1.4 Ondes mobiles- Systèmes hyperboliques.
Nous allons à présent nous intéresser
à une bonne définition des solutions faibles
généralisées, ceci va entrainer le
critère d'entropie basé sur l'analyse d'ondes de choc.
Nous devons considérer la non linéarité de f dans
l'espoir de mettre sur pied une bonne approche mathématique
et de bonnes conditions physiques . Notre étude
portera sur le système de lois de conservation.
(1.11)
|
?
??
??
|
u1 t + (f1
(u1...un)) = 0 un t
+(fn
(u1....un)) = 0
|
Le système (1.11) s'écrit sous la forme
quasilinéaire
(1.12) ut+A(u)u =0
Ici, on veut chercher des solutions particulières
qui ont la forme d'ondes mobiles : (1.13) u (t,
x) = v (x ? ót)
(t> 0, x E R) où la fonction v
et la vitesse ó E R sont des inconnues. En substituant
(1.13) dans (1.12), on obtient l'égalité :
(1.14) ?ó v ÿ(x ? ót) +
A (v (x ? ót)) vÿ (x ?
ót) = 0
Par observation de (1.14), on constate que
ó est la valeur propre de la matrice A(v)
correspondant au vecteur propre ÿv. Cette conclusion
suggère que si nous devons chercher des solutions
de notre système d'E.D.P sous forme d'ondes mobiles ou plus
généralement de vagues, solutions de
(1.12), nous devons imposer une certaine condition
d'hyperbolicité concernant les valeurs propres de
A.
Définition 1.3. Si pour tout u E
Rn, les valeurs propres de A(u) sont
réelles et distinctes, on dit que le
système (1.12) est strictement
hyperbolique.
Dans toute la suite, nous supposerons le
système d'E.D.P (1.12) (pour le cas spécial A
= Df) strictement hyperbolique.
Notations
(i) Nous écrirons
À1 (u) < · · ·
< Àn (u)
pour désigner les valeurs propres
réelles et distinctes de A (u) dans l'ordre
croissant.
(ii) Pour k = 1 · · · n, dk
(u) le vecteur propre non nul tel que :
A (u) dk (u) = Àk
(u) dk (u).
(iii) Sachant qu'une matrice et sa transposée
ont le même spectre, introduisons les vecteurs propres gk
(u) pour la matrice transposée A
(u)T, on a :
A (u)T gk
(u) = Àk (u) gk (u)
,
qui peut s'écrire encore :
gk (u) A (u) = Àk
(u) gk (u).
Ainsi {gk
(u)}1<k<n pourra être
regardé comme famille de vecteurs propres de
gauche et {dk
(u)}1<k<n celle de droite.
Remarque 1.4. On pourra considérer les familles
gk (u) et dl (u) telles que :
gk (u) dl (u) = äkl, u E
Rn. En effet; Àl
(gkdl) = gk (Àldl)
= gk (Adl) = ATgkdl =
Àkgkdl (Àk - Àl) gkdl = 0
d'oùk =6 lgkdl=0 car
Àk=6Àl.
Question : Comment se comporte la notion
d'hyperbolicité stricte dans un changement de
coordonnées?
Théorème 1.4. (invariance de
l'hyperbolicité dans un changement de
coordonnées). Soit u une solution
régulière du strict système
hyperbolique (1.12).
Soit Ö : Rn
?Rn un difféomorphisme assez
régulier d'inverse W. Alors
u = Ö (u),
est solution du système strictement
hyperbolique :
(1.15) ut +
|
A (u) ux = 0
|
dans (0, oc) x R pour (1.16)
|
A (u) := DÖ (W (u))
A(W (u)) DW (u).
|
Preuve. 1- Le changement de fonction inconnue u
7?u = Ö (u) transforme l'E.D.P (1.11) en l'E.D.P (1.15).
2- Prouvons que le système (1.15)
est strictement hyperbolique. Si Àk
(u) est une valeur propre de A (u) avec pour
vecteur propre de droite dk (u) correspondant, on a: A
(u) dk (u) =
Àk (u) dk (u).
Posant
(1.17) on a : (1.18) de même on a :
|
r dk (u) := DI (W
(u)) dk (W (u)) Àk
(u) := Àk (W (u))
A (u) dk (u) = Àk
(u) dk (u),
|
Au vu de (1.17)...(1.19), on conclut que le
système (1.15) est strictement
hyperbolique
rgk (u) := gk ( W (u))
DW (u) gk (u) A (u) =
Àk (u) gk (u) (1.19)
.
Question : Comment se comporte Àk (u),
gk (u) et dk (u) quand u
varie?
Théorème 1.5. (Dépendance des valeurs et
vecteurs propres de u). On suppose la matrice A assez
régulière, strictement
hyperbolique, Alors :
i) Àk (u) dépend
régulièrement de u E Rn ;
1 = k = n
ii) En outre, on peut choisir les vecteurs gk
(u) et dk (u) dépendant
régulièrement de u tel que
|dk(u)| = 1, |gk(u)| =1,
1 = k =n
Preuve. 1- A(u) étant strictement
hyperbolique, pour tout u0
ERn, on a :
À1 (u0) < ...
<Àn (u0).
Pour k fixé dans {1, ..., n},
pour u0 E Rn, soit dk
(u0) satisfaisant
A(u0)dk(u0)=Àk(u0)dk(u0);
|dk(u0)| = 1,
supposons dk (u0) = en =
(0, 0, .., 1).
En premier lieu, montrons que dans un
voisinage de u0, il existe des fonctions assez
régulières Àk (u) , dk
(u) telles que
A(u)dk(u)=dk(u)Àk(u),
|dk(u)| =1.
2- On applique le théorème des fonctions
implicites à la fonction régulière I :
Rn x R x Rn ?
Rn+1 définie par:
I (d, À, u) = (A (u) d -
Àd, |d|2) (d, u E Rn;
À E R).
-d1
ôI (d,À,u)
=
ô (d, À)
A(u) - ÀI ...
-dn
2d1...2dn 0
((n+1)×(n+1))
Or dk (u0) = en, il suffit
de vérifier que :
(1.20) det
|
A(u0) - ÀI
|
0 ...
-1
|
=6 0
|
0...2 0
3- Pour å > 0 suffisament petit, la matrice
(1.21) Aå = A
(u0) - (ëk (u0) +
å) I
est inversible. Aå
(en) = ?åen, par
conséquent
=
I . . .
(-å)-1
0...0 1
Aå ...
0
0...2 2 (?å)-1
Sachant que le déterminant de la 2e matrice
vaut 1, on a : 0
det
|
Aå
|
. . . -1
|
= 2 (--å)-1 (det
Aå) = 2 Y
j6=k
|
(ëj (u0) - ëk
(u0) --- å) (-å)
(-å)-1
|
(u2)2 u1
f3 (u) = u2u3
u1
f1 (u) =u2
--
u3 1 (u2)2
+p )
u1 2 u1
f2 (u) =
p u1
u1 2 u1
u3 1 (u2)2 u2
u1
?
???????
???????
f (u) =
0...2 0
qui tends vers 2 Qj6=k
(ëj (u0) --- ëk (u0))
quand å > 0.
Comme A (u0) est strictement
hyperbolique, la dernière expression est non nulle
et la condition (1.20) est vérifiée. Nous allons ainsi
invoquer le théorème des fonctions implicites pour
extraire dans un voisinage de u0, les fonctions
régulières ëk (u) , dk
(u) satisfaisant le théorème. Preuve similaire
pour les vecteurs propres de gauche
Exemple 1.3. Soient les équations d'Euler
d'écoulement de gaz compressible en dimension 1 suivantes
:
(1.22)
|
?
?
?
|
ñt + (ñv)x =
0 ( conservation de la masse)
(ñv)t +
(ñv2 + p)x = 0 (
conservation du moment) (ñE)t +
(ñEv + pv)x = 0 ( conservation de
l' énergie)
|
dans (0, 8) x IR où ñ
est la densité de masse, v la vitesse et E la
densité d'énergie par
2
unité de masse, p la pression . (E =
e + v 2 , e énergie interne). Le
système sera strictement hyperbolique
si :
Op
p > 0, Oñ > 0, et Op
> 0.
Oe
Cette assertion est très difficile à
vérifier directement, car le flux définit comme ci-dessous est
compliqué.
où u = (ñ,ñv,ñE)
,u = (u1,u2,u3) ,u1 >
0.
Supposons un changement de fonction inconnue et
regardons la densité ñ, la vitesse v
et l'énergie interne e comme des inconnues,
d'où le système (1.22) devient alors :
|
ñt + vñx +
ñvx = 0 vt + vvx +
ñ1 vx= 0 et +
vex + p ñvx = 0
|
où ñ> 0.
|
Posant w = (ñ, v, e), ce
système devient wt + A (w)
wx = 0 où
(1.23) A(u)=u2I+
0 u1 0
|
A(u)
|
Oñ (u1, u3) 0 1
Op Op
u1Oe (u1, u3)
1
u1
1
A(u)= u1
0
p(u1,u3) 0
Le polynôme caractéristique de
A (u) est --À
(À2 -- ó2) pour
On revient à (1.23) et on voit que les valeurs
propres de A sont :
À1=v--ó, À2=v,
À3=v+ó, ó>0
ó est la vitesse locale de son.
Par conséquent, wt + A
(w) wx = 0 est strictement
hyperbolique à condition qu'on ait
Op Op
>0et >0.
Oñ Oe
Utilisant le théorème 1.4, on déduit
que les équations d'Euler sont strictement
hyperboliques.
|