Chapitre 1
PRÉLIMINAIRES
1.1 Rappels
Dans ce paragraphe, nous
énonçons deux résultats fondamentaux (admis)
pour la démonstration des résultats de ce doucment.
Théorème 1.1. (théorème des fonctions
implicites). Soit U un ouvert deR2n, soit f E
C1 (U, Rm) tel que
Jf (x0, y0) =6 0. Alors il existe un ouvert
V C U avec (x0, y0) E V, un ouvert W C
Rn avec x0 E W et un
difféomorphisme g : W -?Rn E
C1 tel que : *g(x0) =
y0
*f(x,g(x)) = z0
(xEW) oùz0=f(x0,y0)et
* Si (x,y) EV et f(x,y) =
z0 alors y =g(x)
*SifECk alorsgECk
Théorème 1.2. (théorème des
fonctions inverses). Soit U un ouvert deRn, soit
f E C1 (U, Rn) tel
que Jf (x0) =6 0, alors il existe un
ouvert V C U avec x0 E V, un ouvert W C
Rn avec z0 E W tel que
:
* La carte f : V -? W est bijective et
*f_1:W -? V est C1
* Si f est Ck, alors
f_1 est Ck
Une première idée pour résoudre le
problème (4) étant de chercher des solutions
régulières, la méthode des
caractéristiques nous semble indiquée.
1.2 La méthode des caractéristiques pour
l'E.D.P du premier ordre ut (t, x) + f (u (t, x))x = 0.
On considère dans cette partie les problèmes de la
forme
{ ut (t, x) + f (u (t,
x))x = 0 t > 0, x E R (1.1)
u(0,x)=u0(x) xER
Avec f E C°° (R) et u0
E L°° (R). On prend ici u0 assez
régulière (par exemple C°° avec
toutes ses dérivées bornées). L'idée est de
chercher une fonction X : [0, 0e) -? R
(appelée courbe caractéristique) telle que,
si u est une solution classique de( 1.1);
l'application t i-? u (t, X (t)) soit constante, on
aurait alors :
d dt{u(t,X(t))} =
ut (t,X(t)) +
|
Xÿ (t) ux (t, X
(t)) = 0
|
et, puisque u vérifie (1.1), on a
aussi :
ut(t,X(t))+fÿ(u(t,X(t)))ux
(t,X(t)) = 0
Par identification, on obtient Xÿ
(t) = fÿ (u (t, X
(t))) et se souvenant que l'on a u (t, X
(t)) constant et en notant X (0) = x, on
trouve
Xÿ (t) =
|
fÿ(u0(x)),
soitX(t)=x+tfÿ(u0(x)).
|
Les caractéristiques, courbes
régulières le long desquelles
les solutions de (1.1) sont constantes sont donc des droites, et pour tout
x E R, on a
( )
u t, x + t fÿ (u0
(x))= u0(x)
La méthode des caractéristiques ne
donnant des solutions régulières que pour
des temps très petits, nous allons donner un résultat
qui nous permette de trouver la valeur limite de ce temps, au
déla de laquelle la méthode des
caractéristiques n'est plus fiable.
Théorème 1.3. (théorème du temps
optimal T*) Soient u0 et f des fontions
données de classe C2, bornées et
à dérivées bornées. Soit
n o
+0e · ÿ
-1
n o
infxER f· (u0 (x))
ÿu0 (x)
n o
si infxER f· (u0 (x))
ÿu0 (x)<0
?
???
???
T*=
Alors
* il existe un a > 0 tel que
l'application
( )
ø : (t, x) E]a, T
*[×R ? t, x + f ÿ
(u0 (x)) tE]a,
T*[×R est un C°°
-difféomorphisme.
* la solution du problème (1.1) est alors donnée
par u (t, x) = u0 (?(t,
.)_1 (x)) où ?(t,
.)(x) (x) = x + tf ÿ (u0
(x)).
Preuve. 1- Soit ?t (x) = x +
fÿ (u0 (x)) t, on a
ÿ?t (x) = 1 + f· (u0
(x)) ÿu0 (x) t; pour tout t E
[0, T*[, ÿ?t > 0 sur R, et
si on prend a < 0 assez petit, par exemple a tel
que
|
asup
x
|
(f·(u0 (x))
ÿu0 (x)) <1 (reste vrai sur
]a, 0]),
|
Pour tout t E]a, T*[, ?t
est donc strictement croissant sur R et, puisque u0
est bornée, ?t (x) ? #177;0e
lorsque x ? #177;0e. Pour ces t, ?t
est donc un difféomorphisme de R.
Cela prouve le caractère bijectif de e : Pour
tout (s, y) E]a, T*[×R, il
existe un unique (t, x) = (s, v,;1
(y)) tel que e (t, x) = (s,
y) . On a de plus
|Je (t,x)| = det
|
1 0
fÿ(u0 (x))
ÿvt (x)
|
|
ÿvt (x) .
|
Ce qui montre que e est un
difféomorphisme local en tout point de ]a,
T*[×R, puisque son déterminant
jacobien ne s'annule pas sur cet ensemble.
2- On a e (t, x) = (t, vt
(x)) e (t, v71 (x)) = (t,
vt (vt 1 (x))) = (t, x) . D'autre
part,
u (e (t, x)) = u0
(x), d'où u (t, x) = u (e
(t, vt1 (x))) = u0
(vt 1 (x)).
Il reste à montrer que u
définie bien la solution du problème (1.1).
En effet, u (t, x) = u0 (vt 1
(x)) ut (t, x) + fÿ
(u0 (vt 1 (x))) ux (t,
x)
=(v-1
t(x))tÿu0
(v71 (x)) + (v71
(x))xÿu0 (x))
fÿ (u0 (v71 (x)))
Or (vtov71) (x)=x
v71 (x) + tf (u0
(v71 (x))) = x
0 = et {v71 (x) +
tfÿ (u0 (v71
(x)))}
et{v71 (x)}
+f(u0 (x))) + tf·
(u0 (vt 1 (x))) u0
(v71 (x)) et{v71
(x)}
??t {v71 (x)}
=
|
fÿ
(u0(v-1t(x)))
|
1 + tf· (u0
(v71 (x))) ÿu0
(v71 (x))
|
et ? {v71 (x)} = 1
1 + tf· (u0
(vi1 (x))) ÿu0
(v71 (x))
d'où (v71
(x))tÿu0 (v71
(x)) + (v71 (x))
xÿu0 (v71 (x))
fÿ (u0 (v71 (x))) =
0 et
u (t, x) = u0 (v71
(x)) est solution du problème (1.1).
D'où le théorème.
La méthode des caractéristiques
permet donc de construire (explicitement modulo l'inversion de v) une
solution régulière à (1.1), mais sous les
hypothèses structurelles concernant
f· et ÿu0, uniquement
locale en temps.
Question : Peut-on construire
génériquement une solution
régulière définie sur ]0,
8[×R ? A travers quelques exemples,
procédons à une illustration.
Exemple 1.1. i) Considérons l'équation
de Burgers :
ut + ( 22) =0 x
avec condition initiale continue
u (0, x) = u0 (x) =
|
?
?
?
|
1 si x = 0 1 --- x si 0 = x
= 1 0 si x= 1
|
u0 (x) E/ C1
|
2
On a f (u) = u2
fÿ (u) = u f· (u) = 1 et
en utilisant le théorème précédent,
on deduit la valeur du temps optimal d'existence de solutions
classiques comme étant T* = 1. On en
déduit que, pour tout t < T*, la
solution peut être cherchée par la
méthode des caractéristiques.
la fonction ?t ayant pour expression :
?
?
?
x 7?
x+t si x<0
,
(1 -- x)t+x si 0<x <1
x si x=1
alors
|
?-1 t
|
(x)=
|
?
?
?
|
x--t si x<t
x-t
1-t si t<x<1
x si x=1
|
et la solution u est donnée par :
u(x)=
|
?
?
?
|
1 si x<t
1-x
1-t si t < x < 1 0 si x=1
|
.
|
ii) Considérons à présent
l'équation de Burgers avec pour condition initiale
continue, u0 (x) = 1 + x2,
1
(u2 )
u assez régulier ut + = 0
? ut+uux = 0.
2 x
D'après le théorème 1.3, on peut
déduire la valeur de T* comme étant
J27 (car en
8
posant g (x) = ).
|
--J27
(1 + x2)2, le minimun de g est atteint au
point x0 = --2x 1
J3 et vaut 8
|
*Par conséquent; pour t < T
*, les caractérisitiques sont des applications
?t (x) : t 7? x + tu0
(x) = x + 1 +x2, u étant constant le
long de cette caractéristique, t
le problème admet donc une unique solution
donnée par :
.
(1.2) u(t,x) = u0 (?-1
t (x))
Remarque 1.1. Au vu des deux exemples ci-dessus, on
peut faire le constat suivant : même si la condition initiale est
seulemlent continue, même si la condition initiale est infiniment
dérivable, la solution peut devenir discontinue après un temps
fini. Pour t > T *, les solutions classiques n'existent
pas, car la fonction x 7? ?t (x) n'est plus injective et les
caractéristiques vont pouvoir se rencontrer, ce
qui constitue une situation incompatible : chaque
trajectoire porte une valeur différente de la solution, et au niveau de
l'intersection de ces trajectoires, on se retrouve avec deux valeurs
différentes de la solution. Cette situation est
physiquement envisageable, et se traduit par
une onde de choc. Il peut aussi y avoir une situation contraire ou
ces trajectoires divergent (ou s'écartent), laissant
apparaître une onde de détente ou de raréfaction dans
l'ouverture créée par la divergence du faisceau des
caractéristiques. Il est donc indispensable de
caractériser ce lieu de rencontre, on a donc recours à la notion
de solutions faibles où généralisées.
Dans toute la suite, on étudiéra le problème
pour le cas n> 1.
|