1.3 Solutions faibles ou
généralisées
Courbes de choc-Condition de Rankine-Hugoniot
Il faut donc considérer (comme il est
classique en E.D.P), une autre notion de solution pour (1.1),
qui permette d'obtenir l'existence d'une solution sur ]0,
oc[xR tout entier et non pas uniquement pour des temps
petits.
Soit à résoudre le problème de
Cauchy suivant :
{ ut + f (u (t,
x))x = 0 dans (0, oc) x R
(1.3) u(0,x)=u0(x) sur
{t=0}xR
Posons
C'° c = C'° c ((0, oc) x R)
= {?: (0, oc) x R ?Rn
régulière tel que support ?
compact } L'idée ici est d'utiliser le principe des
fonctions-test on prend une fonction régulière, on
multiplie l'équation par cette dernière puis on
intègre par partie.
Définition 1.1. u E L'° ((0,
oc) x R; Rn) est une solution faible du
problème (1.3) si u vérifie
l'égalité :
f f f
(1.4) (u?t + f (u)
?x) dxdt + u0 (x) ?
(0, x) dx = 0
0 R R
'°
avec ? E C'° c .
Remarque 1.2. Si u est une solution
classique (régulière) de (1.3), alors en
multipliant la première équation de (1.3) par ?
et intégrant par parties, on obtient (1.4) .Mais (1.4)
n'a de sens que si u et f(u) sont
localement intégrables.
Soit la situation où nous avons une solution faible de
(1.3) qui est assez régulière sur l'un ou
l'autre côté de la courbe C le long de
laquelle u a un saut de discontinuité. Plus
précisement, supposons un domaine V C (0, oc) x
R tel que V = V g U Vd et V
g n Vd = C. En supposant u assez
régulière dans Vg avec pour
condition initiale ug = u0/Vg , et
choisissant la fonction ? tel que support ?
compact dans Vg, alors on déduit de (1.4)
que :
(1.5) ut+f(u)x
=0dansVg
De même on a, ut + f (u) x
= 0 dans Vd à condition que u soit
assez régulière dans Vd, ayant
pour condition initiale ud et support ? compact dans Vd
.
A présent, choisissons la fonction test ? tel
que support ? compact dans V et qui ne
s'annule pas forcement le long de la courbe C. Alors en
utilisant (1.4), on obtient :
0=
|
f '° f
0 R
|
(u?t + f (u) ?x)
dxdt
|
ff ff
(1.6) = (u?t + f (u)
?x) dxdt + (u?t + f (u)
?x) dxdt
Vg Vd
Comme support ? compact dans V, on
déduit :
(u(pt f (u) (px) dxdt =
_
g(ut f
(u)x)(pdxdt
vg v
Z(ugv2 + f
(ug) v1) ?dl
+
C
(1.7)
|
ZZ(u(pt f (u) =
(usv2 + f (ug)
cpdl Vg
|
d'après (1.5) où v =
(v1,v2) est la normale
unitaire à la courbe C dirigée de
Vg vers Vd.De même on a :
(1.8) (u?t + f
(u)?x) dxdt = -
L(udv2+f (ud) v1)
?dl
Vd Additionnant (1.7) et (1.8), en utilisant (1.6), on a
:
ZC
[(f (ug) - f
(ud)) v1 + (ug - ud)
v2] ?dl = 0 pour toute fonction
régulière ? . Ainsi :
(1.9) (f (ug) - f
(ud)) v1 + (ud --- ug)
v2 = 0
le long de C Supposant C paramétrée
par {(t, x) / x = s (t)}
pour toute fonction régulière s (.)
: [0, +8) ? R. Alors
v = (v1,v2) = (1 +
ÿs2)--
|
1
2 (1, - ÿs) ,
|
où (sÿ =
ddts).(1.9)
devient alors :
(1.10) (f (ud) - f
(ug)) = sÿ (ud - ug)
dans V le long de C
Remarque 1.3. R1 : ud -
ug est appelé le saut de u à travers la
courbe C, f (ud) - f (ug)
, le saut de f (u) et ó =
sÿ la vitesse de la courbe C.
R2 : la droite d'équation x
(t) = ót est appelée une courbe de choc
Définition 1.2. L'égalité
(f (ud) - f (ug)) =
ó (ud - ug) est appelée condition de
saut de Rankine-Hugoniot.
Question : A-t-on toujours unicité des solutions
faibles?
Nous allons à travers un exemple montrer que
les solutions faibles ne sont pas toujours uniques.
Exemple 1.2.
1- En revenant à l'exemple 1.1 i), pour t = 1, en
cherchant la solution sous forme "onde de choc", on a
r 1 si x<s(t)
u1 (t, x) = 0 si x > s (t)
où s (t) = 1 + t
2
s (t) est la courbe de choc
déterminée par la condition de Rankine-Hugoniot.
( u2 )
2- Soit l'équation de Burgers
ut + = 0 avec pour condition initiale u0 définie
par 2 x
{ --1 si x < 0
u0 (x) = 1 si x > 0 .
Définissons la fonction u par :
{ --1 si x < 0
u (t, x) = 1 si x > 0 i.e u
(t, x) = u0 (x) pour tout (t, x) E
[0, oc) x R.
Alors u E L00 ((0, oc) x
R, R) et par calcul on a :
Z 00 Z 0 Z 0 Z 00
(u?t + f (u) ?x)
dxdt + u0 (x) ? (0, x) dx
= f (--1) ? (t, 0) dt
0 --00 --00 0
et
Z 00 Z +00 Z +00 Z
00
(u?t + f (u) ?x)
dxdt + u0 (x) ? (0, x) dx
= -- f (+1) ? (t, 0) dt
0 0 0 0
En sommant ces deux résultats, on constate que
u est solution faible puisque f (+1) =
f(--1)
3- Donnons encore un exemple avec le même flux f
et la même condition initiale. On définit la fonction v E
L00 ((0, oc) x R, R) par :
?
??
??
--1 si x < --t
x
t
1 si t < x
si --t = x = t
v(t,x) =
(v2
Dans le domaine --t < x < t,on a vt +
2
)= 0 et un calcul plus poussé permet de
montrer que v est une solution faible. En
effet, comme précédemment, on a :
x
Z 00 Z --t Z --t Z
00
(v?t + f (v) ?x)
dxdt + v0 (x) ? (0, x) dx
= f (--1) ? (t, --t) dt ,
0 --00 --00 0
Z 00 Z t Z t Z
00
(v?t + f (v) ?x)
dxdt + v0 (x) ? (0, x) dx
= f (1) (? (t, t) -- ? (t,
--t)) dt
0 --t --t 0
et
Z 00 Z 00 Z 00 Z
00
(v?t + f (v) ?x)
dxdt + v0 (x) ? (0, x) dx
= -- f (1) ? (t, t) dt.
0 t t 0
D'où
Z 00 Z +00 Z 00 Z
00
(v?t + f (v) ?x)
dxdt + v0 (x) ? (0, x) dx
= f (--1) ? (t, --t) dt
0 --00 0 0
Z Z
+ f (1) (? (t, t) - ? (t,
-t)) dt - f (1) ? (t, t) dt = 0,
car f (1) = f (-1) ,
0 0
et v est bien une solution faible
(appelée"onde de raréfaction"). En donnant ces deux exemples, on
a montré qu'il peut avoir plusieurs solutions faibles. Cela
ne correspond pas aux observations faites sur les modèles
physiques dont la modélisation conduit à la
première équation de (1.1) et cela n'est pas
satisfaisant du point de vue mathématique.
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