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Comment les chaà®nes de France Television se différencient elles des chaà®nes de télévision privées sans semer la confusion chez le telespectateur ?

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par Clémentine Mervelet
Institut Supérieur de la Communication et de la Publicité (ISCOM) - maà®trise de communication globale option communication publique 2005
  

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2.2 Des contraintes budgétaires, frein de France 2, France 3 et France 5

Le fonctionnement budgétaire des chaînes publiques ne se base

évidemment pas sur les mêmes règles que pour celui du secteur privé. C'est

pour cette raison qu'il ne permet pas les mêmes dépenses, la même gestion.

Afin de mieux comprendre la façon dont s'oriente la politique de financement

de France Télévisions, nous étudierons les ressources du groupe avant de

s'attacher à l'analyse des priorités choisies par le groupe.

2.2.1 Les ressources du groupe, équilibre entre privé et

public

En tant que groupe de service public, France Télévision bénéficie du

soutien de l'Etat dans son financement. En fait, il cohabite deux types de

12 Courrier, « Service public, France 2 ou Télé Vatican ? », Charles Bottarelli, in Libération du 5 avril

2005, page 8

ressources pour France Télévisions : les ressources publiques d'une part, et les

ressources commerciales d'autres part.

Les ressources publiques sont de trois sortes :

- la redevance, gérée par le ministère des finances et une loi des finances

- le remboursement des exonérations de la taxe parafiscale que représente la

redevance

- les dotations budgétaires, fournies par l'Etat, dans le cadre spécifique de

missions à remplir... Cela peut se rapprocher d'un système de subventions,

accordées sur un cahier des charges et une justification validée en amont.

La redevance représente 77% des ressources de l'audiovisuel français, et

près du 2/3 de celles de France Télévisions. Elle s'élève au total à plus de deux

milliards d'euros chaque année, pour un montant de 116 euros par foyer en

France métropolitaine.

D'après le rapport d'information du député Martin-Lalande13,

« l'audiovisuel français reste dans une logique de dei mesure », par ce système

de double financement. La comparaison est faite avec le système britannique,

pour lequel la chaîne publique la plus moderne est financée uniquement par la

publicité.

Le concept de la redevance est paradoxal, à l'image de la politique de

France Télévisions : le grand public, les personnes politiques, tous voudraient

supprimer la redevance. Le seul moyen étant, pour cela, d'augmenter les

recettes publicitaires et devoir vendre ainsi plus d'espaces publicitaires sur les

chaînes publiques, pour rééquilibrer la perte engendrée par la disparition de la

redevance. Et en parallèle, l'esprit du service public est justement de se limiter

dans le commerce de la publicité, puisque cela va à dans le sens de

« l'économiquement utile »14 dénoncé par le groupe France Télévisions. De

plus, cela irait à l'encontre de l'idée de baromètre de satisfaction qu'essaie

d'établir France Télévision en renforçant sa relation avec les téléspectateurs :

ce sont les premiers à dénoncer la place toujours plus envahissante de la

13 Rapport d'information n°1019 sur la redevance audiovisuelle, présenté par M. Patrice Martin-

Lalande, Assemblée nationale du 9 juillet 2003, page 10

14 Contrat d'objectifs et de moyens, France Télévisions, 2004, voir annexe 1.

publicité à la télévision, ce sont les premiers à se plaindre aux chaînes,

publiques et privées, des espaces publicitaires entre les programmes. Face à

ce paradoxe, à ces deux points opposés entre lesquels se situe l'avenir de la

télévision publique française, comment faire ? Faut il réaliser une campagne

de communication à l'égard du grand public, pour tenter d'atténuer

l'impopularité de la redevance ? Ou bien pour faire comprendre son utilité

dans le fonctionnement des chaînes « préférées »15 des français ? Toute la

perplexité des chaînes publiques se résument en la difficulté de concilier

contraintes et gestion publiques avec l'objectif de concurrencer l'audiovisuel

privé.

Les ressources commerciales quant à elles se répartissent entre le

parrainage et la publicité. Ce n'est pas parce qu'on est une chaîne publique

que l'on ne peut pas vendre des espaces publicitaires... En 2004, d'après la

présentation des résultats de France Télévisions, selon Marc Tessier, la

redevance représente 63,5% du chiffre d'affaire16, ce qui laisse une part

suffisamment conséquente aux autres ressources. Les recettes publicitaires ont

progressé de 6,8%, allant avec ce chiffre à l'encontre du désir de diminuer

l'importance publicitaire sur les chaînes, que l'on avait cité précédemment. A

moins que nous dressions l'hypothèse que le spot publicitaire de 30 secondes

soit vendu plus cher à l'annonceur, ce qui fait augmenter les recettes sans

entraîner la prolifération des publicités à l'écran des chaînes publiques. En

effet, d'après la source de la Documentation Française17, le site www.vie-

publique.fr informe que « le temps de diffusion de messages publicitaires sur

France 2 et France 3 a été réduit à 8 minutes par heure, au lieu de 12

précédemment, la baisse des recettes étant compensée par une

augmentation des crédits »

15 En effet, selon Remi Festa, France 3 est la chaîne ayant le plus grand nombre de points sur le

baromètre de satisfaction, avec 76% en 2002, selon un sondage IPSOS réalisé en 2002 sur un

panel de 1025 personnes. La troisième chaîne est par conséquent la préférée des français.

16 D'après l'article « France Télévisions : les recettes augmentent, pas les audiences », Enguérand

Renault, Les Echos rubrique Communication, vendredi 8 avril 2005

17 Site www.vie-publique.fr, dossier Politiques publiques, politiques de l'audiovisuel, le secteur

public.

Une nouvelle fois, nous avons la preuve de ce paradoxe de télévision

publique. La redevance est un impôt vraiment particulier, propre au secteur

public audiovisuel. A une politique de financement si spécifique, appartient

une gestion de financement spécifique, plus précisément dans le choix de la

répartition des fruits de la redevance au sein de l'audiovisuel public. C'est pour

cette raison que nous allons maintenant nous pencher sur ce sujet.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon