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Révolutionner le séjour des sourds dans les hôtels avec l'outil numérique de communication interne dématérialisée (ONCID)


par Fatemeh Sadat LAVASSANI
Université Paul Valéry Montpellier 3 - Master Tourisme et Développement Durable des Territoires 2020
  

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Conclusion

Ce travail nous a permis d'aborder différentes réflexions théoriques, tech-

niques et expérimentales à propos de la surdité dans le milieu touristique et plus pré-

cisément dans l'hôtellerie. L'objectif de ce travail était d'analyser la question du sé-

jour de la clientèle sourde dans les hôtels.

En d'autres termes, ce travail visait à donner corps à l'idée d'un facilitateur

numérique qui offre une accessibilité aux sourds dans le milieu de l'hôtelier. Un outil

digital de la famille des NTIC qui se positionne convenablement là où la surdité est

perçue comme un handicap pour les entendants. C'est-à-dire la communication et la

transmission des messages.

Dans un premier temps et à partir d'une mise en contexte, développée en pre-

mière partie du mémoire, nous avons pu révéler la place des sourds et de la surdité

dans son ensemble au sein de la société. Ensuite, nous avons analysé le concept de la

surdité dans ses approches culturelle, touristique et hôtelière.

D'un point de vue sociale, nous avons constaté que la surdité jugée à partir

d'une échelle purement médicale est considérée comme un déficit à réparer. La com-

munauté sourde, considérée donc comme invalide, est victime des visions et des per-

ceptions injustes, parfois discriminatoires alors qu'elle est porteuse d'une langue et

d'une culture à part entière.

Dans les milieux touristiques nous avons vu que les droits à l'accessibilité

conduisent la société depuis 2005 vers une ouverture à la diversité. Mais ceux-ci,

utilisent dans leur vocabulaire les termes biologiques tels que « déficit auditif » ou

« invalide » qui ne facilitent pas une accélération de la maturité sociale pouvant con-

duire à une métamorphose de la vision déficitaire. Il est donc normal de constater que

dans les structures hôtelières, prises comme un échantillon des terrains sociaux, une

insistance sur le côté déficitaire ou réparable de la surdité par la diffusion du symbole

de l'oreille barré au lieu du pictogramme des mains (représentatif de la langue des

sourds) soit observée. Il en est de même pour les établissements qui ont mis en place

des boucles magnétiques utilisés uniquement par les oreilles « réparées » à l'aide

d'une prothèse.

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Dans l'asphère culturelle, nous avons pu constater que les hôteliers, considé-

rant les sourds comme une minorité avec une faible fréquentation, ne réservent pas

une place légitime pour la langue et la culture des sourds. Par conséquence ils privi-

légient l'écriture comme moyen de communication avec les sourds. Solution qui ne

les expose à aucun investissement financier en la matière d'accessibilité. Cette solu-

tion ne déplaît pas aux sourds lorsque la LSF n'a pas encore trouvé légitimement sa

place mais reste primitif.

Dans un deuxième temps, nous avons remarqué que pour communiquer, lors

d'une rencontre entre les clients sourds et les entendants à l'hôtel, les nouvelles tech-

nologies de communication peuvent jouer un rôle important. Car dans un cas ordi-

naire les éléments qui constituent l'échange sont : le déplacement physique constant,

l'oralisation labiale des sourds, et l'écriture qui se fait par les deux intervenants pour

se dépanner et assouvir un besoin.

Un outil digital et fonctionnel forme alors une nouvelle façon de « se parler »

et facilite l'échange pour notamment celui qui est victime de sur effort, c'est-à-dire

la personne sourde. Cette méthode pour la famille modernisée du tourisme compense

les lacunes existant en termes d'accessibilité et de service équitable tels que la trans-

mission complète d'information, ou légitimité de la LSF comme une langue à prati-

quée par les personnels.

Il reste à ce jour encore du chemin à parcourir pour faire disparaître les clichés

autour de la surdité.

Nous devons nous rappeler que l'égalité des droits et des chances pour les

personnes sourdes dans leur activité touristique, se traduit par la nécessité d'une auto-

nomie complète. Ceci est possible en rapprochant les offres touristiques aux besoins

réels des sourds. Cela dit que la communauté sourde, par leurs besoins particuliers,

incitent les acteurs professionnels à optimiser leurs services touristiques en accordant

de l'attention aux idées innovantes qui alimentent un développement constant et du-

rable de leur activité. La marque nationale « Tourisme et Handicap » joue le rôle d'un

outil qui aide à la mise en place de la loi 2005 en milieu touristique. Cependant, afin

de garantir une vraie qualité de service touristique pour le public sourd, il est impor-

tant de vérifier si cette marque reflète efficacement l'accessibilité d'un site, ou en-

core, si l'acquisition de la marque T&H et le pictogramme de la surdité est l'indice

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que la structure touristique qui le porte est en capacité d'offrir des services adéquats

aux attentes des sourds.

La communauté sourde souhaite faire connaître sa culture et sa langue. Elle

n'apprécie guère le symbole qui insiste sur leur déficit. Elle préfère donc, le symbole

des deux mains qui illustre leur culture et leur langue gestuelle. Cependant le label

« Tourisme et Handicap » étant un outil essentiel pour changer la vision déficitaire

de la société, ne répond pas favorablement à cette attente et utilise le pictogramme

de l'oreille barré comme symbole de la surdité tout comme le vocabulaire utilisé pour

désigner la communauté sourde. Des termes tels que le « déficient auditif » ou « han-

dicapé auditif » n'aide pas la démocratisation rapide de l'accessibilité au sein de la

société touristique.

Pour la majorité des structures porter le pictogramme du handicap moteur de

la marque T&H est récurrent. Mais ceci n'est pas le cas pour les sourds ou les

aveugles. Selon nos recherches effectuées dans le cadre des ateliers du master 2

TDDT17 les structures touristiques étaient moins enclins à s'intéresser à tout inves-

tissement pouvant améliorer le séjour des personnes sourdes si celui-ci n'est pas im-

posé par la législation. Ceci alors même que cet investissement à destination des per-

sonnes sourdes ne semble pas extrêmement coûteux comparé à leurs autres dépenses

annexes. Par conséquence il semble que la sensibilisation à l'accessibilité de chaque

communauté telle que la communauté sourde et l'utilisation de la marque nationale

pour cette dernière s'arrête aux obligations légales.

Pour conclure, compte tenu de ce qui a été abordé, il semble que le dévelop-

pement d'accessibilité touristique pour les sourds soit lié au changement du triangle :

l'appellation, le symbole et les droits. La problématique triangle de l'accessibilité des

sourds en tourisme et l'hôtellerie entant que fondement du changement de la vision

sociale envers la surdité pourrait commencer avant tout par la naissance d'une « néo-

appellation » qui remplace le mot « handicapé » biologique dans les textes publics.

17 « OEnotourisme et Accessibilité : Choisir les cibles touristiques prioritaires pour créer une destination consommable », Projet d'atelier de Master 2 TDDT, Université Paul Valéry Montpellier 3, Février 2020.

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