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La Littérature Hypertextuelle, analyse et typologie

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par Aurélie CAUVIN
Université de Cergy Pontoise - Maitrise de lettres Modernes 2001
  

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D. Le renvoi hypermédia 

Le renvoi multimédia selon Dirk Schroder se subdivise ainsi : lien vers une image ( vers une illustration ) ; lien vers un film ( offre un film et le joue ) ; lien vers un son et enfin le lien vers une animation. Au terme de multimédia, le terme d'hypermédia semble plus adapté. L'hypermédia, dûment défini dans la première partie, est « un système documentaire permettant d'établir, à partir d'un document de départ des liaisons interactives entre les textes, les sons et les images » Au regard de cette définition l'hypermédia se conçoit comme une interaction du texte, avec le son et les images. L'hyperfiction, même si elle privilégie le texte lui fait aussi des « infidélités ». L'écrivain se voit attribuer, selon les mots de Lucie de Boutiny, une nouvelle « mission », il doit passer au graphisme, une nouvelle syntaxe de l'oeuvre en résulte : celle de l'informatique. Elle met aussi l'accent sur le fait qu'Internet permet une confluence des divers arts : la musique, le cinéma, la peinture...Pour reprendre Anne Cécile Brandenbourger il est certain qu'Internet est « un farwest virtuel qui est le lieu privilégié de l'expérimentation », le farwest symbolise un espace vierge, inorganisé, un milieu sans loi, ni réglementation, où l'oeuvre n'est soumise à aucune règle précise. Nous avons déjà mis en évidence que l'hyperfiction était un lieu de complémentarité du graphisme, de disciplines qui convergent, se complètent, se nourrissent. L'hyperroman apparaît ainsi comme un creuset artistique, esthétique peut-être. Pour éclairer cette littérature du multimédia, Xavier Malbreil277(*) définit le rapport du texte au son, à l'image ainsi :

« Le passage de l'écriture/littérature traditionnelle à la l'écriture/littérature multimédia est le passage de l'unique au multiple. Un écrivain papier écrit en général seul, et à destination d'un lecteur seul. Une oeuvre multimédia se crée souvent à plusieurs, et sa lecture en est souvent collective : une équipe se répartissant les tâches; plusieurs personnes réunies devant un écran commentant telle ou telle animation, suggérant de cliquer à tel ou tel endroit. D'autre part, même si le créateur d'oeuvre multimedia est seul, il devra se servir de logiciels de création graphique, d'animation, qui ont été créés par des équipes nombreuses, et qui portent la marque de cette diversité/pluralité. »

Nous avons déjà souligné l'influence de la télévision comme principe d'écriture-lecture. Mais l'hyperroman peut parfois mettre en jeu du son, des animations, des images. Jean-Louis Weissberg278(*), s'est interrogé sur le problème de la séquentialité en rapport avec l'hypermédiation. L'hypermédia fait aussi appel au concept de tabularité, dans la mesure où le visuel est grandissant, mais selon les types de média, le son par exemple ou la vidéo, qui implique une structure linéaire, Jean Louis Weissberg défend l'idée que la non-linéarité de l'hypertexte serait remise en cause dans le processus de l'hypermédia.

1. L'image comme lien vers un texte

L'hypertexte ne peut apparemment se concevoir sans l'hypermédia. C'est pourquoi le préfixe hyper dans le terme « hyperfiction » peut s'apparenter à « l'hypermédia », dans la mesure où il est une interaction du texte et de l'image, cette dernière a plusieurs fonctions. La dialectique s'établit essentiellement autour de deux relations principales. L'image comme illustration ou l'image comme transition. Lorsque l'image acquiert le statut d'illustration elle peut s'apparenter à la relation macro-récit, micro-récit dans la mesure où l'image, la vidéo devient source de narration. L'image se conçoit aussi comme une transition entre deux textes. Elle prend le schéma suivant : texte image texte. Ainsi dans Apparitions inquiétantes, le processus est systématisé. Elle a construit l'oeuvre en ligne ainsi : les pages principales du texte sont classées sous le nom « apparitions inquiétantes », d'autres pages sous l'appellation « inconscientes », sorte de commentaires ajoutés au texte principal. Ils ne sont que des micro-récit et ne permettent pas d'aller vers un autre texte, ils nous renvoient automatiquement une fois le texte lu au texte A :

(url : www.anacoluthe.com/bulles/apparitions/inquietantes/librairie.html#1)

Texte A

L'annonce disait :

Texte B

(url :www.anacoluthe.com\bulles\apparitions\inconscient\librairie1.html)

« ... Cocktail réservé à la presse... salauds de journalistes!... tiens, au fait, j'ai jamais buté de journaliste... Faudra que j'y pense... »

le texte B est considéré comme un commentaire inconscient, attribué au personnage « Ricky », l'agenda culturel est le lien entre les deux textes. Le commentaire « inconscient », non pas oral mais ici pensé, se porte sur « A 16 h cocktail réservé à la presse », les points de suspension laissent entendre un possible arrêt de la pensée, une pause pour ensuite reprendre ses réflexions. Le narrateur est ici en focalisation interne, livrant au lecteur les inconsciences (aux sens de dont on ne se rend pas compte). Le lien entre les deux textes est toujours une image, une vignette, afin de distinguer les liens vers d'autres textes sources, des liens comme celui-ci. Chaque page écran est ainsi construite, elle contient de deux à trois vignettes, qui peuvent renvoyer vers un texte, vers une animation, vers un poème voire un article de dictionnaire, des proverbes. Mais le lien n'est jamais un mot, sauf sur la version PDF, où le retour vers A, a disparu, moins complète car réécrite, en effet la version PDF apparaît comme une peau de chagrin, une fois les deux versions comparées. Ce qui faisait la spécificité d'Internet et du lieu multiple, de la convergence des différents médias a disparu : les images sont en noir et blanc, elles n'ont plus qu'un statut d'illustration, le son et les animations ont eux aussi disparu.

L'image ne renie pas son statut d'illustration mais elle devient prétexte à un autre texte. Généralement elles se situent en marge du texte, appelées aussi vignettes, elles acquièrent le statut de passerelle. Par exemple François Coulon que ce soit dans 20% d'amour en plus ou dans Pause, utilise les objets comme motivation : un téléphone, un visage, un livre...apparaissent comme autant de liens vers une possible conclusion. Alors qu'il s'en sert pour créer à chaque fois un nouveau texte principal, Anne Cécile Brandenbourger créer des situations d'arrière-plan, des personnages secondaires, des voix off. L'image est aussi un micro-récit, elle fait partie intégrante du texte, et comme l'explique Dirk Scröder279(*) :

« Wichtig ist, dass die Seitengestaltung, die Auswahl und Platzierung des grafiken, die Ausgabe von Musik, Geräusch und Sprache, das Einbinden von videos und Animationen (bis hin zur Texanimation) keine Zugaben zum Text sind sondern gleichberechtige Komponenten »280(*)

* 277 Xavier Malbreil, entretien réalisé pour manuscrit.com, avril 2001.

* 278

* 279 Dirk Schröder, « der Link als Herme und Seitensprung », in Hyperfiction

* 280 Il est important de considérer que la mise en page, le choix et l'emplacement des graphismes, l'émission de musique, de bruit, de voix, l'intégration de vidéo et d'animation (y compris les animation de textes) ne sont pas des ajouts au texte mais des composants égaux en droit ».

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