4.2. Écrire et lire pour échanger
Lorsque le recours à la Langue des Signes Française
(LSF) pour parler et
communiquer avec les sourds n'est pas possible, notamment chez
les acteurs hôte-
liers, la communication écrite peut être le seul
vecteur de la compréhension rapide.
Autrement dit, pour une personne sourde lettré,
écrire et lire sont les seuls
moyens pour accéder à la totalité d'un
message ou satisfaire leurs besoins par un
service qui leur est dû.
3 L'oralisme est une méthode qui est utilisée par
les sourds pour pouvoir communiquer avec les entendants.
4 Un sourd qui sait lire sur les lèvres pour comprendre la
communication verbale des entendants. Dans ce cas-là, la langue
première et principale de la personne sourde, avant d'apprendre la LS,
est une langue orale.
5 Le fait de lire sur les lèvres pour comprendre la parole
des entendants.
6 « La croyance selon laquelle les personnes qui
entendent sont supérieures en fonction de leur aptitude à
entendre, à parler et à agir comme quelqu'un qui entend, et donc
supérieures à celles qui sont sourdes ou
malentendantes» (Humphries, 1975 ; cité par Leduc, 2015).
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Néanmoins, il ne faut pas oublier que cette forme de
communication, là où les équipements et les installations
adaptées n'existent pas, peut forcer la personne sourde à se
déplacer constamment à l'accueil de l'hôtel par exemple et
attendre un service.
« La majorité des sourds s'accrochent pour se
débrouiller malgré l'enseignement parfois inadapté. [la
communication écrite] est accessible et compense le manque, de sorte que
les sourds se sentent moins différents. »
(John et al., 2009)
Toutefois, il est à noter que les communications SMS
nécessitent une maîtrise suffisante de l'écrit qui n'est
accessible qu'aux sourds plus grands7 avec un pourcentage de 59%
d'illettrisme pour les enfants sourds (ADT Aveyron, 2020).
Figure 6 - Estimation du nombre d'illettrés parmi les
sourds (ADT Aveyron, 1998)
« La transcription (sous-titrage, transcription en
direct par vé-
lotypie ou sténotypie) est une aide majeure pour
les personnes sourdes ou malentendantes. Mais cette population serait
illet-
7 Il est à rappeler que l'acquisition de la langue
orale et par la suite de la langue écrite est un parcours
compliqué et fragile pour les enfants sourds. « Les sourds
n'ont pas de « chair sonore », mais fabriqueraient-ils l'idée
de cette « chair » ? Bien qu'elle soit une zone d'incertitude,
l'imagination est un appui considérable dans la lecture et
l'apprentissage de celle-ci. » (Hamm, 2012).
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trée à 80 %. La contradiction n'est
qu'apparente, ce pourcen-
tage est exagéré. Il ne concerne, au pire, que
les personnes
nées sourdes et, particulièrement, les enfants.
»
(ADT Aveyron, 2020)
Toutefois il est à souligner même aujourd'hui le
besoin d'une vraie étude of-
ficielle de recensement du nombre d'illettrés parmi les
sourds se fait fortement res-
senti.
« Aucun chiffre officiel ne recense le taux
d'illettrisme parmi
les sourds - celui de 80%, cité dans un rapport datant
de 1998,
est souvent avancé, mais sa fiabilité est mise
en doute - mais
tout le monde s'accorde sur le fait qu'il est
anormalement
élevé. »
(Maudet, 2016)
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