2.2.1.3.2 La Société en Commandite par
Actions (SCA).
Cette société met en présence deux
catégories d'associés : les gérants commandités et
les actionnaires commanditaires. Le ou les commandités sont
indéfiniment responsables des dettes sociales de la SCA, les
commanditaires à l'inverse, ne le sont qu'à hauteur de leurs
apports. Comme le président de la SAS, le gérant de la SCA peut
être une personne physique ou morale, dont on peut prévoir
l'irrévocabilité pratique dans les statuts, et donc, pour une
personne morale, la cessibilité.
Les commanditaires peuvent, normalement
récupérer leurs apports à tout moment, ce qui peut
être une grande souplesse pour les investisseurs. Néanmoins, des
aménagements statutaires permettent de limiter cette faculté de
retrait, afin de laisser une plus grande liberté, in fine, aux
commandités.
Cette société présente l'avantage majeure
de mettre en place une structure de gérance commanditée qui
permet de détenir et d'exercer le pouvoir de contrôle sur la SCA.
Cette
96 Marie Babonneau - Dix bonnes raisons de choisir la
SAS - L'Entreprise - 14 décembre 2006
direction irrévocable présente l'avantage de
pouvoir être cessible et de pouvoir résister à toute OPA
hostile97, celle-ci ne pouvant de toute façon emporter le
pouvoir de direction. Le cas de l'OPA annoncée en 2006 sur EuroDisney
illustre ce principe98.
Quoiqu'il en soit, si elle permet d'épouser au mieux
les rapports de forces internes et de laisser aux dirigeants de plus grandes
marges de manoeuvre par rapport aux détenteurs du capital, elle est
d'une architecture délicate à mettre en place99.
2.2.1.3.3 L'option à retenir pour un OBO.
Dans le cadre d'un OBO, les praticiens sont très
majoritairement amenés à retenir l'option de la SAS pour la forme
sociale de la holding.
En effet, celles-ci fait l'objet d'une grande souplesse
statutaire et par la suite son fonctionnement est particulièrement
léger.
Cette option permet, par les droits de vote multiples de
conférer un pouvoir de contrôle à un dirigeant qui ne
détiendrait qu'une majorité relative du capital. Ceci permet donc
bien l'effet de levier juridique recherché.
Enfin, le statut d'actionnaire commanditaire au sein de la SCA
est en soi peu apprécié par des investisseurs (fonds de
capital-investissement...) qui exigent en général de pouvoir
contrôler l'évolution de l'opération de LBO ou d'OBO.
Intellectuellement intéressante, cette option ne semble pas pouvoir
être retenue dans le cadre d'une thèse professionnelle. Les cas,
très souvent mis en avant des SCA Lagardère ou Michelin ne sont
pas, en soi suffisants pour valider ce choix. Le but dans des montages
concernant avant tout des PME est en effet d'obtenir une véritable
souplesse statutaire, source d'efficacité tant en terme d'architecture
globale que de fonctionnement courant. Aussi, le choix de la SAS,
confirmée empiriquement semble être celui
97 La SCA en question - Agence pour la création
d'entreprise
98 OPA sur Disney : le gendarme de la bourse
enquête - Le Figaro - 29 novembre 2006
99 Virgine Pham, Frédéric Garcia -
LBO : Mode efficace de financement d'acquisition des entreprises ? Etude des
mécanismes et analyses de facteurs de réussite et d'échec
des opérations de financement d'acquisition d'entreprise par effet de
levier - 2003 CNAM
vers lequel ont intérêt à s'orienter les
dirigeants actionnaires souhaitant monter un OBO sur leur entreprise.
Si la holding doit faire l'objet d'une optimisation juridique
poussée, la cible, bien que préexistante peut aussi faire l'objet
de certains aménagements100.
En effet, la cession de part sociale entraîne
l'acquittement de droits correspondant à 5% de la valeur de titres
cédés, et ce, sans plafond. A l'inverse, la cession d'actions
s'accompagne de droits de 1,2%, plafonnés à 4
000 €.
Dans ce cadre, en prévision d'un montage entraînant
la cession des titres de sa société, le dirigeant a
intérêt à transformer, par exemple, sa Sarl en SA ou
SAS.
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