.
Selon le préfet, les autorisations de battue ne sont pas
délivrées à cause de la peur de la disparition de
l'espèce. De ce point de vue, nous voyons aisément que l'attitude
de l'administration consiste finalement à protéger les animaux au
détriment des hommes. Cette attitude dont les populations ont
conscience, poussent certain à procéder à des battues
illicites et sans déclaration.
Récit286(*) n°17 de Jules Olago287(*) sur La démarche
administrative en vue d'une autorisation de battue
d'éléphant
1. Après le dépôt de la plainte chez
nous, nous l'enregistrons puis nous allons sur le terrain pour faire le
constat. Nous mesurons l'étendons des dégâts, nous prenons
la mensuration des empreintes pour déterminer la taille et la structure
du troupeau. Au retour, nous rédigeons un procès-verbal de
constatation des dégâts. Nous déposons une copie de la
plainte et une autre du procès-verbal chez le préfet qui les
transmet chez le gouverneur. Nous de notre coté, nous envoyons aussi une
copie de la plainte et du procès-verbal à l'Inspecteur provincial
à Mouila. Puis le gouverneur délivre des autorisations de battue
sur avis de l'Inspecteur provincial.
2. Cette autorisation a une durée
déterminée. La durée peut être de trois semaines, un
mois, deux ou trois mois et elle précise le nombre
d'éléphants à abattre. Cette battue doit se
dérouler dans un périmètre de 5kms par rapport au champ.
Le chasseur doit avoir un permis de chasse, de l'expérience, un fusil
approprié tel que le 458 qui doit être assuré. Après
avoir abattu l'éléphant, le chasseur doit venir nous signaler,
nous allons sur les lieux pour faire un constat de battue. Nous prenons la
longueur des pointes, la hauteur au garrot, puis nous identifions le sexe. Et
nous récupérons les pointes.
3. Mais les populations ne sont jamais d'accord avec cette
mesure, elles se sentent souvent lésées parce que ce sont eux qui
achètent les munitions, qui trouvent le fusil et le chasseur. Et les
cultures détruites sont à eux. La délivrance des
autorisations des battues administratives dépend de l'ampleur des
dégâts. Mais tant qu'il n'y a pas de plaintes écrites
aucune autorisation de battue ne peut être livrée. Les
autorisations de battues délivrées, sont délivrées
par canton ou par village. Un canton ou un village peut recevoir une
autorisation pour trois ou quatre éléphants. Mais au niveau de la
commune, les autorisations sont individuelles.
Ce récit de Jules Olago répond à la
question de savoir quelle est la démarche entreprise pour obtenir une
autorisation de battue administrative. Selon notre informateur, pour obtenir
une autorisation de battue, il faut au préalable que les populations
déposent des plaintes auprès du service des Eaux et Forêts
ou auprès du préfet. Ce qui veut dire que les
éléphants peuvent venir détruire les cultures jusqu'au
niveau des jardins de case, tant qu'il n'y aura pas dépôt de
plainte, il n'y aura pas d'autorisation de battue. Une fois la plainte
déposée, un constat de terrain est effectué par les agents
des Eaux et Forêts de Mandji. A la suite de ce constat, un
procès-verbal de constatation faisant mention de l'ampleur des
dégâts, est rédigé. Puis, une copie de la plainte et
celle du procès-verbal sont transmises chez le préfet qui se
charge de les envoyer chez le Gouverneur de province. Et le service des Eaux et
Forêts départemental se charge lui-même de les transmettre
chez l'inspecteur provincial des Eaux et Forêts également à
Mouila. Après lecture du dossier par ces deux autorités
administratives provinciales, le gouverneur délivre des autorisations de
battue sur avis de l'inspecteur. Et l'inspecteur ne peut donner un avis
favorable que si l'ampleur des dégâts est avérée.
Ces autorisations de battues lorsqu'elles sont
délivrées, ont une durée déterminée qui peut
aller de trois semaines à trois mois et elles précisent le nombre
de bêtes à abattre. Et elles précisent également un
certain nombre de critères de chasse à respecter. Tout d'abord le
chasseur doit avoir un permis de grande chasse, un fusil de grande chasse
approprié et qui est assuré et avoir de l'expérience.
Ensuite, la chasse doit s'opérer dans un périmètre de 5kms
de la plantation. Une fois la bête abattue, le chasseur doit aviser les
responsables des Eaux et Forêts pour faire un constat de battue puis ils
récupèrent les pointes d'ivoire et la viande est donnée
à la population. Toutefois, il y a un cas d'exception qui ne
nécessite pas la demande d'une autorisation de battue administrative.
C'est le cas de légitime défense où un
éléphant peut être abattu s'il est surpris dans une
plantation.
Mais dans ce cas aussi, le chasseur doit le signaler
également aux agents des Eaux et Forêts qui doivent faire un
constat de battue, récupérer les pointes d'ivoire et donner la
viande à la population. Cependant, les populations ne digèrent
pas l'idée de voir l'administration des Eaux et Forêts
récupèrer l'ivoire. Elles estiment que ces pointes devaient leur
revenir dans la mesure où les cultures détruites sont les leurs,
les munitions et le fusil leur appartiennent et se sont elles-mêmes qui
se chargent de trouver le chasseur et de le contenter. Cependant, au regard de
toutes ces exigences notamment au niveau de la limite de la durée, on se
rend compte que l'administration gère les battues administratives de
manière à ce qu'elles ne soient pas exécutées afin
de protéger les animaux.
D'abord la démarche en vue de l'obtention d'une battue
administrative est lente, ce qui exige une longue période d'attente.
Ensuite, étant donné que les éléphants ont des
périodes où ils maraudent le plus, il est fort probable
qu'à la date de l'obtention de l'autorisation, les
éléphants aient changé de secteur. Par conséquent
votre autorisation sera nulle et sans effet puisqu'elle ne se prête pas
et la battue ne peut se faire qu'aux alentours de votre champ. Enfin, en milieu
villageois exigé d'un chasseur un permis de grande chasse alors que
celui-ci a été consacré chasseur d'éléphant
par les siens est un signe qui tend à ne vouloir l'exécution des
battues des éléphants.
* 261Récit
collecté le 24 août 2007, transcrit et traduit en français
par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 262 Camille MBOUMBA,
60ans, clan Budombi, tradipraticien et maître initiateur du
ndéya, quartier Plein-air.
* 263Récit
collecté le 05 mai 2007, transcrit et traduit en français par
MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 264 Gerùaine BIBALOU,
62 ans, agricultrice, clan Bumuedi, quartier Sievanou.
* 265 Le nguli est le terme
gisir qui désigne le coeur du palmier.
* 266Récit
collecté le 07 mai 2007, transcrit et traduit en français par
MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 267 Marie Augustine
MOUMBANGOU, 54 ans, agricultrice, clan Bundombi, quartier
Yabunga Diguema.
* 268 Gugatula maramba
désigne la période allant de mars jusqu'en mai où les
éléphants sont en pénurie de fruits en brousse et pour
survivre, ils viennent en force dans les champs des populations.
* 269Nzahu agabeli
miyanga chez les gisir c'est la définition de la période qui
correspond aux incursions des éléphants pendant la saison
sèche.
* 270Récit
collecté le 04 mai 2007, transcrit et traduit en français par
MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 271Charlotte KASSOU,
52 ans, agricultrice, clan Bumbamdinga, quartier Château.
* 272 Gisiemu est le pluriel
de bisiemu.
* 273Récit
collecté le 31 août 2007, transcrit et traduit en français
par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 274 Hilarion MATOUMBA, 75
ans, chasseur d'éléphants et agriculteur, quartier Miguebi.
* 275Récit
collecté le 08 mai 2007, transcrit et traduit en français par
MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 276 Adolphe MBOULA
YAKOUYA, 48 ans, agriculteur et maître du bwiti, clan
Bubuka, quartier Sangala.
* 277 Kiligu est un
fétiche destiné à protéger les champs et l'action
de faire un kiligu c'est gugiliga. Gugiliga c'est faire le kiligu.
* 278 Récit
collecté le 27 août 2007, transcrit et traduit en français
par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 279 Camille MBOUMBA,
60ans, clan Budombi, tradipraticien et maître initiateur du
ndéya, quartier Plein-air.
* 280 Radcliffe Brown,
cité dans LEVI-STRAUSS, Claude, 1962, Le totémisme
aujourd'hui, Paris, PUF, p 130.
* 281 Récit
collecté le 09 août 2007, transcrit par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 282 Jean Pierre KABOU
MBEMENI, 59ans, agriculteur, clan Bubuka, quartier Château.
* 283 Ici, ce terme renvoie
aux femmes de pouvoir.
* 284 Récit
collecté le 03 mai 2007, transcrit par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA.
* 285 Léonce
IWANGOU, Préfet du Département de
Ndolou-Mandji.
* 286 Récit
collecté et transcrit par MOUKANIMAMBOU-BIPAKILA le 03 mai 2007.
* 287 Jules OLAGO, 29 ans,
Chef-adjoint du Cantonnement des Eaux et Forêts.
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