Disparités
· La vie estudiantine ou professionnelle
Pour tous les cas, sauf pour C1, C2 et C6, l'existence sociale
collective postconversion est marqué par la vie estudiantine.
Période de succès universitaire, elle ne révèle pas
de disfonctionnement, ni de difficultés pour les individus à
s'adapter au monde universitaire ou au système d'études. Pour C3,
la période est favorable au développement de sa foi islamique et
de sa pratique. Pour les autres, il s'agissait de poursuivre un cursus, social,
familial et universitaire, sans accrocs. Pour C1, cette période est
celle de l'apprentissage, en Inde, non seulement de la vie en
communauté, mais également du sens spirituel et religieux, que
peut prendre le fait de travailler pour et avec les autres, par exemple.
Travailler ne signifie pas pour lui gagner de l'argent, mais gagner la
possibilité d'être en société et de permettre
à d'autres d'y participer. Travailler, comme prier ou méditer
devient une pratique spirituelle et socialisante. Pour C2, la période
est celle de nombreux voyages et de nombreuses activités
professionnelles qui permettent l'accomplissement de ces voyages, d'une part,
la découverte de différents milieux professionnels, d'autre part.
Il ne semble pas soucieux de s'épanouir dans une activité plus
que dans une autre, mais plus d'acquérir les moyens financiers d'une
certaine autonomie. Cette autonomie n'apparaît pas de façon
complète, puisqu'elle ne lui permet pas de
« s'assumer » pleinement en louant son propre appartement,
par exemple. Il dit lui-même qu'il vivait toujours chez d'autres
personnes, et finissait par retourner chez sa mère. Ce n'est qu'à
l'issue de la rencontre avec une femme qui devient rapidement son épouse
qu'il décide, le libre choix se manifeste alors, de s'ancrer dans une
activité professionnelle afin de pouvoir fonder un foyer et assumer ses
nouvelles responsabilités. Il est intéressant de noter dans le
cas de C2, comme de C1 d'ailleurs, bien que de façon différente
pour l'un et l'autre, que la vie professionnelle s'est développée
de façon autodidacte et grâce à l'intervention d'un tiers
qui « donne la chance ». Autodidacte
professionnellement, ils sont à des degrés un peu
différents et de manière différente, autodidacte en
religiosité.
C6, lui, a vécu, une sorte d'échec
universitaire, en commençant ses études de médecine. C'est
en concomitance avec ces début qu'il découvre par
l'intermédiaire de missionnaires protestants oeucuméniques, sa
dimension individuelle et collective spirituelle et la foi en dieu. Il
décide de se consacrer à ce type d'études joignant sa
quête individuelle et une dimension de vie communautaire satisfaisante.
Dans un cadre oecuménique et missionnaire, il élabore sa vie
sociale et collective. Il privilégie son désir propre,
plutôt que les espoirs que ses parents avaient nourri pour lui :
devenir médecin. Il privilégie sa naissance spirituelle, dans un
cadre de forte communion favorisant sa prise de responsabilité à
l'égard de la communauté. Ses ambitions individuelles semblent se
confondre avec les ambitions collectives de diffusion du message religieux et
de la pratique quotidienne de la foi.
Pour tous les autres, l'entrée en vie professionnelle
s'accomplit « normalement », à l'issue des
études. S'ils semblent avoir fait le métier pour lequel les
études les avaient préparés, ils ne manifestent pas un
enthousiasme particulier qui laisserait supposer un accomplissement de la
dimension socio-professionnelle individuelle. C7 explique lui-même qu'il
a modifié son parcours professionnel en s'adaptant aux besoins
économiques du moment, en mettant en place une réorientation
professionnelle, une formation supplémentaire. Ingénieur, il
devient alors informaticien. Dans sa présentation, C7 laisse entendre
qu'il s'est adapté au marché de l'emploi et aux besoins qu'il
avait de gagner sa vie, sans avoir chercher à satisfaire des envies ou
des ambitions de réussite et de bonheur personnel dans ce domaine.
|